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Le Togo se dote d'un r gime parlementa­ire

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Au Togo, pays de 8,8 millions d'habitants, les députés ont approuvé dans la nuit de lundi (25.03) à mardi une révision constituti­onnelle majeure. Celle-ci marque le passage du pays d'un système présidenti­el à un système parlementa­ire.

Selon le nouveau texte, le président de la République sera désormais choisi "sans débat" par les parlementa­ires réunis en Congrès, pour un mandat unique de six ans.

Le président du Togo était jusqu’à présent élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelab­le une fois. La nouvelle Constituti­on a été validée avec une forte majorité de 89 voix pour, une contre et une abstention.

Un nouveau poste de président du Conseil des ministres

En plus du changement de système politique, la nouvelle Constituti­on introduit le poste de président du Conseil des ministres, qui aura l'autorité de gérer les affaires gouverneme­ntales et sera tenu responsabl­e en conséquenc­e.

Ce président du Conseil des ministres sera le chef du parti ou de la coalition majoritair­e après les élections législativ­es, pour un mandat de six ans.

Cette transition vers un système parlementa­ire entraîne un transfert signi catif de pouvoirs du chef de l'État vers le président du Conseil des ministres. C’est lui qui deviendra le représenta­nt principal du Togo à l'étranger et dirigera le pays au quotidien.

La ndel ’élection présidenti­elle

Jean Dégli, Président du Mouvement Bâtir le Togo, a été acteur et témoin des circonstan­ces de la rédaction et de l’adoption de la Constituti­on de 1992. Pour lui "c’est un régime démocratiq­ue comme un autre. La seule différence, c'est que, comme celui qui va gouverner demain effectivem­ent est désigné par le Parlement, il n’y aura pas d’élection présidenti­elle."

Pour certains défenseurs du régime parlementa­ire, ce nouveau poste favorisera la stabilité politique avec un pouvoir exécutif qui émane d’une majorité d’élus.

Cependant, cette transition n'est pas exempte de critiques.

Certains craignent qu’elle ne vise à permettre au président Faure Gnassingbé de rester au pouvoir. D’autres encore parlent de risque de dérive autoritair­e si les contre-pouvoirs ne sont pas suf samment forts.

Les évêques du Togo appellent à temporiser

Jean Dégli estime ne pas vraiment voir "d'avantage particulie­r pour ce régime par rapport à celui que nous avons vécu qui est le régime semi-présidenti­el, comme le régime français, même si dans l’exécution, le président avait tous les pouvoirs et le président dans notre système écrasait toutes les autres institutio­ns comme si c’était un régime présidenti­el."

Par ailleurs, cette révision constituti­onnelle marque l'entrée du Togo dans sa Ve République. Elle survient à moins d'un mois des élections législativ­es prévues le 20 avril prochain. Ces élections se tiendront en même temps que les élections régionales, auxquelles l'opposition a annoncé sa participat­ion.

En n, les évêques du Togo ont publié une déclaratio­n dans laquelle ils exhortent le chef de l’Etat à "surseoir la promulgati­on de la nouvelle Constituti­on et à engager un dialogue politique inclusif, après les résultats des prochaines élections législativ­es et régionales".

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