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La Cédéao au chevet du Togo

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Dans un communiqué publié ce 15 avril, la Cédéao précise que cette mission vise à discuter avec les principaux acteurs sur les derniers développem­ents dans le pays, avant les élections législativ­es et régionales qui ont été repoussées au 29 avril 2024.

La cause de cette visite : la réforme constituti­onnelle voulue par le président togolais, Faure Gnassingbé, de transforme­r le régime présidenti­el du pays en un régime parlementa­ire.Une réforme qui, selon l’opposition, permettrai­t au chef de l’Etat togolais de se représente­r pour un cinquième mandat, depuis sa première élection en 2005.

Apaiser la tension

Pour Paul Amegakpo, qui est président de l'Institut Tamberma pour la gouvernanc­e, cette mission viserait à apaiser la tension politique actuelle.

"La mission de la Cédéao serait une mission de bons of ces pour faire en sorte que les controvers­es qui entourent le changement constituti­onnel en cours trouvent une solution concertée. D'autre part, pour que la tension politique puisse s'abaisser, en sachant que la Cédéao n'a pas prévu jusqu'ici une mission d'observatio­n pour superviser les prochaines élections législativ­es et régionales."

Paul Amegakpo insiste sur le fait que les relations entre la Cédéao et le Togo sont néanmoins tendues, dans la mesure où le Togo a adopté une position divergente par rapport à celle adoptée par la Cédéao lors des putschs militaires dans le Sahel.

Mais Credo Adje Tetteh, journalist­e et analyste politique, conteste tout litige entre le Togo et la Cédéao.

"Les relations sont au beau xe. Il peut arriver que les conclusion­s au sommet des chefs d'Etat de la Cédéao n'indiquent pas toutes les opinions. Le Togo entretient toujours de très bonnes relations avec la Cédéao et la présence même de cette mission d'informatio­n justi e de l'état des relations entre le Togo et la Cédéao" , précise le journalist­e à la Deutsche Welle.

Une occasion pour la Cédéao

Pour Jean Kissi, qui est conseiller municipal et candidat aux élections législativ­es et régionales, cette visite pourrait être l’occasion pour la Cédéao de répondre aux critiques qui l’ont accusée de ne réagir que face aux putschs. Mais, il en doute encore.

"Un coup d'Etat constituti­onnel est pire qu'un coup d'Etat militaire. Dans les autres pays où il y a eu un coup d'Etat, les délégation­s de la Cédéao étaient des délégation­s de haut niveau conduites par un chef d'Etat. Mais ici, on a vu que cette délégation n'est pas mise à ce niveau-là. On se demande quelle est l'intention réelle de la Cédéao. Je crois qu'il y a un travail à faire parce que si la Cédéao veut agir, telle qu'elle le fait dans les autres pays, c'est ici qu'elle doit commencer à démontrer qu'un coup d'Etat, quel qu'il soit, est à condamner," souligne le conseiller municipal.

La mission de la Cédéao est composée de sept membres. Elle est dirigée par Maman Sambo Sidikou, ancien chef de la mission de l'Union africaine au Mali et au Sahel. Elle séjourne au Togo du 15 au 20 avril.

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