«Maintenir le rythme»
Les Théâtres de la Ville de Luxembourg dévoilent leurs saisons 2021-22
Le Grand Théâtre et le Théâtre des Capucins n’échappent pas à la règle: présenter avant le début des congés estivaux leurs programmations pour la saison 2021-22. Comme bon nombre de leurs «collègues», les deux Théâtres de la Ville de Luxembourg se remettent peu à peu de cette longue crise et tentent par tous les moyens d’aller de l’avant, malgré l’incertitude qui perdure. Entre programmes reportés, spectacles invités, coproductions et créations, le directeur Tom Leick-Burns et toutes ses équipes se sont transformés en funambules de la programmation. Quoi qu’il en soit, la saison 202122 tant au rond-point Schuman qu’à la place du Théâtre réservera son traditionnel lots de surprises et découvertes et quelques bienvenues retrouvailles.
En guise d’ouverture de la présentation hier matin au Théâtre des Capucins, plusieurs messages de soutien d’artistes ont été projetés. On a pu y lire, entres autres «Cette vie d’avant si normale et si accessible se dérobe, devient une denrée rare» (Laure Roldàn), «Venez nombreux dès que vous le pourrez» (Cathy Krier) ou encore «N’oubliez pas la culture qui nous rapproche tous» (Georges Maikel).
La bourgmestre de la Ville de Luxembourg, Lydie Polfer, est revenue sur une «saison 2020-21 difficile et de tous les défis», marquée par une fermeture des salles de novembre à janvier, suivie d’une jauge limitée de spectateurs. La première magistrate de la capitale s’est réjouie de constater que «sur les 220 représentations prévues, tout de même 163 ont pu avoir lieu».
Le directeur des deux Théâtres de la Ville de Luxembourg, Tom
Leick-Burns, s’est lui-aussi penché sur cette période de crise traversée. «Nous avons plus que jamais développé les créations et accompagné les artistes. Aujourd’hui, les créations, sous toutes leurs formes, représentent 64% de notre programmation. Ceci n’a été réalisable qu’avec l’aide de nos partenaires tant au Luxembourg qu’à l’international», s’est félicité le maître des lieux pour qui «tout report de spectacle, un nombre limité de spectateurs et donc le fait de devoir refuser du monde font mal.»
Réagir au pied levé
Programmer une saison en période de crise continue d’être difficile, confirme Tom Leick-Burns. «Il faut maintenir le rythme, réagir au pied levé et continuer nos efforts.» Un élan de solidarité partagé par tous et un réel désir d’aller de l’avant ont permis de mettre sur pied une saison 2021-22 qui une fois encore sera marquée par la diversité, tant des formes, que des langues et des genres. Cet élan est aussi illustré par une nouvelle identité visuelle des deux Théâtres de la Ville de Luxembourg.
La saison 2021-22 verra la création de six nouveaux spectacles: «Let Me Die Before I Wake», «Liliom ou la vie et mort d’un vaurien», «All d’Déieren aus dem Bësch», «Ödipus & Antigone», «Zu unseren Schwestern, zu unseren Brüdern», «Medea». Des spectacles conçus, montés et joués par des artistes d’ici, Myriam Muller, Elise Schmit, Anne Simon, Frank Hoffmann, Stépahe Ghislain Roussel, Rafael David Kohn, Anouk Schiltz... La volonté de continuer à soutenir la scène locale sera une fois encore palpable les mois à venir.
Les Théâtres de la Ville ont – au-delà de leurs participations à des collaborations internationales, entres autres dans le domaine de l’opéra – su se faire remarquer sur les scènes étrangères. Pour preuve la tournée en Belgique et en France de la pièce «Breaking the Waves», mise en scène par Myriam Muller. Les représentations prévues lors de la saison passée ont cependant dû être annulées pour les raisons que l’on connaît.
Forts de cette reconnaissance, le Grand Théâtre et les Capucins misent cette année encore sur les coproductions maisons, des projets internationaux auxquels des artistes du Grand-Duché participent.
La saison passée, les Théâtres de la Ville, mais aussi le Kinneksbond de Mamer, ont ouvert leurs scènes à des plus petites structures, TOL, Centaure, Casemates. Ce projet solidaire «Connection» – d’ailleurs récompensé par le prix de l’innovation artistique Covid 2020 du ministère de la Culture sera maintenu en 2021-22.
Avec «Süden», «AppHuman», «Hedda Gabler» et «Das Fenster», les théâtres proposeront aussi des reprises de spectacles de saisons passées, en partie maintenues en 2020-21.
Deux cycles thématiques deviendront une partie intégrante de l’affiche. «Mémoire.s et Résilience». «Un sujet plus que jamais d’actualité avec la crise», confirme Tom Leick-Burns, «le théâtre doit aussi être un miroir de la société et doit prendre ses responsabilités». Le Focus sur la Grèce se penchera bien évidemment sur quelques incontournables tragédies, à l’image par exemple d’«Ödipus&Antigone» mis en scène par Frank Hoffmann, directeur artistique du TNL.
Côté opéra, les théâtres réaliseront le grand écart entre le passé et le présent en invitant à des représentations de «Dido&Aeneas» de Purcell, «Le Nozze di Figaro» de Mozart, «Rigoletto» de Verdi, puis «Ursonate» de William Kentridge, artiste hôte du Red Bridge Project, idée commune du Grand Théâtre, du Mudam et de la Philharmonie.
De diversité il en sera toujours question avec les propositions danse de cette saison, avec un retour de Pina Bausch ou des spectacles «Message in a Bottle», «More(no)More» de María Morena ou encore «Dingoes» de Léa Tirabasso. L’année 2021 se clôturera autour d’une comédie musicale pour toute la famille «The Pajama Game».
Pour ne plus devoir jouer devant un public clairsemé dans une salle trop rapidement «sold out» les artistes se réjouiront de la mesure sanitaire CovidCheck appliquée dès la rentrée et qui permettra d’augmenter la jauge des spectateurs...
N’oubliez pas la culture qui nous rapproche tous. Georges Maikel, chorégraphe