Hier, aujourd’hui et demain
A l’affiche du LuxFilmFest mardi soir: «The Living Witnesses», un autre regard sur l’histoire
L’idée de laisser témoigner des survivants des camps de concentration n’est pas nouvelle. Confronter ces témoignages aux vécus de jeunes étudiants, qui eux-aussi ont vécu répression, déportation et humiliation est par contre plus inédit et hautement révélateur d’un danger, qui hier, aujourd’hui et demain reste tristement d’actualité.
C’est de précepte que sont partis les artistes Karolina Markiewicz et Pascal Piron pour leur documentaire «Les témoins vivants» («The Living Witnesses») présenté demain au Luxembourg City Film Festival.
Comme l’explique le distributeur Paul Thiltges, le point de départ historique de ce documentaire remonte à un fait historique: le 16 octobre 1941, 375 citoyens d’origine juive vivant au Luxembourg ont été regroupés et 323 ont été arrêtés et emmenés à travers l’Allemagne nazie jusqu’à Litzmannstadt en Pologne. Ces personnes sont arrivées dans l’un des ghettos les plus inhumains de l’histoire. Seuls douze ont survécu et sont retournés au Luxembourg après la guerre. La plupart ont péri dans les camps d’extermination.
«On a été contactés en 2017 par Memo Shoah, qui nous a demandé de nous pencher sur les sort des Juifs du Luxembourg déportés lors de la Seconde Guerre mondiale. L’association avait des idées très précises sur le projet», précise Karolina Markiewicz, qui du fait de ses origines polonaises et juives, était très intéressée et motivée de porter avec son compagnon Pascal Piron un regard particulier sur le sujet.
Les deux artistes-réalisateurs, tous les deux sont aussi enseignants, ont donc fait le choix de se faire rencontrer des témoins vivants de cette sombre période avec des jeunes d’aujourd’hui.
Marian Turski, survivant du camp d’Auschwitz, et Claude Marx, enfant caché et témoin de la guerre, mais aussi ancien président du Consistoire israélite de Luxembourg, ont lancé une invitation à trois jeunes lycées du Luxembourg: Christina Khoury a dû fuir sa Syrie natale en guerre, Chadon Tina Marie Yapo fut confrontée à l’instabilité et à la violence en Côte d’Ivoire, le Luxembourgeois Dean Schadeck fut longuement harcelé à cause de son homosexualité.
«Notre but n’était pas de faire un film historique, mais d’essayer de comprendre et d’expliquer comment naissent des faits historiques et d’analyser ensuite leur transmission à des générations futures. Notre point de départ sont des vérités, des faits qui s’accompagnent par la suite de mensonges et de propagande», explique Karolina Markiewicz. Elle et Pascal Piron pour préparer leur film, se sont rendus une première fois en Pologne et en Allemagne sur les lieux qu’ils allaient visiter par la suite lors de leur tournage avec leurs intervenants.
«Que représente Auschwitz pour les jeunes d’aujourd’hui?»
Le groupe s’est rendu en Pologne et au camp de concentration d’Auschwitz. Un moment fort tant pour Marian Turski que pour les trois jeunes. Karolina Markiewicz se rend une fois par an sur le lieu où une partie de sa famille a été décimée.
Pour laisser le temps à Christina, Marie et Dean le temps de prendre conscience de l’atrocité des faits qui ont été commis à Auschwitz, les réalisateurs ont préféré les accompagner cette fois-ci sans caméra. Ce n’est que par la suite, que les jeunes ont pu s’exprimer. «Que représente Auschwitz pour les jeunes d’aujourd’hui? Que peuvent-ils apprendre de l’histoire? La discussion, l’échange sont importants pour comprendre», explique Pascal Piron.
Les réalisateurs, avec leur approche mêlant histoire et une certaine forme de poésie, ne veulent jamais limiter leurs propos à la seule guerre d’hier, aussi effroyable futelle. Leur volonté s’inscrit dans la construction de passerelles entre le passé, le temps présent et avant tout le futur.
Karolina Markiewicz et Pascal Piron pointent du doigt le nationalisme et le populisme de plus en
Marian Turski (cidessus) a emmené les trois étudiants et Claude Marx (ci-dessous) dans différents lieux chargés d'histoire. Les deux réalisateurs Karolina Markiewicz et Pascal Piron (ci-contre) ont voulu confronter le passé avec le présent et le futur. plus présents dans certains pays européens. Cette résurgence du fascisme en Europe doit inciter à la plus grande vigilance. A l’image d’un défilé de néo-fascistes en Pologne, «The Living Witnesses» témoigne non seulement de la menace toujours existante, mais surtout illustre une politique gouvernementale polonaise qui n’hésite pas à accepter certaines dérives contemporaines.
