Deutsche Welle (French Edition)

Gaza : vives critiques contre une possible offensive à Rafah

-

Le manque d'aide humanitair­e rend le mois de ramadan particuliè­rement di cile pour les déplacés à Gaza

C’est une première en plus de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi [25.03.23] une résolution qui "exige un cessez-lefeu immédiat". Cette trêve "pour le mois du ramadan" doit "mener à un cessez-le-feu durable". Le Conseil exige aussi "la libération immédiate et inconditio­nnelle de tous les otages" israéliens toujours détenus par le Hamas.

L’adoption de la résolution a été possible grâce à l’abstention des Etats-Unis lors du vote. Jusque-là, Washington avait à chaque fois usé de son droit de veto.

Ne pas appliquer cette résolution serait "impardonna­ble", selon le secrétaire général de l'Onu. La pression d’Antonio Guterres, lui-même tombé en disgrâce auprès des autorités israélienn­es, risque toutefois de ne pas peser très lourd.

Des négociatio­ns dans l'impasse

Et c’est ainsi que le vote à New York a été suivi d’une nouvelle nuit de bombardeme­nts sur l’enclave palestinie­nne.

Au Qatar, où se déroulent les négociatio­ns autour d’une trêve et d’une libération des otages, rien ne ltre sur de possibles avancées.

Au contraire, la médiation qatarie af rme ne pas avoir "vu d'impact direct sur les discussion­s, elles se déroulent comme avant la décision" du Conseil de sécurité.

Pour Israël, l’équation est claire : sans le retour de tous les otages, la guerre contre l’organisati­on terroriste palestinie­nne continue. "Nous n'avons pas le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza", a rappelé hier son ministre de la Défense, Yoav Gallant.

Le spectre d’une o ensive terrestre à Rafah

Pendant ce temps, la valse diplomatiq­ue se poursuit dans la région. Après le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken, c’est la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock qui est à nouveau au Proche Orient. Elle rencontrai­t ce mardi à huis clos son homologue israélien.

La che e de la diplomatie allemande appelle à mettre n à "l’enfer à Gaza", selon ses propres termes. Elle exhorte Israël à lever son blocus pour que l’aide humanitair­e puisse arriver par voie terrestre, et à ne pas "se perdre dans ce con it". L'armée israélienn­e a annoncé vouloir mener une opération terrestre d’envergure sur Rafah, dans le sud de l’enclave palestinie­nne.

C’est là-bas que sont massés des centaines de milliers de déplacés par ces plus de cinq mois de guerre. La plupart ont fui les bombardeme­nts au nord de Gaza et vivent aujourd’hui dans le dénuement le plus total, en l’absence d’aide humanitair­e suf - sante.

"Il ne doit pas y avoir d'offensive majeure sur Rafah", a dit Annalena Baerbock lors de son étape hier au Caire, car "les gens ne peuvent pas s'évaporer dans la nature".

Israël furieux contre les Etats-Unis

Israël estime que cette offensive militaire est toutefois nécessaire pour éliminer les derniers éléments restants de l’organisati­on terroriste. Une délégation israélienn­e de haut rang devait se rendre à Washington cette semaine, pour répondre aux inquiétude­s et à l’opposition formulées par le président Joe Biden.

Mais l’abstention des EtatsUnis lors du vote du Conseil de sécurité a fait voler cette visite en

éclats. En réaction, Israël a décidé d’annuler le déplacemen­t.

Selon la Maison Blanche, une opération à Rafah présente des risques "immenses" pour les civils. Par communiqué, Antony Blinken "a rappelé le soutien des Etats-Unis à s'assurer de la défaite du Hamas" mais il estime qu’il existe de meilleures options qu’une invasion terrestre "qui permettrai­ent à la fois de mieux assurer la sécurité d'Israël et de protéger les civils palestinie­ns", selon le départemen­t d’Etat américain, qui dit craindre une détériorat­ion de la position d’Israël dans le monde.

 ?? Image : AFP/Getty Images ??
Image : AFP/Getty Images
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Germany