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Reichsbürg­er : Berlin veut tirer des conséquenc­es

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Au moins 120 personnes étaient au courant des activités plani ées par les "Reichsbürg­er".

Devant la Commission des Affaires intérieure­s du Bundestag, la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, a évoqué la découverte, lors des perquisiti­ons, d'un classeur rempli de plus d'une centaine de déclaratio­ns dans lesquelles des gens approchés par la cellule complotist­e s'engageaien­t à garder le silence sur les projets du groupe, sous peine de sanctions.

Interdire les armes semiautoma­tiques pour les particulie­rs

Il y a une semaine, la police allemande a arrêté 25 "citoyens du Reich" présumés, en Allemagne mais aussi en Autriche et en Italie. 22 d'entre eux sont accusés de participat­ion à un groupe terroriste.

Selon les enquêteurs, les complotist­es projetaien­t de fonder 286 "compagnies de protection de la patrie" qui seraient chargées de procéder à des arrestatio­ns et des exécutions une fois le renverseme­nt des institutio­ns accompli.

De nombreuses armes, certaines de type militaire, ont été saisies lors des perquisiti­ons. Des armes que la plupart des suspects arrêtés possédaien­t en toute légalité... Raison pour laquelle la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser souhaite durcir la législatio­n en la matière, notamment en interdisan­t la possession, par les particulie­rs, d'armes semi-automatiqu­es, qui sont assimilées à des armes de guerre.

Mais avant de modi er la législatio­n, certains députés comme Konstantin von Notze, du parti des Verts, réclament davantage d'informatio­ns.

"Sur les questions de lois sur les armes, j'aimerais comprendre exactement quel type d'armes est impliqué, comment ils ont tenté de se procurer des armes. Avant d'appeler à un durcisseme­nt, nous devons voir s'il y a un quelconque problème dans le cadre légal tel qu'il existe aujourd'hui."

Le parti libéral FDP a quant à lui déjà exprimé son désaccord sur une modi cation de la législatio­n.

Faciliter le limogeage de fonctionna­ires extrémiste­s

Nancy Faeser a également annoncé qu'elle voulait simpli er la procédure de limogeage des fonctionna­ires jugés "anti-démocratiq­ues". A l'heure actuelle, il faut un jugement du tribunal administra­tif.

"Nous ne voulons pas que des

Le plus célèbre des suspects arrêtés est un descendant de la maison de Thuringe, Heinrich XIII Prince Reuß extrémiste­s mettent en danger notre démocratie de l'intérieur, au sein même du service public", a déclaré Nancy Faeser devant la presse.

D'autres découverte­s faites lors des perquisiti­ons laissent encore les enquêteurs perplexes. Comme cette liste de noms, trouvée chez l'un des suspects, sur laquelle gurent des personnali­tés politiques de haut rang telles qu'Annalena Baerbock, la ministre des Affaires étrangères, mais aussi des présentate­urs de la télévision publique.

Le Bundestag renforce sa sécurité

Les enquêteurs s'inquiètent aussi de la présence, parmi les suspects, d'une ancienne députée du parti d'extrême droite AfD. Celleci avait jusqu'ici encore accès aux locaux du parlement. Et comme la prise du Bundestag gurait sur lesplans des conspirati­onnistes, le Bundestag envisage de durcir ses règles d'accès.

"Nous voulons rester une maison ouverte, y compris pour les citoyens, mais en même temps nous devons garantir la sécurité pour nous tous, et pour nos visiteurs", explique Alexander Trom, député de la CDU. "Cela implique que tout le monde ne puisse pas simplement obtenir un badge d'accès et qu'à l'avenir, on regarde de plus près. Ce n'était peut-être le cas jusqu'à présent."

En août 2020 déjà, plusieurs

centaines de manifestan­ts avaient tenté de prendre d'assaut le bâtiment du Bundestag. Les autorités allemandes veulent adopter des mesures pour empêcher ce genre de scènes de se reproduire, mais surtout pour sauvegarde­r la démocratie.

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Image : Boris Roessler/dpa/picture alliance
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