Les deux artistes créent non seulement des parallèles entre les différentes périodes mais tirent aussi la sonnette d’alarme. Le choix de leurs trois jeunes protagonistes est plus qu’explicite. Christina, Marie et Dean ont tous les trois vécu des formes d’humiliations, de menaces semblables à celles des Juifs, tziganes, homosexuels et autres catégories de personnes durant la Seconde Guerre mondiale. Les plus anciens et le jeunes ont tous un point commun: malgré leurs différences d’âges, de vécus et d’origines, ils sont aujourd’hui tous encore en vie – hormis une rescapée de Pologne entre-temps décédée.
Tous les six s’accrochent à la vie, plus que jamais. «The Living Witnesses» devient ainsi un beau message d’espoir. Surtout que le documentaire ne se limite pas aux seuls témoignages des survivants du génocide, les échanges d’idées, les dialogues, les rencontres de plus en plus amicales et fortes entre les deux groupes sont révélatrices d’un besoin d’écoute de part et d'autre.
Si l’histoire n’est pas expliquée, transmise aux futures générations, elle risque d’être oubliée, craint Karolina Markiewicz.
«The Living Witnesses» se veutil être un film engagé, un manifeste politique? «Bien sûr que nos choix sont subjectifs», avoue Pascal Piron. Sa compagne complète: «Nous réalisons un film, une oeuvre d’art, certes. Mais nous sommes avant tout des citoyens. Et face à la réalité, comment ne pas être engagés?»
Comprendre et expliquer la naissance de faits historiques et analyser leur transmission à des générations futures. Karolina Markiewicz
«The Living Witnesses» est projeté demain mardi à 19.30 heures au Kinepolis et sera disponible en ligne le mercredi 10 mars dès 10 heures.
www.luxfilmfest.lu
Esch/Alzette. In regelmäßigen Abständen ist Kritik am Zustand der Lokomotiven zu vernehmen, die der Erinnerung an die Industriegeschichte dienen. Auch der heutige Schöffe André Zwally tat in seiner Zeit als Oppositionsrat oft seinen Unmut über den zunehmenden Verfall der Dampflokomotive beim ehemaligen Schloss Berwart kund. Sie diente einst Obdachlosen als Schlafplatz. Auch die Elektrolok an der Place de l'Exposition und der Humpenwagen beim Lallinger Friedhof waren häufig Gegenstand solcher Kritik.
„Es war mir eine Herzensangelegenheit, dass dieses Rollmaterial erhalten bleibt“, erinnert sich André Zwally an seine Zeit in der Opposition. Dies habe sich bis heute nicht geändert. Nachdem es zum Machtwechsel im Rathaus gekommen war und er Schöffe wurde, initiierte er die Arbeitsgruppe für Archiv und Industriekultur (siehe unten). Und die plant nun, die Objekte zu erhalten. „Anfangs spielten wir mit dem Gedanken, sie wieder fahrtüchtig zu machen.“
Abschied am 10. und 11. April
Zwei Gründe verhinderten dies nach reiflicher Überlegung. Erstens stellte sich, nachdem man entsprechende Kostenvoranschläge bei spezialisierten Firmen in Deutschland eingeholt hatte, heraus, dass diese Art der Instandsetzung
allein einer Maschine über eine halbe Million Euro gekostet hätte. „Und das hätte nicht gereicht. Sie hätte ja auch irgendwo fahren müssen.“Und Gleisanlagen in Esch zu errichten wäre aus Platzgründen kaum möglich, geschweige denn finanzierbar gewesen. So beschloss man, die Loks samt Wagen nur „normal“zu renovieren. Die Initiative ProAktiv
Wir haben kurz mit dem Gedanken gespielt, sie fahrtüchtig zu machen. André Zwally, Initiator des Projektes
wird sich mit einem Vorarbeiter und vier Weiterzubildenden, die sich in einer Beschäftigungsmaßnahme befinden, dieser Aufgabe annehmen. Man geht davon aus, dass die Renovierung einer Lok ein Jahr dauern wird. Für den Wagen samt Humpen wird die Hälfte dieser Zeit veranschlagt.
Am Wochenende des 10. April geht es los. Dann heißt es für die Anwohner Abschied nehmen von „ihren“Loks. Eine spezialisierte Firma wird an jenem Samstag zuerst die Elektro- und dann die Dampflok und am darauffolgenden Tag den Humpenwagen mit je einem Spezialtransport über Belval, durch den Tunnel Micheville bis nach Esch-Belval bringen. In der ehemaligen Arbeitersiedlung wird auf dem früheren Gelände der Baufirma Parisotto eine provisorische Gleisanlage aufgestellt, auf der die Objekte instand gesetzt werden. Eine erste Konvention sieht vor, dass die Stadt für die Renovierung von mindestens einer Lokomotive 170 000 Euro zahlt. Darin inbegriffen sind die Kosten für den Spezialtransport am 10. und 11. April in Höhe von 27 500 Euro. Die Arbeiten, um das Areal in Esch-Belval vorzubereiten, schlagen zusätzlich mit rund 100 000 Euro zu Buche.
André Zwally kann sich vorstellen, dass eine der Loks im neu