Refaire connaissance
Toutes les institutions culturelles d’Esch- sur-Alzette font ce week-end leur rentrée
La Ville d’Esch-sur-Alzette vient à peine de célébrer sa Nuit de la Culture, qu’elle remet déjà le couvert ce samedi avec une rentrée culturelle qui, au vu de la situation actuelle, fait les choses en grand... comme pour rattraper le temps perdu.
Le bourgmestre de la Ville d’Esch-sur-Alzette, Georges Mischo, et l’échevin en charge de la Culture, Pim Knaff, ne peuvent que se réjouir de la reprise d’une activité culturelle un tant soit peu normale. Donc, même si la crise est loin d’être résolue, à Esch, tout comme dans d’autres villes du pays, la volonté de reprendre les affaires est bien présente. «On rouvre les portes en grand, on se rencontre à nouveau... On reprend contact. On refait connaissance», espèrent avec impatience les organisateurs.
Toutes les institutions et tous les autres partenaires culturels de la Métropole du Fer seront partants – avec une nouvelle venue cette fois-ci: la Konschthal Esch.
Carole Lorang, la directrice du Théâtre municipal, met en avant la programmation protéiforme de son institution. «Ce sera pour nous l’occasion de lancer véritablement la nouvelle saison. Des créations initialement prévues pendant la vague d’épidémie y sont reportées, déclinées dans des formats spécifiques et adaptés.»
Le théâtre eschois n’attendra pas la journée de samedi pour faire la fête, puisque déjà demain vendredi sera proposé dès 20 heures, outre la présentation de la saison à 18 heures, le spectacle explosif «The Roots» du pionnier du hop hop français, Kader Attou. Un art qui sera toujours d’actualité le lendemain avec un atelier de danses urbaines à partir de 9 heures. Trois spectacles seront ensuite à l’affiche du théâtre: «Voir la feuille à l’envers» à 14 et 18 heures, «Nebensache» à 15 et 17 heures et «Histoire du soldat/Mononcle» à 20 heures. Le dimanche ensuite, reprise de «Voir la feuille à l’envers» à 11, 14 et 17 heures et le spectacle de danse «BAL» à 16 heures. De quoi satisfaire tous les goûts. «Soyez curieux!», insiste Carole Lorang.
Le Conservatoire de musique, pour cette journée de reprise, invite un quatuor qui a pour habitude de sortir des sentiers battus: le Vision String Quartet, même si avec ses deux violons, alto et violoncelle, est de facture des plus traditionnelles, une fois sur scène joue de tout... sauf du classique.
L’association Cutur’all pour sa part fête le dixième anniversaire du Kulturpass autour de deux ateliers d’improvisation théâtrale animés par l’asbl Canopé.
Les premiers pas de la Konschthal
La rentrée culturelle sera aussi marquée par un autre événement de taille. La Konschthal, située au boulevard Prince Henri, fera ses premiers pas avant son inauguration officielle prévue pour l’automne 2021. Ce nouveau lieu d’exposition, entièrement voué à la création contemporaine et doté d’une surface d’exposition de 3.000
Reprise au théâtre de «L’histoire du soldat / Mononcle» avec Luc Feit en deuxième partie de soirée. m2, est installé dans les anciens locaux de l’espace Lavandier.
Aujourd’hui, sous l’égide de l’asbl frEsch, la Konschthal veut à terme, et bien au-delà de la Capitale européenne de la Culture Esch 2022, devenir une «institution incontournable au développement du réseau culturel» de la ville, souligne Christian Mosar, le directeur artistique de la Konschthal Esch.
Dès samedi donc, trois nouvelles expositions seront placées sous le thème «Schaufenster» («Vitrines»). Le clin d’oeil aux anciennes affectations du bâtiment n’est pas fortuit.
Alfredo Barsugalia a réalisé «Wunder» durant le confinement. Son installation, une réponse aux questions liées à la mobilité, occupera l’espace urbain devant la Konschthal.
Avec leur «Monde parfait», le couple d’artistes Martine Feipel et Jean Bechameil – longtemps installé à Esch avant de partir pour Bruxelles – s’interroge sur les rapports entre architecture et société. Une thématique qu’ils ont déjà régulièrement abordée lors de leurs précédents travaux.
Des acteurs culturels gonflés à bloc
Nous ne voulions pas attendre l’ouverture en 2021 pour donner un avant-goût de notre tavail. Christian Mosar, directeur artistique de la Konschthal Esch
Le musicien Samuel Reinhard (Ryvage) a rencontré la danseuse et chorégraphe Jil Crovisier et le vidéaste Ted Kayumba. Avec leur projet «Tulipe», les trois artistes déclinent à leur manière les notions de confinement, claustrophobie, mais aussi du sentiment d’effondrement des certitudes.
Un long catalogue d’autres manifestations animera les rues et quartiers de la ville et fera appel à moult acteurs et associations culturelles: l’atelier de sculpture Clair-Chêne, le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History (C2DH) de l’Université du Luxembourg, la Bibliothèque municipale, le centre Hariko, la galerie Kammellebuttek, le Summer Bar de la Kulturfabrik, le Musée national de la Résistance, la Rockhal, la galerie Schlassgoart, la Maison de la transition...
Tous les acteurs culturels de la Ville sont donc gonflés à bloc pour faire revivre la Culture. www.esch.lu www.theatre.esch.lu www. konschthal.lu