Deutsche Welle (French Edition)
Les enfants soldats, un phénomène qui persiste
Le monde célèbre ce 12 février, la Journée internationale des enfants soldats.
Au Tchad, des décennies de con it ont laissé les enfants à la merci des forces armées et autres groupes armés criminels et rebelles.
L'Etat tchadien a certes pris l’engagement de mettre n à l'enrôlement des enfants soldats. Mais, un nombre indéterminé de mineurs écument encore les rangs des forces armées tchadiennes, groupes rebelles ou terroristes selon de nombreuses organisations de défense des droits de l’enfant.
En 2011 déjà, l'ONG Amnesty International estimait qu'au moins 10.000 enfants soldats étaient enrôlés au sein des groupes armés et dans l’armée tchadienne.
"Un crime de guerre"
Ces enfants sont utilisés comme combattants, cuisiniers, parfois chauffeurs.
Plus d'une décennie après, le politologue tchadien, Evariste Ngarlem Toldé ne trouve aucune raison de se réjouir et dénonce un crime de guerre.
"Les enfants soldats sont très nombreux tant dans les rangs de l'armée nationale tchadienne (ANT) que dans les différents mouvements armés disséminés dans les différentes régions frontalières du Tchad.
A N’Djamena, on les voit chaque jour déambuler dans les rues et autour de la Présidence, notamment les éléments de la Direction générale de service de sécurité des institutions (DGSSIE), la garde présidentielle et même dans d'autres corps armés ou paramilitaires", dit l'anayste.
Pour Evariste Ngarlem Toldé, "l’enrôlement des enfants dans les forces de défense et de sécurité est un crime de guerre. La protection des enfants doit être une priorité de chaque Etat et de chaque gouvernement. Parce qu’ils ont un statut de civiles non participants aux hostilités".
"La faute est ailleurs"
Un ancien responsable de groupe rebelle que nous avons joint, con rme que son organisation a eu à enrôler des enfants soldats.
Mahamat Barh Bechir Kindji, ancien porte-parole du FACT, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, rébellion accusée d’être à l’origine de la mort du président Idriss Deby Itno, estime que la faute est ailleurs.