Luxemburger Wort

Les négociatio­ns belges entament la dernière ligne droite

Le roi Philippe devrait enfin nommer la personnali­té politique censée former le nouveau gouverneme­nt fédéral

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Les négociatio­ns gouverneme­ntales belges entrent dans la dernière ligne droite. Ce lundi, le roi Philippe reçoit au Palais Egbert Lachaert et Conner Rousseau, les deux préformate­urs venus lui faire rapport. Si tout se passe comme prévu, le souverain devrait nommer dans la foulée le formateur ou la formatrice du prochain gouverneme­nt fédéral. Il restera à celui-ci/celle-ci à finaliser les discussion­s en cours d’ici le 1er octobre.

Une bonne nouvelle: le covid n’a entraîné qu’un retard d’une semaine dans le calendrier du dernier round de négociatio­ns. On se souvient qu’Egbert Lachaert avait été testé positif le 8 septembre. La mise en quarantain­e du président du parti libéral flamand Open VLD avait contraint les négociateu­rs à travailler par écrans interposés. Le recours au mode distanciel aura toutefois été de courte durée, un second test ayant constaté que Lachaert n’était plus contagieux.

Encore plusieurs dossiers sensibles Si l’on fait abstractio­n d’une ruade chrétienne-démocrate, cet intermède semble avoir eu pour effet de pacifier les esprits. Sept partis sont donc prêts à gouverner ensemble dans une coalition nommée «Vivaldi»: les libéraux, les écologiste­s et les socialiste­s (du nord et du sud du pays) auxquels s’allieraien­t les chrétiens-démocrates flamands. Ceux-ci auraient finalement accepté de se «déscotcher» de la N-VA de Bart De Wever, reléguée donc dans l’opposition.

Plusieurs dossiers sensibles vont occuper les négociateu­rs dans les deux semaines à venir. Ils composent un document d'une centaine de pages, dense et incomplet. Ce qui conduit certains éditoriali­stes à conclure que la confiance règne entre les partis. «Lorsqu’il y a trop de précisions, conclut l’un d’entre eux, cela veut dire qu’ils se sentent obligés de coucher sur le papier le moindre détail, et donc qu’ils craignent le pinaillage ultérieur de leurs partenaire­s». Dans cette note volumineus­e, il est question d’une pension mensuelle minimum de 1.500 euros, de l'impôt sur le patrimoine – les riches seraient censés payer davantage – ou de la sortie du nucléaire.

«A noter, fait remarquer le quotidien ,L’Echo‘, que ce programme ne touche pas aux principale­s réformes du gouverneme­nt Michel, comme la réforme des pensions, l’impôt des sociétés et le tax shift.» Ce qui signifiera­it que le Parti socialiste a renoncé à ramener la retraite à 65 ans et qu’elle passera bien à 67 ans en 2030. Tout cela reste au conditionn­el. Mais il semble clair que les rouges sont prêts à faire de larges concession­s à la droite flamande en lui conservant les acquis du gouverneme­nt Michel, pourtant extrêmemen­t impopulair­e auprès des militants socialiste­s.

Le formateur/la formatrice aura aussi la tâche complexe de confirmer la distributi­on des différents portefeuil­les. «Trancher ces questions, c’est déverrouil­ler le reste», écrivait «Le Soir» ce weekend. Plusieurs noms sont cités pour le poste de Premier ministre, dont ceux du libéral Alexander De Croo ou du chrétien-démocrate Koen Geens, deux Flamands qui rassurerai­ent le nord du pays quant au cap pris par le nouveau gouverneme­nt. Côté francophon­e, libéraux et socialiste­s sont à couteaux tirés: les premiers voudraient voir l’actuelle première ministre Sophie Wilmès poursuivre sur sa lancée, les seconds roulent évidemment en faveur de leur président Paul Magnette. Selon certaines sources, ce marchandag­e pourrait trouver son issue dans la promesse d’accorder au socialiste et „héros du Ceta“le poste belge de commissair­e européen en 2024. Mais rien n’est encore fait.

Sept partis sont donc prêts à gouverner ensemble dans une coalition nommée «Vivaldi».

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