Deutsche Welle (French Edition)

Au Sénégal, les université­s débrayent

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Le président nigérian Bola Tinubu qui est également le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest était attendu ce lundi à Dakar, où il devait rencontrer le président sénégalais Macky Sall pour évoquer la crise qui secoue actuelleme­nt le pays.

Un étudiant tué à SaintLouis

Alpha Yoro Tounkara, un étudiant de l'université de Saint-Louis, est la dernière des trois personnes tuées depuis le début des protestati­ons contre l'annonce du report, au 15 décembre prochain, du scrutin présidenti­el prévu initialeme­nt le 25 février.

C'est la deuxième fois en six ans qu'un étudiant est tué à l'université Gaston Berger de SaintLouis.

David Celestin Faye, le secrétaire général du Syndicat autonome de l'enseigneme­nt supérieur au Sénégal (SAES), déplore le fait qu'aucune enquête n'a été faite pour élucider ces morts.

Le mouvement de grève décrété par le SAES, c'est pour, dit-il, attirer l'attention de l'opinion publique sur le fait que les étudiants sont des citoyens à part entière et qu'on n'a pas le droit de les tuer.

Il déplore aussi la fermeture des université­s et le retard pris dans l’enseigneme­nt :

"La politique in ue sur la pédagogie. Il faudrait quand même que l'on puisse laisser de côté les universita­ires pour que l'université puisse travailler sereinemen­t sans que les positions politiques des uns et des autres in uent sur la pédagogie. Les bacheliers de 2023 n'ont pas encore commencé à faire cours. Dans quatre mois, nous allons avoir les bacheliers de 2024. C'est vraiment dramatique d'accumuler comme ça des promotions de bacheliers qui ne peuvent pas nir leurs années parce que pour un rien, on ferme les université­s. Il faudrait que l'on arrête d'arrimer le calendrier pédagogiqu­e sur le calendrier électoral. Nous ne faisons pas de la politique, il faudrait que les politicien­s nous laissent nir nos années."

Une mort de trop!

Ibrima Ndoye est membre du Syndicat des étudiants à l'université Cheik Anta Diop de Dakar (UCAD), qui est fermée depuis huit mois par les autorités. Il souligne lui aussi l'impact de la crise politique actuelle sur le calendrier pédagogiqu­e.

"Nous ne parvenons pas à suivre convenable­ment nos cours. Les étudiants vivent dans des conditions socio-pédagogiqu­es très dif - ciles, c'est la raison pour laquelle nous constatons déjà l'impact qu'a la vie politique sur notre enseigneme­nt supérieur parce que nous peinons à suivre les cours en présentiel."

Antoine Tony Diatta est étudiant en droit à l'université Cheik Anta Diop. Il déplore les violences politiques dans un pays qui était connu pour sa stabilité politique.

"Depuis 2021, nous assistons à des cycles de violences au Sénégal qui causent des dégâts énormes. Le plus récent est la mort de notre camarade étudiant Tounkara. Nous appelons les autorités à situer les responsabi­lités et que la lumière soit faite sur cet acte ignoble et barbare. "

David Celestin Faye, secrétaire général du Syndicat autonome de l'enseigneme­nt supérieur au Sénégal, précise que les instances sont convoquées cette semaine pour voir la suite à donner au mouvement.

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