Luxemburger Wort

Le Centaure sortira des fois de sa cave

Six créations sont au programme du théâtre du haut de la Grand-Rue

-

«Comme si de rien n’était. On continue. Rien ne nous arrête. Parce que nous sommes d’avis que si le théâtre disparaît, disparaît aussi un pan de l’intelligen­ce de sapiens». C’est avec ces mots de circonstan­ce que Pierre Rauchs, président du Théâtre du Centaure, invite à découvrir les nouvelles pièces et les soirées de lectures de la 47e saison de ce petit théâtre fondé en 1973 par Philippe Noesen. Dans sa préface, Pierre Rauchs écrit par ailleurs: «Ce sera une année hors d’âge et, pour une partie, hors cave.»

Pourtant, l’équipe continuera à choyer ce lieu unique, cette cave en haut de la Grand-Rue, et le public ne devra attendre jusqu’à novembre pour y accéder à nouveau et descendre les marches de l’escalier en colimaçon.

Ce sera Caty Baccega qui marquera ce «vrai retour» au Centaure. Elle jouera «Jackie», une pièce de l’auteure autrichien­ne Elfriede Jelinek tirée de son recueil «Drames de princesses». Jackie Kennedy, atteinte d’un cancer, assiégée par la mort de ses proches et prisonnièr­e des images que les médias créent d’elle, ne mâche pas ses mots et règle ses comptes avec le pouvoir, la famille et la presse. La pièce sera mise en scène par Valérie Bodson.

Myriam Muller: «Notre rouge, ce sera la famille.»

En tout il y aura cette fois-ci au programme du Centaure six créations, cinq nouvelles et une sixième pièce qui a dû être reportée du programme 2019/2020. L’ouverture de saison se fera dès le mois d’octobre au Kinneksbon­d à Mamer avec «Truckstop» de l’auteure néerlandai­se Lot Vekemans dans le cadre de la «rentrée solidaire» organisée par les Théâtres de la ville de Luxembourg, le Kinneksbon­d de Mamer, le TOL, le Kassematte­ntheater et évidemment le Centaure. Cette pièce toute en nuances, forte et savoureuse, construite comme un polar social, devrait tenir le spectateur en haleine au fil du déroulemen­t: une adolescent­e tombe amoureuse d’un camionneur, mais cette idylle se heurtera rapidement aux attentes d’une mère désillusio­nnée. On y trouvera sur scène Isabelle Bonillo, Sullivan Da Silva et Elsa Rauchs.

Le Centaure continuera l’année prochaine évidemment sa série «Les agitateurs» avec une création de Ian De Toffoli, «Terres Arides», une pièce qui sera en janvier sur scène au Centaure. Théâtre de narration et fiction documentée seront au rendez-vous pour cette pièce qui raconte le périple d’un journalist­e luxembourg­eois en Syrie à la rencontre d’un militant djihadiste, incarcéré en prison secrète dans un territoire occupé par des Kurdes. «Terres arides», joué par Luc Schiltz et Pitt Simon, sera le point de départ à des réflexions sur de nombreuses questions qui touchent à la fois la Syrie et le Luxembourg.

Myriam Muller, la directrice artistique du théâtre, s’attaque en apothéose de la nouvelle saison à «Hamlet» de Shakespear­e. «Ce sera pour moi une pièce qui parlera aussi de famille et de conflits entre génération­s» a-t-elle souligné lors de la présentati­on du programme. Pour cela elle misera d’ailleurs sur de très jeunes acteurs, Simon Espalieu dans le rôle-titre, Justin Pleutin pour Horatio et Amal Chtati pour incarner Ophélie – il y aura en tout sept acteurs pour recentrer la pièce qui se jouera en mars au Centaure sur cette famille dysfonctio­nnelle, où aux yeux de Hamlet toutes les femmes ont le même visage, les hommes les mêmes traits et où les amis et rivaux se confondent.

Marja-Leena Junker, l’ancienne directrice du Centaure, sera présente dans la mise en scène de «Ensemble» de Fabio Marra, une pièce sur le handicap, le sacrifice et la normalité. Ce sera en avril et mai sur la scène du Centaure. mt

55 artistes et comédiens feront leur apparition pendant cette nouvelle saison. Myriam Muller

 ??  ?? fil
fil

Newspapers in German

Newspapers from Luxembourg