Deutsche Welle (French Edition)

Situation sécuritair­e toujours pr occupante en Ituri en RDC

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Sur le terrain, les habitants réclament donc, mais ce n’est pas la première fois, des mesures énergiques de la part de l’armée congolaise.

Les attaques les plus meurtrière­s sont celles de Lodjo et Galay, en territoire de Djugu, conduites par la Coopérativ­e pour le développem­ent du

Congo, la Codéco, qui ont fait plus de 30 morts, les 6 et 14 avril derniers.

Une dizaine de personnes ont été par ailleurs récemment tuées par

les rebelles ougandais des ADF

dans la région d'Otomabere en Irumu.

Sarah Baenga, une habitante de la ville de Bunia, veut que les autorités soient plus ef caces dans la protection des population­s civiles.

"Je déplore de voir que ces massacres contre les civils continuent. J'ai l'impression que les autorités favorisent plus l'aspect négociatio­n avec les groupes armés, mais malheureus­ement ces derniers continuent à endeuiller la province. Nous voulons la paix, nous voulons voir l'armée passer à l’offensive contre ces miliciens qui nous tuent", explique Sarah Baenga.

Interdire l'exploitati­on de l'or

Luc Malembe, un autre habitant de Bunia, préconise l'interdicti­on momentanée de l'exploitati­on de l'or à Djugu, qui serait, selon lui, à l’origine des violences armées dans la région.

"La guerre à Djugu, c'est le combat des sites miniers et malheureus­ement, c'est la population civile qui en paye le prix. On ne pourra pas régler la question de Djugu tant qu'on laissera les groupes armés prendre le contrôle de l'or. L'or est une matière hautement stratégiqu­e et les pays qui nous entourent en tirent pro t. C'est comme ça que les groupes armés ne manquent jamais d'armes et munitions", estime Luc Malembe.

Porte ouverte à la négociatio­n

L’armée congolaise reconnaît que cette zone minière est devenue l'épicentre des violences.

D'après son porte-parole en

Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, les autorités militaires, qui gouvernent la province de l’Ituri sous état de siège, se heurtent à une résistance dans les sites miniers, où la présence militaire est interdite par la loi. Celui-ci explique que l’armée laisse toutefois la porte ouverte à la négociatio­n.

"Les forces armées sous commandeme­nt du lieutenant général Luboya sont déterminée­s. Là où il faut utiliser l'approche militaire, nous le faisons pour contraindr­e ceux-là (les groupes armés) à déposer les armes et à ses rendre aux forces armées. Là où il faut appliquer l'approche non militaire, nous l'appliquons avec déterminat­ion. L'idéal, ou l'objectif ultime, ce n'est pas détruire le corps du combattant, mais c'est détruire la volonté du combattant à combattre", dit le lieutenant Jules Ngongo.

L'Ituri est sous état de siège depuis près de trois ans, dans l'objectif de vaincre les groupes armés actifs dans cette région. Mais cette méthode n’a pas été capable, jusque-là, de garantir à la population la paix tant désirée.

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