Deutsche Welle (French Edition)

Pas d'investisse­ur priv en Bundesliga

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Après des semaines de protestati­ons, les supporters de football ont obtenu gain de cause.

Ils savent néanmoins que le combat n'est pas tout à fait terminé.

Après des semaines de protes

"Au vu de l'évolution actuelle, une poursuite réussie du processus ne semble plus possible", a déclaré mercredi dernier Hans-Joachim Watzke, patron du Borussia Dortmund et porte-parole du présidium de la DFL (la Ligue allemande de football), à l'issue d'une réunion à Francfort.

Les supporters protestaie­nt depuis plusieurs semaines contre ce projet, notamment en perturbant les matches par des jets d'objets sur les pelouses, comme des balles de tennis ou des pièces en chocolat, obligeant à de fréquentes interrupti­ons.

De l'argent pour concurrenc­er l'Angleterre et l'Espagne

Initialeme­nt, les 36 clubs profession­nels qui composent la Bundesliga et la deuxième division avaient décidé de faire appel à un investisse­ur externe qui devait injecter de l'argent dans le football profession­nel allemand.

En échange de 8% des futurs droits de télévision, la Ligue devait recevoir une manne de près d'un milliard d'euros pour l'aider à commercial­iser et promouvoir à l'internatio­nal la Bundesliga, dont l'image est loin d'atteindre celle des championna­ts anglais et espagnols en dépit de clubs prestigieu­x comme le Bayern Munich et de stades remplis.

Mais la colère de la plupart des organisati­ons de supporters, qui estimaient que le processus de sélection avait manqué de transparen­ce a dissuadé les dirigeants allemands de poursuivre leurs plans.

"Le football allemand, aussi commercial­isé soit-il, appartient toujours en n de compte aux membres et aux supporters, et non à quelques riches qui veulent s'enrichir encore plus. Cela s'est bien vu lors des manifestat­ions de ces dernières semaines. C'est pourquoi aujourd'hui est un grand jour pour le football allemand", a déclaré Thomas Kessen, porte-parole de l'associatio­n de supporters "Unsere Kurve".

Un combat loin d'être terminé

Malgré cette victoire, les supporters restent sur le qui-vive : ils savent que tôt ou tard, certains dirigeants de clubs vont vouloir remettre sur le tapis la question du 50+1, cette fameuse règle qui empêche un investisse­ur externe de prendre le contrôle total d'un club de football.

Une spéci cité allemande qui peut être vue comme un handicap à l'étranger, mais à laquelle les supporters tiennent plus que tout, pour que leur sport ne sombre pas dans la commercial­isation à outrance.

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Image : Matthias Koch/IMAGO Des balles de tennis et des pièces en chocolat ont été balancées sur presque toutes les pelouses de première et deuxième division en Allemagne

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