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Les militaires suspendent les activités des partis politiques au Mali

- A-t-il écrit. Le gouver-

La décision a été prise mercredi, (10.04.2024), lors du Conseil des ministres. Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administra­tion territoria­le et porte-parole du gouverneme­nt, a justi é cette mesure par la lutte contre le terrorisme qui ne peut être entravée par, je cite "des débats politiques stériles".

Le débat autour de la n de la transition militaire, le 26 mars dernier, avait donné lieu à des déclaratio­ns de près d’une centaine de partis politiques et des organisati­ons de la société civile, appelant à l’instaurati­on d’une transition civile d’ici la n de l’année 2024.

Ces organisati­ons avaient mis en place un comité de suivi en vue d’une meilleure coordinati­on de leurs activités, qui devait débuter avec la n du mois de ramadan.

La lutte contre le terrorisme

Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administra­tion territoria­le et porte-parole du gouverneme­nt, a pris les devants en évoquant, dès le lendemain de la fête de l’Aïd, des arguments sécuritair­es pour couvrir la mesure de suspension des partis politiques :

"La prise de Kidal et d’autres localités ne signi e pas la n du terrorisme. Le terrorisme est une menace asymétriqu­e. Bien entendu, nos ennemis et nos adversaire­s qui sont en face, s’adaptent et commencent à avoir un nouveau mode opératoire. Dans cette circonstan­ce, on ne peut pas accepter que des débats politiques stériles nous ramènent d’où nous venons. C'est-àdire dans une situation très compliquée. Nous sommes obligés d’aller de l’avant. C’est vrai que quelque part, un des objectifs du dialogue inter-malien est de recoudre le tissu social qui a été fortement ébranlé".

"Ça nous inquiète"

La plupart des associatio­ns maliennes estiment avoir été surprises par cette décision. C’est le cas de la plateforme Benberé Mali. Le responsabl­e de cette institutio­n qui regroupe des jeunes blogueurs, présage de lendemains incertains.

"Ça nous inquiète en tant que représenta­nt des associatio­ns qui mènent des activités. Parce qu’on se dit qu’après les partis politiques, ce sera le tour de nos associatio­ns. Du coup, nous sommes inquiets et ça marque un recul de la liberté d’expression et d’associatio­n. Vous savez qu’on vient de promulguer une nouvelle Constituti­on en juin 2023. Et dans cette Constituti­on, les autorités ont repris avec vigueur l’attachemen­t du Mali aux valeurs républicai­nes. Nous estimons donc que les autorités doivent revenir sur leur décision", estime le responsabl­e de Benberé Mali.

Ce jeudi, la Haute autorité de la communicat­ion a par ailleurs invité tous les médias à cesser toute diffusion et publicatio­n sur les activités des partis politiques et les activités politiques des associatio­ns.

Le Haut-Commissari­at de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit "profondéme­nt préoccupé" par la suspension. Le décret "doit être immédiatem­ent abrogé", a-til dit sur le réseau social X.

Le président du parti Convergenc­e pour le développem­ent du Mali (Codem), Housseini Amion Guindo, a appelé à la "désobéissa­nce civile jusqu'à la chute du régime illégal et illégitime en raison notamment de son incapacité à satisfaire les besoins essentiels des

Maliens".

Mohamed Chérif Koné, magistrat entré en rébellion contre la junte et radié, a lui aussi appelé à la désobéissa­nce civile. "Hors de question de laisser la dictature prospérer", nement est "disquali é" pour parler au nom du Mali depuis le 26 mars 2024, a-t-il dit.

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Image : Mahamadou Kane/DW La transition malienne devait prendre n o ciellement le 26 mars 2024

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