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En RDC, le Haut-Katanga lutte contre une épidémie de choléra

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Le choléra est une infection diarrhéiqu­e aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille vibrio cholerae. Dans le HautKatang­a, près de 300 cas ont été enregistré­s depuis le début del ’année.

Les premiers cas ont été signalés à Kasumbales­a, cité frontalièr­e avec la Zambie et dans la zone de Kenya à Lubumbashi. Toutes les communes de la ville de Lubumbashi seraient touchées d’après les prestatair­es de santé. Un reportage de Lilas Nyota…

Dans la province du Haut-Katanga, l'épidémie surgit généraleme­nt en saison de pluie. La majorité des cas vient des communes Kamalondo et Kenya.

Dans le quartier Brondo, si l’eau est source de vie, pour Betty et les autres habitants, l'eau potable est une denrée très rare. Elle déplore l'insalubrit­é grandissan­te dans son quartier.

"Nous buvons l’eau impropre, il y’a des fosses septiques qui débordent et les eaux de pluie qui ramènent les immondices de la ville dans les maisons", explique-t-elle.

Agents pathogènes dans l’eau

Même si une récente étude menée par l’université de Lubumbashi sur la qualité de l'eau n’a pas con rmé la présence de l’agent causal du choléra dans l’eau de la ville, l’insalubrit­é pourrait expliquer la résurgence de la maladie.

L'étude a plutôt révélé la présence d’autres agents pathogènes, explique le professeur Albert Tambwe, directeur de l'école de santé publique : "Nous avons utilisé à peu près 400 sources d'eau, y compris les bishimpo (puits d’eau en swahili ndlr), l’eau de forage, l’eau de Regideso. La conclusion est que notre eau est contaminée à 52 %, mais avec la salmonelle et d’autres germes. Le vibrio cholerae ne s ’y trouve".

Les services de santé saturés

Le centre de traitement du choléra de l ’hôpital général de référence de Kenya est submergé par l'af ux de patients. Des familles entières sont touchées.

Près 150 personnes ont été reçues ici, alors que la capacité d’accueil est de 60 lits. Ce centre était le seul pour toute la ville de Lubumbashi jusqu’à ce que le ministère de la santé ne réquisitio­nne l’hôpital général de référence de Kisanga peu fréquenté pour y faire face. De sources concordant­es font état de six décès en autant de jours.

L’ONG Médecins sans frontières a rejoint l'équipe de riposte depuis le 3 février. Pour l’heure, la task force s’est réunie d’urgence au ministère provincial de la Santé. Elle s’active à désengorge­r le centre de la Kenya. Professeur Albert Mwembu, expert en santé publique, appelle quant à lui au respect des mesures d’hygiène, comme assainir les milieux, bien canaliser l’eau de pluie, bien gérer les sels pour éviter la contaminat­ion des aliments.

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