Une performance proche de l'équilibre
En début de semaine, les surprises positives sur le plan sanitaire ont porté les marchés boursiers
Sur fonds d’optimisme lié à l’état sanitaire des principales zones européennes, les marchés européens ont entamé la semaine sur une bonne note. Le sentiment positif s’est ensuite graduellement érodé au cours de la semaine, et les marchés européens ont conclu la semaine sur une performance hebdomadaire proche de l’équilibre. L’indice phare de la zone euro, l’EURO STOXX 50, finit la semaine en légère hausse de 0,48 %, à 3.713.46 points.
En début de semaine, ce sont donc les surprises positives sur le plan sanitaire qui ont porté les marchés boursiers. Tout d’abord, bien qu’il reste élevé, le nombre de nouveaux cas affiche une décrue sensible. Les mesures de distanciation sociale sont toutefois maintenues dans la plupart des pays, ce qui a été perçu positivement de la part des différents acteurs de marchés, car cela réduit la probabilité d’une hausse soudaine des nouveaux cas dans les prochains jours.
Enfin, bien que le risque lié aux nouveaux variants reste préoccupant, une étude in vitro semble confirmer l’efficacité du vaccin Pfizer/BioNTech sur le variant sudafricain. En parallèle, des tests continuent d’être menés sur le variant brésilien et Pfizer continue de travailler sur l’évolution de ses vaccins pour faire face aux nouveaux variants.
En plus de l’optimisme lié au contrôle de l’épidémie, les investisseurs intègrent de plus en plus dans leurs prévisions le soutien budgétaire accru de plusieurs pays majeurs. En plus d’une relance de grande ampleur toujours attendue outre-Atlantique, de nouvelles mesures de soutien ont été annoncées en Europe, notamment en Italie et en Allemagne. En dépit d’une situation économique toujours fragile et incertaine, ces mesures aident ainsi les marchés à se projeter plus loin que la situation économique et sanitaire actuelle.
Retour éventuel de l'inflation
Une fois n’est pas coutume, c’est un autre débat qui est venu agiter les marchés: celui d’un retour éventuel de l’inflation, avec des perspectives qui affichent une légère hausse et ont entraîné une hausse des taux souverains de long-terme. Ainsi, le 10 ans allemand affiche désormais un rendement d’environ -0,31 %, une hausse de près de 10 points de base sur la semaine, contribuant à peser sur les marchés actions. Les banques centrales se sont toutefois montrées rassurantes et la BCE a notamment souligné que les taux réels restent bas, et qu’elle resterait au chevet de l’économie de manière durable. La paire euro/dollar clôture la semaine à 1,21, tandis que la livre sterling se traite à environ 1,15 euros.
Le secteur du luxe s'est illustré
En dépit d’une relative temporisation, plusieurs marchés finissent la semaine dans le vert, et c’est notamment le CAC 40 français, porté par le secteur du Luxe, qui tire son épingle du jeu et affiche une performance hebdomadaire de +1,23 %, à 5.773,55 points. Le DAX allemand manque l’équilibre (- 0,40 % à 13.993,23 points), et le FTSEMIB italien est en recul de 1,17 % sur la semaine, à 23.136,31 points. L’IBEX espagnol et le FTSE100 britannique clôturent quant à eux la semaine en territoire positif, avec des hausses respectives de +1,20 %, à 8.151,60 points, et de +0,52 %, à 6.624,02 points.
Dans ce contexte, relatif, de hausse des taux, ce sont les secteurs dits «de rendement» qui ont le plus souffert, avec notamment un secteur des services aux collectivités
Avis de sociétés en baisse de 2,19 %, ou encore les secteurs de l’immobilier et des télécoms qui restent en retrait, avec des baisses hebdomadaires respectives de 1,30 % et de 1,14 %.
A l’inverse, c’est le secteur bancaire, en hausse de 4,32 % sur la semaine, qui a bénéficié de ce contexte, tandis que des secteurs plus cycliques tels que les matériaux de base ou le secteur pétrolier affichent aussi des belles performances, de +7,18 % et +3,05 % respectivement.
Le secteur du luxe s’est tout particulièrement illustré cette semaine, porté notamment par les excellents résultats d’Hermès (+4,24 %), qui a connu un rebond spectaculaire de la demande, notamment en Asie, et un bénéfice net de 1,38 milliards d’euros.
Malgré une bonne performance du secteur automobile sur la semaine (+2,11 %), le titre Renault se distingue négativement, avec une baisse hebdomadaire de 3,32 %. Le constructeur au losange a annoncé une perte record de huit milliards d’euros sur l’exercice 2020, plombé notamment par les mauvais résultats de Nissan. Le management a en outre annoncé s’attendre à une année 2021 encore difficile, conséquence toujours de la pandémie, mais également de la pénurie de composants électroniques auquel fait face le secteur.
Boris Stammbach BCEE Asset Management