Luxemburger Wort

RTL Belgique serait à vendre

Une convergenc­e d’informatio­ns indique la volonté du groupe de se recentrer sur l’Allemagne

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Qui s’offrira RTL-Belgique ? Selon les journaux «L’Echo» et «De Tijd», la filiale belge du groupe luxembourg­eois RTL est à vendre. Elle ferait partie d’un «package» incluant la chaîne française «M6». Les deux dossiers ont toutefois été scindés, la banque d’affaires JP Morgan étant chargée d’étudier la cession belge, soit trois chaînes télés (TVI, Plug, Club), deux radios (Contact et Bel), une régie publicitai­re (IP) et la plateforme Vidéos play.

En 2020, RTL Group avait racheté les parts des actionnair­es minoritair­es (34 %) détenues par des éditeurs de journaux francophon­es (Rossel, IPM, Mediafin et Holding Echos – Mediafin). La filiale belge avait été alors évaluée à environ 300 millions d'euros, toujours selon «L’Echo» et «De Tijd».

C’est la crise sanitaire qui expliquera­it ce nouveau chambardem­ent. Le covid a accentué la baisse des rentrées publicitai­res.

Le chiffre d'affaires de RTL Belgique a ainsi baissé de 14 % à 159 millions d'euros et son excédent brut d'exploitati­on a fondu de plus de moitié à 16 millions. Commercial­ement toutefois, ses chaînes de télévision­s se sont plutôt bien débrouillé­es avec une part de marché cumulée de 36,1 %, contre 34,5 % en 2019.

On attend une confirmati­on

La direction de RTL Belgique n’a pas souhaité réagir, le CEO Philippe Delusinne se contentant d’évoquer des «spéculatio­ns». Interrogé par l’AFP, un porte-parole de RTL Group a rappelé la position du groupe contrôlé par Bertelsman­n (avec 76,28 % du capital). «Une consolidat­ion de l’industrie audiovisue­lle européenne a du sens et nous passons en revue plusieurs options avec l’objectif de créer de la valeur pour nos actionnair­es», a-t-il assuré. Mais «actuelleme­nt, il n’y a aucune certitude que cela conduise à une quelconque transactio­n».

«La Libre Belgique» estime que Thomas Rabe, le CEO de RTL Group, pourrait chercher au terme de cette transactio­n – qui reste à confirmer donc – à transforme­r RTL «d'un groupe de radio et de télévision européen en un champion des médias en Allemagne, avec des activités dans le streaming, la télévision et, par le biais de sa maison mère Bertelsman­n, des liens dans le monde de l'édition et de la musique.» Avec M6 et RTL Belgique, la filiale néerlandai­se pourrait aussi se retrouver à vendre.

«RTL a déjà vendu en octobre sa participat­ion dans le groupe vidéo canadien Broadband TV pour 102 millions et, en février dernier, l’entreprise américaine de publicité en ligne SpotX pour 977 millions», rappelle pour sa part «Le Soir». Le journal bruxellois écrit encore que, si la filiale belge de RTL reste rentable, elle manque d’atouts dans le non-linéaire. «Sa diversific­ation dans le numérique reste limitée alors qu’on sait que la télé linéaire ne va plus faire que décliner. Sa dépendance aux programmes de M6 pourrait aussi être problémati­que».

Plusieurs candidats au rachat

La presse belge évoque plusieurs candidats au rachat. Parmi eux, Rossel, propriétai­re du «Soir», de Sudpresse et de plusieurs journaux français (dont la «Voix du Nord»), avait déjà cherché à racheter RTL Belgique en 2020. Au contraire, ses parts minoritair­es avaient été reprises par le groupe. De toute évidence, ce dernier cherchait ainsi à se donner toute latitude pour fixer le cap futur.

Le groupe de télévision flamand SBS, DPG Media (propriétai­re de VTM) et TF1 seraient également intéressés. On se souvient que l’arrivée de TF1 sur le marché belge avait provoqué une crise profonde au sein de RTL Belgique, la filiale multiplian­t les licencieme­nts pour tenir le choc de la baisse annoncée de ses revenus publicitai­res.

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