Cinq manières de faire entrer l’économie circulaire à la maison
Et si vous invitiez les principes de l’économie circulaire chez vous? Vous verrez, ce n’est pas bien compliqué et extrêmement gratifiant pour votre moral et votre portefeuille. Le cercle vertueux des 3 R – réduire, réutiliser, recycler – commence à la maison!
1. Privilégier les matériaux écoconçus
Dans votre habitation, lorsque vous devez entamer des travaux de petite ou grande envergure, faites-le en essayant de choisir des matériaux naturels et durables, de préférence écoconçus, c’est-à-dire dont le cycle de vie n’est pas nocif pour l’environnement. Par cette décision, vous pratiquez déjà l’économie circulaire, car vous participez au bénéfice de l’entreprise, de l’économie et de l’environnement.
2. Profiter des ressources naturelles
Qui n’a jamais failli tomber par terre en découvrant sa facture d’électricité ou d’eau? La nature offre des ressources gratuites telles que le soleil et l’eau, pourquoi ne pas en profiter de manière raisonnée? Faire poser des panneaux photovoltaïques est un investissement qui devient rentable en quelques années. Quant à l’eau de pluie, la récupérer est un jeu d’enfant, il existe dans le commerce de nombreuses solutions (cuves, citernes, jarres…) prêtes à l’emploi pour vous y aider.
3. Produire du compost Que vous habitiez à la campagne ou à la ville, vous pouvez réaliser votre propre compost et ainsi revaloriser vos déchets organiques. Il existe deux techniques: celle du grand tas à placer dans un coin ou au fond du jardin quand on en possède un, et celle du bac composteur, utile pour ceux qui ne disposent que d’un espace extérieur réduit (balcon ou terrasse). Il faudra être un peu patient, mais après environ six mois, vous pourrez profiter d’un engrais naturel, sans produits chimiques, gratuit, qui nourrira et préservera plantes, potager et autres arbustes
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4. Remplacer le jetable par le réutilisable
Sans nous en rendre compte, nous utilisons énormément d’ustensiles et de produits jetables dans toutes les pièces de la maison: pailles, essuie-tout, éponges à vaisselles, coton-tige, bouteilles en plastique, capsules de café... Pour chacun de ces objets, il existe une alternative plus durable et parfois même, on réalise qu’on peut tout simplement s’en passer! Tendre vers le zéro déchet est une belle manière de faire de l’économie circulaire à son échelle.
5. Réparer et réutiliser
On a tendance à mettre un peu trop vite à la casse les équipements qui ne semblent plus fonctionner correctement, alors qu’il suffirait d’en remplacer une pièce ou de réparer l’élément défaillant. En tant que consommateurs, nous avons le pouvoir d’allonger la durée de vie de nos appareils, en leur donnant une seconde vie (réparation, revente, échange, etc.). Ces pratiques ont donné lieu à de véritables organisations, comme les repair cafés.
En s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire, de nombreuses jeunes pousses oeuvrent aujourd’hui pour offrir un monde plus durable et plus responsable. Présentation de trois start-up luxembourgeoises bien décidées à se mettre au vert.
Shime part à la chasse aux mégots
Saviez-vous qu’un seul mégot pouvait polluer jusqu’à 500 litres d’eau? Et si l’on vous disait, en plus, que chaque seconde, ce sont près de 140.000 mégots qui sont abandonnés dans la nature, pouvez-vous imaginer la catastrophe écologique que représente ce petit geste anodin pratiqué par de nombreux fumeurs?
La start-up luxembourgeoise «shime», basée à Contern, a décidé de lutter contre ce fléau en créant un modèle de recyclage des mégots de cigarette. La jeune pousse créée en 2017 s’est associée à des entreprises telles que PwC, Lux-Airport et les hôtels Ibis, mais aussi à des communes luxembourgeoises comme Bettembourg, Schifflange et Dudelange. Shime récolte les mégots jetés dans les cendriers installés par ses soins et les achemine vers son partenaire MéGO!. Cette société bretonne dépollue alors les mégots et les transforme en mobilier urbain… destiné à être utilisé par les fumeurs. L’économie circulaire en plein!
Depuis la création du projet, shime a permis à près de deux millions de mégots luxembourgeois de connaître une seconde vie. L’objectif ambitieux de la start-up? Faire du Luxembourg le premier pays zéro mégot.
Chiffre | 130.000 mégots jetés dans la nature chaque seconde.
Our Choice, les premières sneakers circulaires Le secteur de la mode semble lui aussi prendre conscience de l’importance de s’inscrire dans une logique circulaire. Le jeune Suédois Filip Westerlund, étudiant en psychologie à Luxembourg, a ainsi lancé sa start-up «Our Choice». Son concept? Créer les premières sneakers circulaires, sans plastique, 100% recyclables et biodégradables. Une première mondiale! Grâce au soutien du programme d’incubation de l’Université du Luxembourg, le concepteur d’Our Choice a pu concrétiser son projet en lançant une première campagne de crowdfunding. Et avec succès puisque la start-up a récolté plus 24.000 euros, loin devant l’objectif initial de 4.300 euros.
Fabriquées uniquement à la demande pour éviter la surproduction, les sneakers Our Choice sont composées de cuir végétal et de latex naturel. Lorsque les chaussures sont abîmées, elles peuvent être renvoyées à la start-up pour être réparées. Cerise sur le gâteau, pour compenser toutes les émissions de CO2 liées à la production et à l’expédition des baskets, et ainsi s’inscrire dans une politique d’économie circulaire, Our Choice s’est associé à Empower.eco pour ramasser et recycler le plastique des océans.
Chiffre | 24.000 euros récoltés sur les 4.300 espérés.
Ama Mundu Technologies au secours de l’eau
A l’instar d’autres déchets comme le fer, le papier ou le carton, les eaux usées peuvent désormais être recyclées localement. La start-up «Ama Mundu Technologies», créée en 2015, propose une technologie basée sur la nano-filtration permettant d’inscrire cette ressource essentielle dans une économie circulaire. Comment ça fonctionne? L’unité de recyclage compacte – de la taille d’un conteneur – installée au sein d’un éco-quartier peut capter les eaux usées des ménages et les recycler en séparant, d’une part, l’eau réutilisable, et d’autre part, une fraction résiduelle valorisable sous forme d’engrais ou d’énergie. L’eau recyclée peut ensuite être réinjectée dans l’éco-quartier pour alimenter les chasses d’eau ou les systèmes d’arrosage.
Grâce à ce procédé, qui peut également faire écho dans le secteur industriel, grand consommateur de cette ressource, l’eau n’est plus considérée comme une ressource à usage unique. De quoi répondre à la problématique grandissante de la raréfaction de l’eau potable. On estime en effet qu’en 2035, le Luxembourg ne pourra plus pourvoir à ses besoins en eau potable. Inquiétant…
Chiffre | En 2035, le Luxembourg ne pourra probablement plus pourvoir à ses besoins en eau potable.