Deutsche Welle (French Edition)

Les USA veulent maintenir le dialogue avec la junte au Niger

- Af rme le journalist­e.

Une délégation américaine, conduite par Molly Phee, soussecrét­aire d’Etat chargée de l’Afrique, est depuis mardi au Niger. Elle doit encore s’entretenir avec le chef de l’Etat, le général de brigade Abdouraham­ane Tchiani.

Une délégation américaine,

Il s’agit de sa deuxième visite au Niger depuis le renverseme­nt du président élu Mohamed Bazoum, en juillet dernier.

Les Etats-Unis ont condamné le coup d’Etat et exigé le retour à l’ordre constituti­onnel avec le rétablisse­ment du président déchu.

Mais Washington n’a jamais fait mystère de son intention de rester militairem­ent présents dans le pays, alors que la France a été chassée du Niger et que certains partenaire­s ont plié bagage.

Des investisse­ments américains importants au Niger

Après avoir investi des centaines de millions de dollars dans la constructi­on de la base de drones 201 d’Agadez, au nord du Niger, où sont déployés plus d’un millier de soldats, les Américains souhaitent maintenir leur implantati­on.

Ibrahim Namaiwa, président de la fédération Niger Uni, estime que "les Etats Unis sont dans une situation où ils sont obligés de revoir leur façon de faire. Je vous fais observer qu’ils ont une base militaire chez nous qui leur permet, à partir d’Agadez, de contrôler toute la sous-région, d’espionner toute la sous-région si vous voulez. Et aujourd’hui, c’est cela qui amène les Etats-Unis à violer la loi américaine pour continuer à rester au Niger".

La loi américaine interdit en effet de soutenir un Etat dont le gouverneme­nt n’est pas légitime. En octobre dernier, Washington a formelleme­nt quali é de coup d’Etat la prise du pouvoir par les militaires.

La Russie pro te du vide

Mais si 400 millions de dollars d’aide ont été gelés, les militaires américains sont restés.

Les Etats Unis suivent probableme­nt de près le rapprochem­ent entre le Niger et la Russie qui manifeste un intérêt particulie­r pour le Sahel, estime Sériba Youssouf, directeur de publicatio­n du journal les Echos du Niger.

"Depuis le 26 juillet 2023, les nouvelles autorités ont entamé des négociatio­ns avec la Russie, dans le sens de se rapprocher de ce pays. Et les Etats Unis ont toujours fait montre d’une certaine mé ance. Vous le savez, les Américains ont une base de drones. Et donc il était tout à fait normal pour les EtatsUnis de travailler à renouer le dialogue avec les nouvelles autorités dans le sens de la préservati­on de ses intérêts",

tion de plaider pour que les pays membres de l’Otan consacrent au moins 3 % de leur Produit intérieur brut (PIB) à la Défense, contre un minimum de 2 % actuelleme­nt. La Pologne dépense plus de 4 % de son PIB pour ses forces armées.

La date de ce voyage aux Etats-Unis n'a pas été choisie au hasard. Il y a exactement 25 ans, la Pologne rejoignait l'Otan, en même temps que la République tchèque et la Hongrie.

C'était le début de la politique d'élargissem­ent de l’Alliance atlantique. Après cinq décennies de domination soviétique dans l’est de l’Europe et après les invasions de la Hongrie (1956) et de la Tchécoslov­aquie (1968), l’élargissem­ent répondait à un profond besoin de sécurité dans la région.

Pour les Etats-Unis, la visite de la délégation polonaise est l’occasion de "montrer notre gratitude pour tout ce que la Pologne a fait, non seulement en tant qu'excellent allié au sein de l'Otan, mais aussi en tant que soutien de l'Ukraine", a déclaré le directeur de la communicat­ion du Conseil national de sécurité des EtatsUnis, John Kirby.

Les Polonais largement favorables à la présence américaine

"Les Américains savent que le double pouvoir existe dans la politique étrangère polonaise", note Bohdan Szklarski, spécialist­e des Etats-Unis à l'université de Varsovie, pour expliquer la présence à la fois du président et du Premier ministre.

Avec cette double invitation, Washington veut éviter que les questions fondamenta­les de sécurité soient prises dans le tourbillon des con its de politique intérieure, estime l’analyste.

La Pologne est considérée par Washington comme un allié able. L'aéroport de Jasionka, près de Rzeszow, dans le sud-est de la Pologne, est devenu la principale plaque tournante pour le soutien à l'Ukraine. Actuelleme­nt, 10.000 soldats américains sont stationnés en Pologne. Et l'infrastruc­ture militaire américaine est régulièrem­ent optimisée.

La présence américaine béné cie d'un large soutien de la part des principale­s forces politiques dans le pays. Elle est aussi acceptée par la population, au point d’être saluée par deux tiers des Polonais selon un récent sondage.

L’aide militaire à l’Ukraine

En raison de son soutien sans faille à l’Ukraine, Joe Biden peut également compter sur un large soutien des Polonais.

Donald Tusk avait vivement réagi, début février, au refus des Républicai­ns de voter la nouvelle enveloppe d’aide à Kiev. "Chers sénateurs républicai­ns, Ronald Reagan, qui a aidé des millions d'entre nous à retrouver notre liberté et notre indépendan­ce, doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui.

Honte à vous", avait-il réagi sur le réseau social X.

Le président Andrzej Duda, qui souhaite voir Donald Trump revenir à la Maison Blanche, avait alors désavoué son chef du gouverneme­nt. Pour lui, "l'alliance Pologne-USA doit être forte, indépendam­ment de qui exerce actuelleme­nt le pouvoir en Pologne et aux Etats-Unis. Insulter la moitié de la scène politique américaine ne sert ni nos intérêts économique­s ni la sécurité de la Pologne".

Les électeurs d'origine polonaise aux Etats-Unis

Au-delà des questions de sécurité, la visite représente aussi un enjeu de politique intérieure pour Joe Biden. Entre neuf et dix millions de personnes d'origine polonaise vivent aux Etats-Unis - un potentiel de voix non négligeabl­e pour la présidenti­elle de novembre. De plus, sur le plan économique, les Etats-Unis restent certes loin derrière l'Allemagne et d'autres partenaire­s européens, mais les échanges commerciau­x avec la Pologne sont en augmentati­on.

La Pologne représente notamment un important acheteur pour l'industrie de l'armement américaine. En février, le Départemen­t d'Etat américain a ainsi approuvé la vente d'un système de surveillan­ce aérienne et terrestre pour 1,2 milliard de dollars.

Plus largement, sur la liste des achats et des commandes polonaises gurent le système de défense aérienne Patriot (15 milliards de dollars), 96 hélicoptèr­es ultramoder­nes AH-64E "Apache" (douze milliards de dollars), des lance-missiles Himars (dix milliards de dollars) et des chars de combat Abrams (six milliards de dollars).

Par ailleurs, le gouverneme­nt de Donald Tusk est décidé à poursuivre la constructi­on de centrales nucléaires, alors que Varsovie et Washington ont passé en 2020 un accord sur le développem­ent de l'énergie nucléaire.

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