Deutsche Welle (French Edition)

Trouver de l'eau occupe le quotidien des déplacés d'Oicha

-

Oicha, dans l’est de la République démocratiq­ue du Congo, accueille 20.000 déplacés internes. L’accès à l’eau potable reste le principal enjeu. Le Comité internatio­nal de la CroixRouge a installé, cette semaine, un forage d’eau qui fonctionne grâce à une pompe solaire. Pour la première fois, l’eau courante est présente dans le camp de déplacés.

Kahambu Vyasongya est l’une des femmes déplacées qui entourent la borne fontaine qui vient d’être installée dans leur camp. Toutes sont curieuses de voir l’eau couler. La fontaine se situe à quelques pas de leurs abris. Kahambu Vyasongya raconte qu'"avant ce forage, on peinait beaucoup pour avoir de l’eau, surtout pour nous, les personnes âgées. Pour avoir l’eau, on était obligées de se réveiller à deux heures ou trois heures du matin pour revenir à huit heures le matin. Aujourd’hui, je peux dormir et je ne me déplace plus parce que l’eau est déjààl ’intérieur du camp".

Attaquées en pleine nuit

Kavugho Kavuke vit aussi dans ce camp depuis deux ans. Elle explique qu’il y a trois mois, elle a été attaquée la nuit par des inconnus en allant puiser de l’eau. Comme toutes les autres jeunes lles du camp, elle devait parcourir de longues distances pour trouver de l'eau potable.

"Je m’étais réveillée à minuit pour aller à la source, se souvientel­le. On était cinq lles et on avait parcouru une longue distance. A notre retour, des inconnus nous ont arrêtées, ils nous ont intimidées et ont menacé de nous violer. Nous avons réussi à nous sauver en abandonnan­t nos bidons d’eau."

Des milliers de personnes déplacées vivant dans ce camp voient déjà leur vie s'améliorer, grâce à ce forage d'eau potable.

Neema Siyango a été désignée pour la surveillan­ce et la propreté de la borne fontaine. "Chaque matin, je nettoie, et personne ne peut entrer avec des babouches ou des bidons, assure-t-elle. Nos enfants avaient souvent des diarrhées, des typhoïdes, des malarias, par manque d’eau propre. Des femmes et jeunes lles étaient piquées par des moustiques en allant chercher

de l ’eau la nuit. Nous espérons qu’avec cette eau potable, tout cela va disparaitr­e."

A Oicha, un accès à l’eau courante pour seulement un tiers de la ville

La réalisatio­n de ce forage qui fonctionne grâce à un système photovolta­ïque, avec six bornes fontaines, va permettre à 7.000 personnes déplacées vivant dans ce camp d'avoir un accès facile à l'eau potable.

Mais même en dehors du camp de déplacés internes, les besoins restent importants. A Oicha, une ville de 180.000 habitants, seulement un tiers de la population dispose d’un accès facile à l’eau potable.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Germany