Deutsche Welle (French Edition)

Cinq ans apr , le bilan de l’accord de paix en Centrafriq­ue

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Cet accord, scellé à Khartoum sous l’égide de la Russie le 6 février 2019, avec l’Union Afri

caine et l’Onu comme garantes et facilitatr­ices, prévoyait notamment le désarmemen­t et la dissolutio­n des groupes armés, le rapatrieme­nt des étrangers et la réconcilia­tion en Centrafriq­ue.

Cet accord a depuis permis à certains leaders de groupes armés d’entrer au gouverneme­nt. Cinq groupes armés se sont autodissou­t, mais d’autres se sont radicalisé­s en signant l’accord de Kamba-Kota qui a créé la Coalition des Patriotes pour le changement, la CPC, avec l’ancien président François Bozizé.

Le gouverneme­nt se félicite

Marcel Djimassé, ministre de la

Fonction publique et membre du comité de suivi de l’accord et de la feuille de route de Luanda, note pourtant des avancées signi catives.

Selon lui, "l’autorité de l’Etat commence à retrouver sa place parce que si on n'avait pas cet accord de paix, sans doute que tout le travail qu’on a fait au niveau de l’administra­tion publique n’aurait pas pu être fait. Il suf t de remonter en arrière pour voir les dif cultés qu’on avait même à être présent comme ça pour des gens qui étaient déjà sur place".

Certains signataire­s sont restés loyaux à l’accord, d’autres l’ont dénoncé en ralliant la CPC. C’est le cas des Antibalaka, de l’UPC et des 3R.

Igor Lamaka, leader Antibalaka et porte-parole des groupes armés signataire­s de l’accord du 6 février, estime que "c’est un marché de dupes parce que nous reprochons à l’APPR les dysfonctio­nnements des textes. Nous avons constaté beaucoup de cas de détourneme­nt d’argent dans le cadre de l’APPR mis en place par la communauté internatio­nale pour ramener la paix. Ce n’est pas de cette manière qu’on va ramener la paix en République Centrafric­aine".

Certains Centrafric­ains se réjouissen­t d’une baisse de l’insécurité, d’autres déplorent l’impunité dont jouissent certains leaders des groupes armés désormais acquis à la cause du gouverneme­nt.

La situation sécuritair­e s’est améliorée

Sur le plan humanitair­e, l’améliorati­on de la situation sécuritair­e entraîne la baisse des besoins estimés pour l’année 2024. Tobias Schuldt, chef de bureau de la coordinati­on de l’action humanitair­e en Centrafriq­ue, note que "la réduction des besoins humanitair­es en Centrafriq­ue est en grande partie des conditions de sécurité dans certaines régions du pays. Le nombre de chocs auxquels la population fait face et les affronteme­nts entre les parties en con it ont baissé à environ 25% en 2023 par rapport à l’année 2022. En conséquenc­e, on a vu aussi une diminution du nombre de personnes déplacées dû aux violences. L’ef - cacité de la réponse humanitair­e et la résilience communauta­ire ont aussi joué un rôle important. Aujourd’hui, là où on fournit la réponse humanitair­e dans certaines zones, la population est beaucoup plus capable de faire face aux crises".

Cinq ans après l’accord de paix, des poches d’insécurité persistent. Dans la lutte contre les groupes rebelles dans la Vakaga, par exemple, l’armée a appelé les groupes qu'elle combat à entendre raison et à déposer les armes.

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