Changement climatique, gouvernement d’extrême-droite, pandémie COVID
Les trois fléaux majeurs dont souffrent les peuples indigènes brésiliens en 2021
Les peuples indigènes du Brésil souffrent depuis l’année fatidique 1500 d’une menace constante de leur survie.
Le changement climatique commence à se faire sentir en Amazonie et les conséquences les plus dramatiques, sont sans aucun doute les incendies de ces deux dernières années. Bien que ceux-ci soient en partie un phénomène naturel, ils sont dévastateurs pour deux raisons: les températures sont en hausse constante et la sécheresse ainsi que l’augmentation des incendies criminels sont encouragés par leur président!
Le gouvernement d’extrêmedroite en place depuis 2019 a immédiatement lancé une campagne politique et juridique contre les droits constitutionnels des peuples indigènes tout en promouvant une interprétation malveillante du «Marco Temporal», c’est-à-dire, que les droits à la terre ne seraient valides que pour les peuples présents sur les territoires le 5 octobre 1988, le jour de l’entrée en vigueur de la Constitution brésilienne. Ceci est contesté par un grand nombre d’experts alléguant que les droits indigènes à leur terre existaient déjà avant la constitution (Droits originaires). Le président brésilien n’a jamais caché son mépris envers les peuples indigènes ainsi que pour d’autres ressortissants brésiliens. Le président lui-même a appelé à l’invasion des territoires indigènes et des forêts natives pour les rôder et récupérer parlà la terre à des fins de production agricole, d’élevage ou encore pour l’extraction minière. C’est un crime environnemental!
De plus, la politique mensongère du gouvernement sur la pandémie a créé une catastrophe au niveau de la protection de la santé de la population et du système médical. Manaus, capitale de l’Amazonie, est un triste exemple de l’incompétence et de la mauvaise gestion gouvernementale dans la défense de la pandémie. Dom Leonardo Steiner, archevêque de Manaus a dit dans une entrevue sur la situation de la pandémie que le
Patrick Godar, chargé de projet.
«président a perdu son humanité». Le Brésil est le deuxième pays au monde qui compte le plus de décès liés au Covid-19 : 240 940 morts selon le dernier bilan de la pandémie, au 17 février.
La pandémie du COVID est un défi incommensurable pour les peuples indigènes vivant dans ce contexte de racisme et de violences. Le manque de structures sanitaires et le refus d’accueillir des indigènes dans les établissements médicaux des grandes villes s’ajoutent aux distances à parcourir pour arriver aux réserves. Les indigènes que Partage.lu appuie dans les États du Tocantins et de Goiás, en Amazonie légale, se sont très vite organisés et ont érigé des barrages sanitaires autour de leurs villages pour contrôler les entrées et sorties. Ces mesures ont certainement contribué à diminuer l’impact du virus. Mais le bilan est quand même lourd avec des infections dans plus de la moitié des peuples indigènes au début de cette année 2021; on comptait plus de 41.000 indigènes infectés et plus de 900 morts. Actuellement, un programme de vaccination est mis en oeuvre mais – de nouveau – ne prend pas en considération les différences culturelles des peuples indigènes. Par exemple, les indigènes vivant dans les périphéries des villes n’y sont tout simplement pas inclus! Ces indigènes ne vivent majoritairement pas dans les réserves parce qu’ils ont été chassés de leurs territoires. De même, une désinformation rend la campagne de vaccination très compliquée entre les indigènes. Le Conseil indigéniste CIMI, partenaire de Partage.lu essaie d’y remédier par des campagnes d’information sur la vaccination.» Par Patrick Godar Chargé de projet
Partage.lu