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Les Turcs d'Allemagne aux urnes pour les élections du 14 mai

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La Turquie s'apprête à voter : le 14 mai prochain sera jour d'élections présidenti­elle et législativ­es dans le pays. Recept Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans déjà, comme Premier ministre puis président, fera face à trois autres candidats et l'élection s'annonce serrée. Plus que jamais, toutes les voix comptent et notamment celle des personnes de la diaspora autorisées à voter. Elles sont plus de trois millions de la monde, dont près de la moitié sont installées en Allemagne. Des personnes qui peuvent, depuis ce jeudi 27 avril et jusqu'au 9 mai, voter dans les bureaux installés à l'étranger.

Il y en sieze dans toute l'Allemagne. Ici les électeurs et électrices sont souvent favorables au président sortant. Lors des dernières élections, près des deux tiers des voix des Turcs d'Allemagne étaient en sa faveur. Pour beaucoup, le président de 69 ans est une gure vitale qui a amélioré les conditions de vie en Turquie dans plusieurs domaines, de la santé aux infrastruc­tures. "Je vis en Allemagne et ici, même si vous allez aux urgences, vous devez attendre jusqu'à 6 heures", raconte cette habitante turque au micro de la rédaction en lanque turque de la DW. "En Turquie, ce n'est pas le cas", dit-elle, avant de parler des constructi­ons de ponts ou de routes.

Des arguments repris par un autre électeur qui vante le parti d'Erdogan. "J'ai 30 ans et je me souviens de la situation en Turquie avant l'AKP", dit-il. "Les routes n'étaient pas réparées, tout était sale, il y avait des coupures d'électricit­é, les bâtiments s'effondraie­nt lors des tremblemen­ts de terre". Le dernier séisme, le six février, qui a fait plus de 50.000 morts, pourrait justement jouer sur le vote. Il a révélé les failles de l'Etat turc, avec des secours lents à se mettre en place par exemple.

Face à l'in ation mondiale, la crise économique touche aussi particuliè­rement les classes moyennes en Turquie. Une situation qui donne des points à l'opposition, donnée en bonne posture dans les sondages face au président sortant, même en Allemagne. Ici, si l'image de Recep Tayyip Erdogan est donc souvent encore très bonne d'autres voix émergent aussi. Celles, par exemple, des migrants turcs récemment arrivés dans le pays en raison de la situation politique et économique en Turquie. "Je ne veux pas avoir dans notre pays un président qui soit aussi despotique et qui nous opprime", glisse un jeune homme.

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Des voix comme la sienne, souvent jeunes, pourraient faire basculer le scrutin en faveur de l'opposition le 14 mai prochain. 70% du corps électoral a moins de 34 ans et six millions de jeunes turcs voteront pour la première fois.

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