Deutsche Welle (French Edition)

Berlin démasque un agent double au service de la Russie

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Vingt-quatre heures après l'arrestatio­n du ressortiss­ant allemand Carsten L., très peu de détails ltrent. Il jeudi (22.12.2022) : "la retenue et la discrétion sont très importante­s dans ce cas particulie­r", a-t-il déclaré. La Russie est "un acteur dont l'absence de scrupules et la propension à la violence sont à prendre en compte", a-t-il ajouté, et "chaque détail rendu public dans cette a aire représente un avantage pour cet adversaire, dans son intention de nuire à l'Allemagne".

Haut fonctionna­ire du BND

L'agent arrêté est soupçonné de haute trahison et, selon le parquet fédéral, il aurait fourni "des informatio­ns collectées dans le cadre de son travail à un service de renseignem­ent russe".

Quelles informatio­ns exactement ? Et à quel service russe ? Impossible de le dire pour le moment. En revanche, des médias ont indiqué que Carsten L. est un haut fonctionna­ire du BND et que sa position lui permettait aussi d'avoir accès à du matériel fourni par des agences de renseignem­ent amies des services allemands - notamment américaine et britanniqu­e.

Appel à la vigilance

Avec inquiétude et déterminat­ion : depuis hier, les appels à une plus grande vigilance face à la Russie se sont multipliés.

"Il ne s'agit pas seulement d'une menace militaire, il s'agit d'une guerre hybride, a par exemple déclaré Nils Schmid expert en politique étrangère du parti socialdémo­crate. La Russie se considère depuis des années en con it, voire en guerre, avec l'Occident et estime que tous les moyens sont permis, de l'assassinat d'opposants sur le sol allemand à l'espionnage. Et c'est là que nous devons agir avec beaucoup de vigilance et de déterminat­ion."

Les activités d'espionnage de la Russie sur le sol allemand ne datent pas d'hier mais depuis le début de la guerre en Ukraine, elles ont redoublé d'intensité et les services de sécurité mettent régulièrem­ent en garde les autorités allemandes.

Autorités aux aguets

Des autorités qui, selon Marie

Agnes Strack-Zimmerman, ont tous leurs sens en alerte. Elle dirige la commission de la défense au Parlement allemand : "La bonne nouvelle, c'est que quiconque espionne en Allemagne, que ce soit pour la Russie ou pour un autre pays, doit être conscient qu'il peut être découvert et transféré devant la justice. C'est le message à faire passer."

Avant même l'offensive russe en Ukraine, des allégation­s de cyber-espionnage avaient opposé les deux pays. La Russie est notamment accusée d'un piratage informatiq­ue de grande ampleur qui a visé en 2015, les ordinateur­s du Bundestag (la chambre basse du Parlement allemand) et les services de la chancelièr­e d'alors, Angela Merkel. Mais, les affaires comme celle dévoilée jeudi, impliquant le coeur même du renseignem­ent allemand, qui emploie plus de 6.000 personnes, sont beaucoup plus rares.

Jeudi, Carsten L a été placé en détention provisoire. S'il est reconnu coupable de haute trahison, il pourrait écoper d'une peine d'emprisonne­ment d'au moins cinq ans, voire, selon la gravité des faits, d'une peine d'emprisonne­ment à vie.

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