Deutsche Welle (French Edition)

Ces volontaire­s qui luttent contre le terrorisme au Burkina

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Les dernières expérience­s de Lassané Sawadogo en tant que supplétif de l’armée burkinabè sur le front sont récentes. Dans ses témoignage­s accordés à la DW, Lassané ne peint pas tout en rose. Il reconnait des e orts dans l’organisati­on de l’armée mais des di cultés subsistent toujours.

Lassané Sawadogo est marié et père de sept enfants. C’est en octobre 2023 qu’il s’est enrôlé comme VDP, ou Volontaire pour la défense de la patrie, pour lutter contre les groupes armés terroriste­s.

Il dit s’être engagé pour comprendre la réalité sur les champs de combats. De retour du front, Lassané Sawadogo se réserve cependant de parler de la situation qu’il a vécue. "J’ai commencé la lutte avant l’arrivée de ce pouvoir. Notre lutte c’est de ramener l’intégrité du territoire Burkinabé aux Burkinabé et de travailler à prendre en compte les aspiration­s profondes du peuple Burkinabé", con e-t-il.

Une armée sous-équipée

Vêtu de son boubou et de son bonnet, calme et le regard qui en dit long sur sa déterminat­ion, Lassané regrette que les régimes précédents n’aient pas suf samment agi dans l’équipement militaire de l’armée pour faire face aux groupes terroriste­s.

Il explique que "nous avons suggéré beaucoup de chose aux régimes passés qui n’ont pas été prises en compte. Dans l’armé burkinabé il y’avait un manque d’équipement militaire, de personnel et d’organisati­on interne de l’armée. Quand le président Ibrahim Traoré est venu, il a pris toutes ces aspiration­s en compte. Si je me suis engagé comme VDP, je me suis dit que nous voulons parler des problèmes de l’armée alors que nous n’avons pas les compétence­s et qu’est ce qui m’empêchait de m’enrôler ? C’est ce qui m’a motivé à le faire."

Mais le constat est que malgré les efforts fournis en armement et moyens mobiles, le Burkina Faso est toujours la cible des groupes armés terroriste­s. Bien que l’initiative de recruter des supplétifs soit saluée par une majorité de Burkinabé, certains se montrent tout de même cri

Des complicité­s avec les djihadiste­s

Des experts en sécurité s’interrogen­t toujours sur la moralité et l’engagement réel des enrôlés. Des complicité­s, oui, il en existe au sein des VDP puisqu’ayant été recrutés sous les régimes passés donc en contact avec certains anciens dignitaire­s du pouvoir raconte Lassané Sawadogo.

"Nous avons compris que les réalités du terrain sont contraires à ce qui est dit sur la place publique. Je prends un exemple des attaques que rencontren­t nos forces de sécurité en général. Vous savez qu’aucune attaque ne peut se mener sans le renseignem­ent, note-t-il. Que ce soit du côté ennemi et ami, la première des choses c’est d’avoir des informatio­ns nécessaire­s. Cela signi e que ces personnes aussi procèdent aussi de la même manière pour attaquer nos bases. Quand on parle de complicité cela veut dire que des gens ont peut-être communiqué des informatio­ns.

Quand je suis revenu, j’ai compris qu’on a un travail à faire. C’est-àdire sensibilis­er à ne pas donner la position des forces de sécurité et leurs moyens."

Lassané Sawadogo dénonce aussi une autre pratique de la part de certains chefs militaires. "Figurez-vous que des chefs coupent des primes des VDP. Nous pensons que tout cela est démoralisa­nt. Il y a beaucoup de choses. C’est militaire, on ne peut pas tout dire", assure-t-il.

Lassané Sawadogo regrette toutefois que de nombreux Burkinabé aient rejoints les mouvements terroriste­s pour, dit-il, saboter la vision du capitaine Ibrahim Traoré.

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