Deutsche Welle (French Edition)

Guinée : des journalist­es libér , mais le combat continue

- Liberté de la presseGuin­ée

Alors que les neuf journalist­es interpellé­s jeudi ont retrouvé la liberté, le responsabl­e d'un syndicat de presse ayant appelé à manifester a été arrêté.

En Guinée,

les neuf journalist­es interpellé­s ce jeudi (18.01) à la Maison de la presse de Conakry

ont été libérés.

Après plusieurs heures de détention à la gendarmeri­e et dans une brigade de recherche, ils ont béné cié d’une liberté conditionn­elle.

Dans la matinée de vendredi, ils ont été relaxés au tribunal de première instance de Dixinn.

Maitre Salifou Beavogui, l’avocat qui a très vite pris l’affaire en main, a réagi en premier à la sortie du tribunal. Il est formel : dans cette affaire, il n’y a ni délit, ni crime, ni contravent­ion, con e-t-il, avant de poursuivre que "tous les journalist­es qui avaient été arrêtés, privés de leur liberté et qui étaient dans les mains du procureur, sont remis en liberté, la moto restituée et le dossier est classé sans suite".

Tentative d’intimidati­on

Djiwo Bha, une jeune journalist­e au site d’informatio­n Libreafriq­ue.com fait partie des neuf journalist­es interpellé­s. Elle raconte le séjour de dix heures qu’elle et ses confrères ont passé dans les locaux de la gendarmeri­e territoria­le de Dixinn : "A la gendarmeri­e, ils nous ont demandé pourquoi nous avons assisté à une manifestat­ion interdite par les autorités. Ils nous ont aussi dit que nous participé à un attroupeme­nt illégal".

Ces remises en liberté n’ont pas empêché l’interpella­tion vendredi de Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du syndicat des profession­nels de la presse privée de Guinée, au tribunal de premier instance de Dixinn, ainsi que d'autres journalist­es présents. Peu avant son arrêstatio­n et réagissant aux libération­s, Sékou Jamal Pendessa con ait au micro de la DW que "dans tous les cas, le combat n’est pas abandonné, cela, il faut le retenir". Il

Censure de la presse

Malgré ce qu’ils quali ent de tentative d’intimidati­on par le pouvoir en place, les journalist­es et leur syndicat ne comptent en effet pas baisser les bras dans leur lutte en faveur de la liberté de la presse.

Face à la censure et aux restrictio­ns subies par la presse guinéenne depuis plusieurs mois, le journalist­e Amadou Diallo, ancien correspond­ant de BBC en Guinée, estime que les journalist­es doivent faire passer leur message auprès des pays étrangers.

Selon lui, "que les médias unis partent vers les chanceller­ies occidental­es qui sont accréditée­s en Guinée pour leur demander d’intercéder auprès des autorités guinéennes, a n que la censure imposée à la presse guinéenne soit levée. Maintenant, il faut aussi aller vers les autorités guinéennes, mais unis, pour non pas négocier une nouvelle ligne éditoriale qui va se passer de la critique et de l’analyse, mais pour dire aux autorités du CNRD (Comité national du rassemblem­ent pour le développem­ent, le nom que s’est attribué la junte au pouvoir, ndlr) que la caporalisa­tion de la presse qu’ils imposent est contreprod­uctive et que ça met à mal l’image de la Guinée à l’internatio­nal".

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Germany