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Mali : les médias dans le viseur des autorités de transition

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Le régulateur malien veut interdire à la presse la di usion d’articles sur les activités des partis politiques. La Maison de la presse du Mali est vent debout.

Au Mali, c’est une période de confrontat­ion qui s’ouvre désormais entre d’un côté, une grande partie de la classe politique et de l’autre, la junte militaire à la tête du pays. Mais cette tension existe aussi entre les médias et la Haute autorité de la communicat­ion, la HAC.

Ces dernières heures ont ainsi été marquées par une guerre de communicat­ion entre les différents camps. Après la suspension des activités des partis politiques par le gouverneme­nt, c’est autour de la presse de se voir interdire la diffusion et la publicatio­n d’articles sur les activités politiques. Une mesure rejetée par la Maison de la presse.

La Maison de la presse dit "rejeter purement et simplement le communiqué sans fondement juridique de la HAC", avant d’appeler l’ensemble de la presse malienne à ne pas se soumettre aux injonction­s de la HAC.

L’organisati­on faitière des organes de presse indique par ailleurs se réserver le droit de mener toute action pour le respect de la liberté de la presse au Mali, précise le communiqué.

La presse veut rester indépendan­te

Selon Ammy Baba Cissé, de l’Union des radios et télévision­s libres du Mali, la presse ne va pas pour autant se joindre au combat des partis politiques d’opposition.

Pour lui, "il est vrai que les partis politiques sont un pan de la démocratie, comme la presse, les syndicats et les autres. Il y a des luttes qui peuvent être communes. Mais dans ce cas de gure, nous avons réagi parce que la HAC a spéci - quement adressé un communiqué aux organes de presse. Maintenant, si des circonstan­ces doivent faire en sorte que les partis politiques et la presse doivent se donner la main, pourquoi pas. Nous sommes aprèstout des partenaire­s. Mais il est hors de question pour nous de faire le combat des partis politiques à leur place".

Jeudi (12.04) le Premier ministre de transition, Choguel Kokalla Maïga, a levé toute ambiguïté en af rmant qu’il n’y aura pas d’élection au Mali tant que la situation sécuritair­e restera incertaine.

Il assure que "le gouverneme­nt a décidé que la phase de stabilisat­ion après l’élaboratio­n de la stratégie et la mise en oeuvre de recouvreme­nt de l’intégrité territoria­le de notre pays et de la souveraine­té, que la phase de stabilisat­ion doit atteindre un point de non-retour, un point de stabilisat­ion avant de pouvoir organiser des élections".

Pour un retour à l’ordre constituti­onnel

Mais la Coalition des partis, un regroupeme­nt de partis et organisati­ons de la société civile a réaf rmé sa déterminat­ion à oeuvrer pour le retour à l’ordre constituti­onnel.

Celle-ci compte par ailleurs se tourner vers des juridictio­ns compétente­s a n de faire annuler la suspension qui les frappe. Sidi Touré, chargé de communicat­ion du Parena de Tiebilé Dramé, ancien chef de la diplomatie malienne, af rme que "nous allons utiliser tous les moyens légaux que nous confère la Constituti­on a n que nos droits puissent être respectés. La suspension des activités des

partis politiques par le ministre de l’Administra­tion territoria­le est une violation de la Constituti­on et de la Charte de la transition".

Depuis la n de la transition militaire, le 26 mars dernier, la société civile et la classe politique se sont mobilisées pour réclamer une transition civile et le retour à l’ordre constituti­onnel dans les meilleurs délais.

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