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Les Wazalendo interdits de porter des armes à Goma

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Le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu a décidé d'interdire la circulatio­n des civils armés appelés "Wazalendo" dans la ville de Goma.

Cette décision fait suite aux nombreuses incidents enregistré­s ces derniers jours dans cette ville de l'est de la République démocratiq­ue du Congo, notamment des meurtres et des enlèvement­s.

Vendredi dernier (12.04), à l'issue d'une réunion de sensibilis­ation des éléments Wazalendo aux règles du droit de la guerre, le gouverneur militaire Peter Chirimwami a décidé d'interdire à ces combattant­s volontaire­s de circuler avec leurs armes dans la ville de Goma.

Jules Ngeleza, acteur de la société civile du Nord-Kivu, s’en félicite car "cela rentre dans le cadre des recommanda­tions que nous avons eu à formuler à l'endroit de nos autorités, parce que c'est quelque chose qui mettait à mal la sécurité de la population. Cependant, il y a d'autres facteurs qui doivent être examinés, comme par exemple l'éradicatio­n de toutes les maisons de tolérance, et l'organisati­on de tables rondes sécuritair­es où la population aura l'occasion d'échanger avec les autorités".

Elements incontrôlé­s

A plusieurs reprises, des membres des Wazalendo ont été accusés de tirer à l'arme à feu, sans motif, dans divers quartiers de Goma et même du meurtre de civils.

Selon Josué Wallay, un habitant de Goma, ces faits auraient été perpétrés en connivence avec certains éléments incontrôlé­s de l'armée congolaise, les FARDC.

Il assure que l’on "ne peut pas attribuer ces exactions uniquement aux Wazalendo, mais également à certains éléments des FARDC. Notre ville touristiqu­e, qui est considérée comme le miroir du pays, ne cesse d'être endeuillée chaque jour. Voilà pourquoi, nous appelons les autorités de d'abord évaluer le bilan de l'état de siège, et que les autorités militaires qui semblent être incapables de mettre n à l'insécurité puissent démissionn­er."

De leur côté, les résistants Wazalendo récusent toutes les accusation­s portées contre eux à Goma et les quali ent d'acharnemen­t.

Les Wazalendo se défendent

Kanane Constantin, commandant d'une division des Wazalendo, af rme au micro de la DW que "les patriotes Wazalendo n'ont jamais été à la base de la criminalit­é dans la ville de Goma. Cela fait très longtemps que de nombreux crimes sont commis dans la ville de Goma, avant même l'arrivée des Wazalendo. Ceux qui tuent actuelleme­nt à Goma, ce sont des in ltrés qui cherchent à décourager les Wazalendo dans leur lutte. L'Etat congolais a l'obligation de les attraper, et les déférer devant la justice".

Pour essayer de contenir les éléments Wazalendo réunis dans différents groupes pour combattre les rebelles du M23 aux côtés de l'armée congolaise, le gouverneur militaire a également ordonné la constructi­on de quartiers généraux en dehors de la ville, près des lignes des fronts, d'où ils seront plus faciles à contrôler.

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