Deutsche Welle (French Edition)

Visite controvers­ée de Netanyahu en Allemagne

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En Allemagne, cette visite controvers­ée du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Elle a eu lieu malgré les protestati­ons en Allemagne et enIsraël. De nombreux Israéliens voient en e et dans la réforme du système judiciaire une dérive antidémocr­atique de l’un des gouverneme­nts les plus à droite qu’ait jamais connu Israël.

Les deux dirigeants ont pris donc le soin d’aborder le dossier qui fâche dans un second temps. Le chancelier Olaf Scholz et son hôte Benjamin Netanyahu ont d’abord loué l’amitié germano-israélienn­e au cours de la visite du Mémorial de l'Holocauste à Berlin. Ils ont ainsi commémoré le souvenir de la déportatio­n de millions de juifs sous le Troisième Reich. Ils ont déposé des couronnes au mémorial de la gare de Grünewald à Berlin, d’où est parti un train dans lequel se trouvaient un millier d’enfants, femmes et hommes juifs.

Les inquiétude­s de Berlin

"Les appels à l’exterminat­ion d’Israël n’ont pas cessé", a dit Benjamin Netanyahu. "La sécurité d’Israël est notre raison d’Etat", a répondu un peu plus tard Olaf

Scholz.

Et après l’amitié af chée, place au dossier qui ne fait pas consensus, aussi bien en Allemagne qu’en Israël. Plusieurs voies ont appelé à l’annulation de la première visite en Allemagne de Benjamin Netanyahu depuis sa prise de fonction en décembre dernier. La réforme controvers­ée du système judiciaire a donc longuement occupé les deux dirigeants lors de leur conférence de presse. Le chancelier allemand a dit suivre avec attention, mais avec "une grande inquiétude", les débats en Israël. Olaf Scholz a fait savoir que l’indépendan­ce de la justice était un pilier de la démocratie.

Netanyahu défend sa réforme de la justice

De son côté, Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait que son pays reste une démocratie libérale avec cette réforme du système judiciaire. "La démocratie en Israël est forte et vivante, nous n'en dévierons pas d'un pouce", a indiqué le Premier ministre israélien, quali ant d’ "absurdes, injusti ées et ridicules", les critiques selon lesquelles son gouverneme­nt chercherai­t à abolir la démocratie.

Des manifestat­ions ont eu lieu ou sont prévues en Allemagne et en Israël contre cette réforme. Avant de s’envoler pour Berlin, Benjamin Netanyahu avait déjà dit non à un compromis sur le projet de réforme judiciaire, compromis proposé par le président israélien Isaac Herzog. Celui-ci a mis en garde contre le risque d’une guerre civile. Le président du Conseil central des juifs en Allemagne af rme ainsi avoir dit ce jeudi à Benjamin Netanyahu que son gouverneme­nt divisait la société israélienn­e et qu'il portait atteinte à la con ance dans la démocratie de l’Etat hébreu.

Le projet de réforme judiciaire veut limiter les prérogativ­es de la Cour suprême, que Netanyahu et ses alliés accusent d'être politisée. Le parlement a déjà adopté, mardi, en première lecture une dispositio­n permettant d’annuler certaines décisions de la Cour suprême. Le lendemain, mercredi, alors qu’il s’envolait pour l’Allemagne, des manifestan­ts contre la réforme brandissai­ent des pancartes à l’aéroport de Tel-Aviv, sur lesquelles on pouvait lire "Ne reviens pas".

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Image : Matthias Rietschel/REUTERS Quelque 10.000 juifs ont été déportés de Berlin vers des camps de travail et de concentrat­ion pendant le régime nazi

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