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Apr s l'attaque iranienne, les appels à la désescalad­e

Après l’attaque sans précédent menée par l’Iran contre Israël ce week-end, se pose une fois de plus la question du risque d’un embrasemen­t régional.

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Environ 300 drones et missiles ont été lancés contre le territoire israélien, dans la nuit de samedi (13.04) à dimanche.

L'Iran avait promis de "punir" Israël après lui avoir attribué une frappe qui a détruit le consulat iranien à Damas, en Syrie, et tué des hauts gradés de l'armée iranienne, début avril.

Mais Téhéran, of ciellement, “l’affaire est close”. Dans la foulée de cette première attaque directe et éclair menée contre le territoire israélien, l’Iran a aussitôt joué la désescalad­e, mettant simplement en garde Israël contre tout "comporteme­nt imprudent" qui déclencher­ait une réaction "bien plus forte".

L’Iran ne peut se permettre d’entrer en guerre

Selon Andreas Reinicke, directeur de l’Institut allemand d’études orientales et interrogé par la Tagesschau, l’Iran n’a pas d’intérêt à une confrontat­ion militaire avec Israël et ses alliés, en premier lieu les Etats-Unis, "car l’Iran a ses propres problèmes au niveau intérieur. Le mouvement de protestati­on des femmes [iraniennes] n’est pas terminé. Un attentat de l’organisati­on Etat islamique a fait près d’une centaine de morts. Il y a eu des échanges de tirs de missiles avec le Pakistan voisin. Mais plus important encore, en Iran se joue la succession du guide suprême, Ali Khamenei, 84 ans, et dont la volonté d’imposer son ls divise, dans le pays. Les éléments pour un affronteme­nt armé ne sont pas réunis."

Andreas Reinicke ajoute que l’Iran a averti Israël de ses frappes, permettant ainsi à tous les acteurs de se préparer. L’armée israélienn­e a af rmé avoir intercepté, avec l'aide des EtatsUnis notamment, la quasi-totalité des drones et missiles iraniens. Les tirs n’auraient fait que quelques blessés.

Benjamin Netanyahu a convoqué une nouvelle réunion de son cabinet de guerre à Tel Aviv, ce lundi (15.04). L’armée israélienn­e af rme toutefois ne pas vouloir dévier de ses objectifs face au Hamas palestinie­n.

Dans le même temps, les appels à la retenue sont très insistants.

Chacun a sauvé la face

Les Etats-Unis disent par pas vouloir "d'une guerre étendue avec l'Iran".

L'Allemagne, deuxième fournisseu­r d’armes à Israël, a condamné “l’agression de l’Iran” et convoqué l’ambassadeu­r iranien à Berlin, mais a surtout demandé à l’Etat hébreu à "contribuer à la désescalad­e" au MoyenOrien­t.

Le chancelier Olaf Scholz a assuré que cette position est partagée par les dirigeants du G7. C’est notamment le cas du Royaume-Uni, et de la France, qui ne soutiennen­t pas de frappes de représaill­es.

Pour l’expert Andreas Reinicke, "l'Iran peut dire publiqueme­nt qu'elle a attaqué une position israélienn­e, et les Israéliens peuvent se targuer d’avoir repoussé l’attaque et en plus d’avoir reçu le soutien de certains pays arabes dans la région."

La Jordanie a par exemple participé à contrer les frappes iraniennes.

Chacun semble donc sauver la face en refermant cette parenthèse ouverte depuis la destructio­n du consulat iranien de Damas le 1er avril. Un signe qui montre, peut-être, que l’on est passé à autre chose est que les aéroports iraniens ont repris leurs activités ce matin, après avoir été suspendus par mesure de précaution après l’attaque de ce week-end.

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Image : Andrew Harnik/Getty Images Le président américain Joe Biden a déclaré lundi vouloir éviter un embrasemen­t au Moyen-Orient a

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