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La lutte contre le paludisme en manque de moyens financiers

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L’Organisati­on mondiale de la santé et ses partenaire­s, les ministres de la Santé des douze pays les plus durement touchés par le paludisme, étaient réunis ce mercredi (06.03) à Yaoundé au Cameroun pour évaluer les progrès accomplis en matière de réduction de la charge mondiale du paludisme.

Cette réunion intervient dans un contexte préoccupan­t où le nombre de malades du paludisme ne recule pas. En 2022, le paludisme touchait 249 millions de personnes et 608.000 en sont mortes. Parmi elles : 80% d’enfants.

Le continent africain représente la quasi-totalité des cas de paludisme dans le monde. Or, les moyens nanciers manquent pour lutter contre cette maladie. Un sous- nancement amorcé avec la pandémie de Covid-19 et qui persiste aujourd’hui.

Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, rappelle que la lutte contre le paludisme est compromise par l’insuf sance de moyens et la faiblesse des systèmes de santé.

Pour lui, il s’agit "d’impliquer les communauté­s, la société civile, les travailleu­rs de la santé et toutes les parties prenantes, agir de toute urgence pour accélérer le déploiemen­t révolution­naire de vaccins contre le paludisme dans les pays éligibles, également encourager d’autres outils et stratégies innovants."

La quasi-totalité des cas en Afrique

Matshidiso Moeti ajoute qu’il faut "un leadership régional et national de haut niveau pour renforcer les systèmes de santé. Il garantira la prestation ef cace des interventi­ons nécessaire­s à tous les niveaux, des soins de santé primaires aux établissem­ents tertiaires."

Sur les douze pays les plus touchés par la maladie, qui sont représenté­s à cette conférence de Yaoundé, onze sont en Afrique. Comme par exemple le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger et la République démocratiq­ue du Congo. Le seul pays non africain est l’Inde.

Ces douze pays sont collective­ment responsabl­es de plus de 70 % de l’incidence mondiale du paludisme et de 73 % des décès.

Des chi res en stagnation

Assia Badiallo Touré, ministre malien de la Santé et du Développem­ent social, estime que "le paludisme est un problème de santé publique au Mali. On est venu pour échanger les expérience­s pour qu'ensemble, avec les autres ministres, on fasse des choix, qu'on prenne des décisions pour trouver ce qu'il y a de meilleur pour la prise en charge et surtout l'éliminatio­n de cette maladie grave. On compte sur l’Etat, les partenaire­s techniques, la communauté et les mutuelles de santé."

A l’issue de cette conférence, les participan­ts se sont engagés à traduire l’engagement politique en actions et en ressources nancières. Mais en attendant, les malades du paludisme se comptent en centaines de millions et la seule bonne nouvelle, dont il faut se contenter, est que leur nombre n’augmente pas.

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