Des retrouvailles qui sentent le soufre
Treize joueurs du Swift ont déjà porté le maillot du F91 et certains Dudelangeois sont très remontés
Le Holleschbierg pourrait ressembler à une poudrière ce soir pour l’une des affiches de la cinquième journée entre le Swift et le F91. Non pas par le caractère décisif qui n’entoure pas encore ce match, mais par la relation particulière nouée par les deux clubs ces derniers mois.
Flavio Becca a refermé le chapitre dudelangeois pour ouvrir celui d’Hesperange il y a quelques mois. Pas de quoi en faire une montagne à première vue. Sauf que l’homme d’affaires a emmené avec lui une partie du staff. Et la rancoeur semble tenace de la part de plusieurs joueurs actuels du F91 vis à vis de certaines personnes.
Un amical pour le moins engagé
Preuve parmi d’autres, cette partie «amicale» disputée le 12 août au stade Jos Nosbaum à quelques jours des trois coups de la compétition. Les deux équipes s’étaient livré un vrai combat sur le terrain. Les discussions se poursuivant dans le vestiaire à propos d’un but refusé au Swift pour un hors-jeu peu évident.
«Certains Dudelangeois en manque de temps de jeu la saison dernière veulent montrer ce dont ils sont capables. Cela part d’un bon sentiment», témoigne Bryan Mélisse. «Il y a sans doute un air de revanche. Une volonté de prouver que certains avaient tort», avance Mickaël Garos.
Mélisse a porté le maillot sang et or pendant six saisons. Quatre de plus que Garos. Les deux trentenaires reconnaissent volontiers le caractère hautement inflammable de la rencontre de ce soir, «mais ça reste un match de foot», désamorce le milieu de terrain. Cette tension palpable est renforcée par le début de saison quelconque du promu hespérangeois. Auteur d’une bonne entame face à Differdange, le Swift a fait le boulot à la Jeunesse sans séduire avant de s’incliner contre le Racing et de ne prendre qu’un point à Strassen.
La défense en question
«C’est insuffisant. Certains joueurs ne sont pas au niveau, dont moi», lance Mélisse. «C’est difficile de dire pourquoi.» Garos a aussi du mal à poser un diagnostic sur cette entame médiocre et vole au secours d’une défense montrée du doigt. «Il n’y aucune raison d’incriminer tel ou tel secteur. On perd ensemble comme on gagne ensemble.»
Pourtant, celle qui fut présentée comme la Rolls-Royce des défenses avec du vécu international à revendre peine à convaincre. Kevin Malget n’est pas à l’aise à droite, Tom Schnell moins souverain qu’à Dudelange, Jerry Prempeh méconnaissable et Mélisse ne se ménage pas lui-même. Résultat, pas une seule clean sheet depuis le début de la saison et un remaniement en vue en raison de la suspension de Prempeh. «Ce n’est pas le moment de tout fracasser quand tu abordes une semaine anglaise. Il faut se remettre à l’endroit. Il n’y a rien d’alarmant, mais ça peut vite le devenir si tu ne réussis pas à prendre des points dans les deux matches qui arrivent», poursuit Garos dont la complémentarité avec Mohamed Loua au coeur du jeu était prometteuse avant que le jeune Belge ne s’égare un peu en phase de construction. Ce passage en zone orange a poussé Jeff Strasser à opérer ces premiers changements majeurs à Strassen.
«Huit prétendants»
La gestion de ce groupe pléthorique sera l’une des clefs de la réussite ces prochaines semaines. «J’ai vécu ça à Dudelange la saison dernière avec encore plus de joueurs. C’est compliqué pour un coach d’opérer des choix. Il faut jongler avec les joueurs transférés et les premières licences et essayer de
C’est insuffisant. Certains joueurs ne sont pas au niveau, dont moi. Bryan Mélisse
Il n’y a rien d’alarmant, mais ça peut vite le devenir. Mickael Garos
garder tout le monde concerné. Lancer des joueurs en manque de temps de jeu n’est jamais facile car une certaine pression pèse sur leurs épaules et le manque de rythme est forcément là», témoigne Garos. «Certains joueurs ont plus d’affinités avec d’autres. C’est à ceux qui jouent de convaincre leur pote que la roue peut tourner.» La forme chancelante du Progrès, le coup de massue européen du Fola, l’irrégularité du Racing et les difficultés rencontrées par le Titus Pétange rendent le tableau moins noir qu’il n’y paraît.
«Quand je suis arrivé il y a dix ans, on était sûr d’être champion après quelques journées » ponctue Mélisse. «Au début de la compétition j’avais compté sept prétendants. Aujourd’hui je rajoute Wiltz pour en faire huit. » Vu sous cet angle...