Luxemburger Wort

Le Progrès fait allégeance à Willem II

Très chère leçon de néerlandai­s reçue par Niederkorn hier en Europa League

- Par Christophe Nadin

Il ne faut pas nécessaire­ment faire preuve d'imaginatio­n débordante pour être retardé par une cohorte de supporters dans notre cheminemen­t vers le stade un jour de match à huis clos.

Il suffisait de se promener dans le coin d'Oberkorn, hier, pour mesurer combien l'amour d'un club peut pousser ses supporters à passer les frontières pour les remercier d'avoir mis fin à 15 ans de disette européenne.

Avec un feu d'artifice de bienvenue et des encouragem­ents massifs qui descendaie­nt de la voie de chemin de fer, les joueurs de Willem II avaient une dette à honorer.

Et ils n'ont tardé à rendre au centuple cette dévotion de tous les instants face à une équipe du Progrès balayée comme elle ne l'a jamais été ces dernières années.

Sur les côtés, le cauchemar

Le revers face à Dudelange samedi dernier et la blessure de Ba avaient poussé Roland Vrabec à revisiter son onze de base avec le retour de Ferino en charnière centrale, la première titularisa­tion de la saison de Jänisch à gauche et la très juvénile paire de demi-défensifs composée par Latic (18 ans) et Dublin (22) alignée pour la première fois.

Silaj, posté un cran plus haut que d'habitude, éjectait Luisi du onze de base.

Il ne faudra cependant pas chercher dans ces choix les raisons du fiasco de ce deuxième tour d'Europa League.

Willem II a sa part de responsabi­lité avec une équipe supérieure dans tous les secteurs de jeu, en particulie­r les côtés où les dédoubleme­nts incessants ont torpillé les Jaune et Noir.

Juste avant le quart d'heure, Habbas avait fait illusion avec un crochet court suivi d'une frappe contrée en corner. Mais ce fut là le seul fait d'arme local avant la déferlante brabançonn­e.

En un peu moins d'un quart d'heure, les Néerlandai­s allaient plier le match et s'offrir le droit d'affronter plus que probableme­nt les Rangers au tour suivant. Le Grec Pavlidis plaçait une première tête gagnante sur un corner dévié une première fois (0-1, 20e). Le deuxième but relevait d'un flottement coupable dans l'axe de la défense où Saglam se promenait sans surveillan­ce et se fendait d'une petite frappe à la Gerd Müller pour ôter le mince suspense qui traînait encore (0-2, 28e).

Pavlidis encore lui plongeait dans le dos des défenseurs locaux à la limite du hors-jeu avant de contourner Flauss pour le troisième but (0-3, 34e). L'heure de la rotation était déjà arrivée dans le camp néerlandai­s. Heerkens se permettait de sortir un petit ballon, sourire en coin, pour céder sa place à Van Den Bogert alors que les fans venus de Tilbourg saluaient la rentrée au vestiaire de leurs héros.

Tilbourg ne s'arrête pas là

Dans ces cas-là, il faut parfois savoir faire le dos rond. Se dire que limiter les dégâts face au cinquième du dernier championna­t hollandais n'a rien d'infamant.

Nunnely, le vif ailier droit, n'en avait cure et annonçait une seconde vague tout aussi dévastatri­ce en croisant un tir gagnant dès la reprise (0-4, 46e). Le Progrès sortait sporadique­ment la tête hors de l'eau mais Ndayishimi­ye se chargeait de la faire replonger en ponctuant une superbe action collective d'une petite frappe enroulée du droit (0-5, 65e).

Niederkorn servait de punching-ball à une équipe de Tilbourg

battue d'entrée en championna­t et où les remplaçant­s apparaissa­ient rapidement comme des morts de faim. Vrabec faisait tourner aussi. L'entrée en jeu de Luisi à la pause à eu le mérite de faire un peu plus bouger les lignes de Willem II, mais dans un contexte rendu difficile par la tournure des événements, ça ne pesait pas bien lourd dans la balance. «Il faudra se remobilise­r», concédait Aldin Skenderovi­c. «Les joueurs plus expériment­és se chargeront des plus jeunes. Peut-être qu'avec un bloc plus bas, on aurait pu mieux faire mais on s'attendait à voir déferler une telle vague.» Roland Vrabec, lui, faisait l'impasse sur la conférence de presse pour rester au chevet d'un groupe meurtri par de nouveaux petits pépins qui sont venus s'inviter au menu. Pêle-mêle, une béquille pour Habbas, un coup pour Shala et de nouveau des soucis de bras pour Bastos. Assez de tracas pour prendre très au sérieux le déplacemen­t de dimanche prochain au RM Hamm Benfica.

Il faudra se remobilise­r. Les joueurs plus expériment­és se chargeront des plus jeunes. Aldin Skenderovi­c

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Photos: Ben Majerus Isolé au point de penalty, Vangélis Pavlidis trompe Sébastien Flauss de la tête. Un premier but qui en appellera quatre autres dans une partie à sens unique.
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Yannis Dublin se souviendra longtemps de sa première titularisa­tion avec le Progrès. Un cadeau empoisonné pour la nouvelle recrue.

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