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Au Rwanda 30 ans apr le génocide, le traumatism­e reste grand

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Ce dimanche 7 avril 2024, dans la capitale rwandaise, Kigali, près de 5000 personnes ainsi que des personnali­tés de haut niveau se sont rassemblée­s à la BK Arena, une salle polyvalent­e ultra-moderne, a n de commémorer le 30e anniversai­re du début du génocide.

"Quelqu’un m’a caché, qui était Hutu. Mais lui aussi, il a été tué, car il avait caché des Tutsi", raconte Claire Naramirwa qui était à Kigali lorsque les premiers coups de machette ont été donnés dans la capitale rwandaise.

Aujourd’hui, âgée de 72 ans, elle a perdu une grande partie de sa famille il y a 30 ans et pour elle, il était nécessaire d’assister à cette cérémonie. "Pour moi c’est important parce que cela m’aide à ne pas oublier les miens qui sont morts pendant le génocide", estime-t-elle.

Dinah Simigenga, 52 ans, sort elle aussi de la grande salle du la BK Arena ambant neuve.

Pour elle qui a également perdu une partie des dix membres de sa famille, se souvenir des personnes assassinée­s, a permis au Rwanda de se développer et de partir sur de nouvelles bases.

"Vous savez, si l’on vient ici pour se souvenir, cela nous permet de nous munir de courage pour nous reconnaîtr­e en tant que rwandais", explique Dinah Simigenga.

Des signaux ignorés

La situation n’a pas toujours été ainsi. En 1994, de nombreuses menaces avaient été envoyées à la communauté tutsi dans le pays.

Des signaux que la communauté internatio­nale avait alors ignoré, ce qu’a reconnu dimanche, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. "Personne, pas même l’Union africaine, ne serait se disculper de son inaction face à la chronique d’un génocide annoncé", dit Moussa Faki.

Une erreur que Paul Kagame, président du Rwanda, a encore du mal à digérer aujourd’hui.

"Beaucoup des pays représenté­s ici aujourd’hui ont également envoyé leurs ls et leurs lles servir en tant que soldats de la paix au Rwanda. Ces soldats n’ont pas trahi le Rwanda ; c’est la communauté internatio­nale qui nous a tous trahis, que ce soit par mépris ou par lâcheté"

Kigali réclame aujourd’hui que les commandita­ires du génocide encore vivant, qu’ils se trouvent en Europe ou ailleurs, soient jugés pour les actes qui leur sont reprochés, avec l’aide de la justice internatio­nale.

Pendant sept jours, la musique ne sera pas autorisée dans les lieux publics, ni à la radio. Evénements sportifs et lms seront interdits de diffusion à la télévision, sauf s'ils sont liés aux commémorat­ions.

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Image : DW Le traumatism­e reste toujours fort chez la plupart des survivants au génocide de 1994

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