Un vent d'optimisme
Malgré des craintes fondées, la semaine a pu démarrer dans le vert
Luxembourg. Cette semaine, les bourses européennes ont presque toutes progressé. Dans un contexte qui s’annonçait houleux avec des craintes liées au système financier, l’optimisme a néanmoins pu reprendre le dessus grâce au déblocage du canal de Suez et à une accélération de la reprise économique. Les craintes sanitaires se sont également vues reléguées par des publications économiques réjouissantes. Dans ce contexte, l’EURO STOXX 50 a clôturé vendredi à 3.945,96 points, affichant une hausse hebdomadaire de 2,05 %.
Le début de semaine a été agité sur les places financières mondiales. Avant même l’ouverture des bourses européennes, deux grandes banques annonçaient des pertes conséquentes suite à un défaut de paiement d’un fonds américain: Archegos Capital. Ce défaut de paiement lié à des produits dérivés a fait ressurgir des craintes d’un effet domino et a donc provoqué un retour de l’aversion au risque des investisseurs. Néanmoins, une bonne nouvelle est venue rassurer les marchés: le porte-conteneurs Ever Given qui bloquait le canal de Suez a pu être déplacé pour que la circulation reprenne sur ce canal majeur pour les échanges internationaux. Malgré des craintes fondées, la semaine a donc pu démarrer dans le vert. Celle-ci a poursuivi sa pente ascendante grâce à l’espoir de reprise économique liée aux vaccins contre le Covid-19. En effet, le président américain annonçait que l’accès à ces vaccins pourrait toucher 90 % de la population américaine dans les semaines à venir, portant un vent d’optimisme à l’ensemble des bourses. Cet espoir de reprise continuait de porter les taux obligataires à la hausse, soutenant la valeur des sociétés financières au détriment des valeurs de croissance et plus spécifiquement les valeurs technologiques américaines.
Le milieu de la semaine a été plus attentiste: alors que le président américain devait annoncer un nouveau plan d’investissements, lequel pourrait pousser la croissance américaine, les places européennes restaient attentistes face à de nouvelles mesures de restriction suite à la résurgence des cas de Covid-19.
Finalement, malgré l’annonce mercredi soir d’un nouveau confinement français, les marchés ont pu terminer la semaine jeudi sur une nouvelle progression. Le début de ce deuxième trimestre s’est donc fait du bon pied, à la veille d’une fermeture des bourses pour le week-end de Pâques. La reprise économique reste le principal tenant de cet optimisme, poussé également par des indices de confiance des directeurs d’achats très encourageants. Parallèlement, sur le sol américain, la croissance de l’activité manufacturière accélérait au-delà des attentes.
À l’issue de la semaine, les bourses européennes terminent presque toutes dans le vert. La meilleure performance vient d’Allemagne, où le DAX progresse de 2,43 % (à 15.107,17 points). Il est suivi par le CAC40 français qui gagne 1,91 % (à 6.102,96 points). Vient ensuite l’Italie avec son FTESEMIB qui évolue de 1,30 % (à 24.710,00 points) puis l’IBEX espagnol avec 0,93 % (à 8.577,60 points). Enfin, en queue de peloton nous retrouvons le FTSE100 britannique, qui finit presque à l’équilibre avec une performance de -0,05 % (à 6.737,30 points).
D’un point de vue sectoriel, à l’exception des sociétés liées au tourisme, tous les secteurs finissent dans le vert. Les activités industrielles ont cependant connu les meilleures performances. Le regain de confiance et les bonnes publications liées aux activités manufacturières ont principalement profité à l’industrie automobile (+3,86 %), aux biens industriels (+2,23 %) mais également à la technologie (+2,76 %).
Les secteurs qui se montrent plus en retrait ont été pénalisés par des nouvelles qui leur sont propres: l’industrie pétrolière (+0,38 %) suit le cours de l’or noir (+0,45 % sur la semaine pour le Brent), le tourisme (-0,31 %) est pénalisé par des nouvelles mesures de restriction en Europe, et les banques (+0,55 %) restent freinées par les craintes autour d’Archegos Capital et de son défaut de paiement.
A cet effet, Crédit Suisse, directement touché par ce défaut, ressort grand perdant de la semaine avec une chute de -18,52 %. A noter également la forte baisse d’Atos (11,05 %), suite à des erreurs de comptabilité relevées par les auditeurs et suscitant des questionnements sur les comptes de la société.
Loïc Chaulacel BCEE Asset Management