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Sortie de la Cédéao : le sort des Burkinabè de Cô e d’Ivoire

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Le départ du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao va avoir des conséquenc­es pour les travailleu­rs en Afrique de l’Ouest. Parmi les plus touchés se trouve l’importante communauté burkinabè qui travaille dans les secteurs de l’agricultur­e, de la constructi­on et du gardiennag­e en Côte d’Ivoire.

Le départ du Niger, du Burkina

"On n’est pas contents.qCela fait de longues années que nous sommes ici. C’est ici que nous avons grandi, que nous avons eu des enfants. Au Burkina Faso, ce n’est pas facile d’avoir un terrain pour cultiver et nourrir mes enfants", explique Edith Kima, qui fait partie des of - ciellement près de quatre millions de Burkinabè à vivre en Côte d’Ivoire.

Si le succès économique de la Côte d’Ivoire repose en grande partie sur l’agricultur­e, celle-ci dépend avant tout de la main d’oeuvre burkinabè.

"Je ne sais pas si on va me rapatrier"

Le Burkinabè André Sawadogo est arrivé en Côte d’Ivoire en 1982. Il a travaillé pendant des années dans des plantation­s de café et de cacao. Depuis dix ans, il est chef-ouvrier dans une plantation de palmiers à huile, dans la région d’Adiaké, située à une centaine de kilomètres d’Abidjan. "J’ai entendu parler du retrait du Burkina Faso de la Cédéao. J’ai été choqué. Je ne sais pas comment on va vivre désormais. Avant, on vivait ensemble, il n’y avait pas de problèmes. Je ne sais pas si on va me rapatrier", raconte André Sawadogo, qui s’interroge désormais sur son avenir en Côte d’Ivoire.

Dans le village de Samo, dans la sous-préfecture de Bonoua, où vivent essentiell­ement des Burkinabè qui travaillen­t dans les plantation­s de palmiers à huile, d’hévéa, de cacao, de café et d’ananas, François Sama a ouvert un restaurant qui marche très bien. "S’ils ne trouvent pas de terrain d’entente et pas de solution, c’est la population qui y perd, c’est tout le monde qui sortira perdant", se désole-t-il.

Impact sur l’argent envoyé par les expatriés vers le Burkina

A Abidjan, le président du collectif des Burkinabè de l’extérieur, Moumouni Pograwa, estime qu’en réalité, plus de six millions de Burkinabè vivent en Côte d’Ivoire, dont 70% travaillen­t dans le secteur agricole.

Selon lui, "on ne peut pas prendre une telle décision sans au moins demander l’avis du peuple burkinabè. Parce que la Cédéao n’est pas une Cédéao des institutio­ns, c’est une Cédéao des peuples. Et cette décision de sortie de la Cédéao, nous espérons qu’elle ne sera pas actée. Nous espérons par ailleurs que les différente­s parties pourront trouver des accords, a n que le Burkina Faso reste au sein de la Cédéao parce que sinon, les conséquenc­es seront énormes."

Le départ des Burkinabè de Côte d’Ivoire pourrait avoir des conséquenc­es désastreus­es, sur l’économie ivoirienne d’une part, mais aussi sur l'argent envoyé à leur famille par les expatriés qui pourrait diminuer, voire disparaitr­e.

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