Luxemburger Wort

La «bulle sociale» s'élargit en Belgique

A partir du 27 juin, chaque foyer pourra accueillir jusqu'à huit personnes et l’horeca sera autorisé à ouvrir jusqu'à une heure du matin

- Par Max Helleff (Bruxelles)

Depuis mercredi, la Belgique est en zone orange. Globalemen­t, tous les indicateur­s épidémiolo­giques (nombre d’hospitalis­ations, occupation des unités de soins intensifs, etc.) sont favorables. Quant à la campagne de vaccinatio­n, elle marque le pas.

Cette embellie était dans toutes les têtes vendredi, lorsque le Comité de concertati­on s’est réuni pour décider de nouveaux assoupliss­ements, à commencer par l’élargissem­ent de la «bulle sociale» qui limitait jusqu’ici à quatre le nombre de personnes invitées autorisées pour chaque ménage. Affaire conclue: à partir du 27 juin, huit personnes pourront être accueillie­s à domicile en plus des membres du foyer – les enfants de moins de douze ans n'entrent pas dans ce décompte.

Dès le 27 juin également, l’horeca pourra accueillir un maximum de huit personnes par table, contre quatre actuelleme­nt. Cette limite ne vaut pas pour les familles nombreuses qui se rendraient au restaurant. L’heure de fermeture des établissem­ents horeca passe de 23.30 heures à une heure du matin.

Le télétravai­l reste recommandé

Parmi la vaste liste d’assoupliss­ements annoncés, signalons encore la fin de l’interdicti­on de rassemblem­ent sur la voie publique et dans l’espace public, tout comme celle des restrictio­ns ayant trait aux manifestat­ions. Ou encore la fin de l’obligation du télétravai­l qui reste toutefois fortement recommandé. Funéraille­s et mariages pourront accueillir 200 personnes en intérieur, 400 en extérieur. Les camps de jeunes pourront être organisés avec 100 personnes.

L’optimisme aura été décidément de mise lors de ce Comité de concertati­on. Le Premier ministre Alexander De Croo a ainsi fixé au 16 juillet une autre réunion lors de laquelle «nous pourrions discuter de la suppressio­n des restrictio­ns qui existent encore aujourd’hui». Mais à une condition – et là le libéral flamand a repris son bâton de pèlerin – c’est que chacun ait recours au vaccin, seul moyen d’obtenir «une protection complète contre le variant Delta».

«Les chiffres (épidémiolo­giques) encouragea­nts sont le résultat de la vaccinatio­n, a martelé Alexander De Croo. La campagne de vaccinatio­n roule. On est vraiment bons. Nous devons nous faire moins de souci, par exemple par rapport à des personnes vulnérable­s ou pour nos institutio­ns de soins où il y a moins de pression, c'est une bonne chose pour tout le monde. Donc, nous pouvons passer à une nouvelle étape de déconfinem­ent.»

La nette améliorati­on de la situation sanitaire permet aux Belges d’espérer enfin partir en vacances. Depuis mercredi, ils peuvent disposer d’un certificat covid (belge) destiné à faciliter dès le 1er juillet les voyages (privés ou profession­nels) au sein de l’Union européenne. Il est déjà accepté par certains pays.

Encore faudra-t-il être testé en temps et heure si l’on n’est pas encore vacciné – c’est le cas de 65 % des Belges en ce qui concerne la vaccinatio­n «complète». D’où la vaste chasse aux tests qui s’annonce à deux semaines des grandes vacances. Elle promet un énorme stress aux voyageurs comme aux centres de testing.

On fait appel aux pharmacien­s

C’est pourquoi le ministre de la Santé Frank Vandenbrou­cke a cherché ces derniers jours une solution pour éviter la saturation – et la grogne qui l’accompagne­ra fatalement. Jusqu’au 30 septembre, les pharmacien­s pourront pratiquer des tests antigéniqu­es sur leurs clients et encoder les résultats certifiés dans la base de données officielle. A charge du patient, ces tests seront autorisés dans le cadre des obligation­s de voyage et, à partir de mi-août, pour les grands événements.

Mais en dépit de ces assoupliss­ements, la crise sanitaire n’a pas fini de produire ses dommages collatérau­x. Jeudi, les amateurs de festival ont appris que Tomorrowla­nd, le plus hype des festivals belges, n’aurait peut-être pas lieu. L’absence de publicatio­n d’un arrêté ministérie­l, celui qui doit permettre la tenue d’événements rassemblan­t jusqu’à 75.000 personnes, justifiera­it cette annulation pour les bourgmestr­es des communes impliquées. En 2018, Tomorrowla­nd avait réuni 400.000 festivalie­rs.

L’affaire fait grand bruit en Flandre sur le thème du «deux poids deux mesures». Le Pukkelpop, un autre festival du nord du pays, se tiendra en effet. «Si le Pukkelpop est autorisé, le Tomorrowla­nd le sera aussi», a promis le ministre flamand de l’Intérieur, le libéral Bart Somers.

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