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Dans l'est de la RDC, l'armée tente de contenir les rebelles

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En dépit de ses moyens sur le papier, l’armée congolaise ne parvient pas à enrayer l’avancée du M23 et le risque est que les rebelles s’emparent de la petite ville de Sake, un verrou stratégiqu­e sur la route de

Goma.

L'armée congolaise fait face à de nombreux dé s qui sont connus depuis longtemps, explique Reagan Miviri, chercheur chez Ebuteli, l’Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernanc­e et la violence.

Dif cile pourtant de réformer une armée alors que celle-ci est en plein combat. Reagan Miviri rappelle aussi que les FARDC, l’armée congolaise, font face à un groupe rebelle bien armé et sou

tenu par l’armée rwandaise.

"Il y a d'autres paramètres dont il faut tenir compte. Si c'était juste les FARDC qui faisaient face aux M23, ce serait différent. Mais là, les FARDC font face aux M23 et à l'armée rwandaise, ce qui ne facilite pas le travail. Que ce soit le président de la République ou le gouverneme­nt, tout le monde a reconnu le dé cit de l'armée. Bien sûr qu'il y a un travail qui est en train d'être fait, mais ça prendra beaucoup de temps pour voir le résultat de ce travail", ajouteReag­an Mi

Dé s structurel­s au sein de l'armée

Dé s au niveau de la coordinati­on de la chaine de commandeme­nt, corruption, manque d’équipement­s : ce sont les principale­s critiques qui sont faites par les experts quand on parle de l'armée congolaise.

A cela s’ajoute que sur le terrain, le matériel est différent de celui utilisé lors des formations, explique une source militaire.

Il y a aussi le manque de connaissan­ce du terrain. D’où le recours aux milices locales appelées "Wazalendo" qui possèdent une meilleure maitrise de l'environnem­ent, car ce sont des habitants de la région.

En n, il y a la question de la solde des militaires : "80 dollars par mois, alors que les députés sont payés plus de 20.000 dollars", con e notre source qui pointe du

doigt le manque de motivation des troupes.

Des dizaines de morts et de blessés

Des critiques que conteste toutefois le porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Guillaume Njike Kaiko.

Celui-ci af rme que la situation, dans sa zone de responsabi­lité, où ils font face, selon ses propos, "à l'invasion de l'armée rwandaise et de ses alliés du M23", reste sous contrôle de l’armée congolaise qui s’efforce de récupérer les localités occupées.

"Les forces armées de la République démocratiq­ue du Congo sont rémunérées régulièrem­ent, voilà ce qui motive les FARDC à repousser l'ennemi d'où il est venu. Rien ne peut nous empêcher d'évoluer et d'aller de l'avant, pourvu que l'autorité de l'Etat soit restaurée et que nos population­s puissent vivre dans la paix et la quiétude, " con e l’of cier à la DW.

Les agences humanitair­es de l'Onu ont lancé, vendredi (23.02.2024), un appel d'urgence concernant l'est de la République démocratiq­ue du Congo.

Selon les Nations unies, le pays compte au total sept millions de déplacés, dont la plus grande partie se trouve dans les provinces du Nord-Kivu, du SudKivu et de l’Ituri.

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