Cinq questions à propos d'un sujet encore et toujours d'actualité
La vaccination, les profits pharamineux et l'Agence européenne des médicaments
1) Etant donné que chaque jour de retard que prend la vaccination contre la Covid signifie la mort de centaines voire de milliers d'Européens, comment l'Agence européenne des médicaments a-t-elle pu prendre tout son temps avant d'octroyer des autorisations à des vaccins, au lieu de suivre l'exemple des Américains, des Britanniques et des Russes (pour ne citer qu'eux), qui ont accéléré leurs procédures d'autorisation, conscients de ce que les possibles conséquences négatives d'une vaccination contre la Covid ne faisaient guère le poids face à l'hécatombe certaine qui s'annonçait?
2) Qu'est-ce qui explique que cette même Agence, quand enfin elle daigna prendre des décisions, n'accorda d'abord des autorisations qu'aux seules firmes américaines, en différant celle qui aurait profité au vaccin européen?
3) Sachant que le contribuable européen (car c'est toujours lui qui en dernière analyse paie la facture) doit débourser par dose 14,68 euros pour le vaccin de Moderna, 12 euros pour celui de PfizerBiontech contre seulement 1,76 euros pour le vaccin d'AstraZeneca, quel motif décida la Commission européenne à signer en tout premier lieu des contrats avec les firmes américaines aux prix approximativement six à huit fois plus élevés, tardant à en faire de même pour la firme européenne bien meilleur marché?
4) Dans le contexte de la course aux profits pharamineux dans laquelle les différentes firmes pharmaceutiques sont engagées, comment s'explique que, malgré des contre-expertises pourtant fiables, on ait préféré ajouter foi à la campagne de dénigrement qui visait le vaccin d'AstraZeneca et insistait sur un risque de ce vaccin nullement avéré mais dont l'existence reposait plutôt sur le paralogisme «post hoc ergo propter hoc» («après cela, donc à cause de cela»)? Et – question faisant pendant – comment comprendre qu'on n'ait guère parlé des thromboses qui se sont déclarées suite à l'application du vaccin de PfizerBiontech, et, de plus, qu'on ait accepté comme allant de soi les conditions de conservation pourtant exorbitantes que requiert ce vaccin (jusqu'à 90 degrés au-dessous de zéro!), et qui non seulement sont particulièrement coûteuses en énergie mais risquent de le rendre inefficace, si pendant un laps de temps déterminé ces conditions ne sont pas remplies, une éventualité qui ne saurait être exclue et paraît même fort probable?
5) Dans la situation d'extrême urgence représentée par la pénurie de vaccins responsable du décès de nombreux citoyens européens, comment l'Agence européenne des médicaments qui, comme par enchantement, s'est entre-temps ravisée en ce qui concerne le vaccin d'AstraZeneca, at-elle osé nous refaire le coup précédent, en prenant à nouveau ses décisions avec beaucoup de retard, en privilégiant à nouveau un vaccin américain, celui de Johnson & Johnson, et en différant à nouveau l'examen d'un autre vaccin, qui avait la malchance d'être d'origine russe et d'être, à son tour, la victime de tentatives de dénigrement ?
A propos du Commissaire européen qui vient d'affirmer (22-032021) que l'Europe n'a pas besoin du vaccin russe, je n'arrive pas à formuler de question qui m'évite de comparaître en justice. Par prudence, j'en resterai donc à cinq questions.
Jules Speller, Luxembourg