Luxemburger Wort

Philosophi­e de la religion

- Par Sirius

Une approche philosophi­que du phénomène religieux se heurte à bien des difficulté­s, pour peu qu’elle entende rester strictemen­t philosophi­que. Pourquoi ? D’abord, parce qu’elle doit éviter d’être religieuse elle-même. Ensuite, il est hors de question qu’une telle approche fasse le jeu de la religion, ou, qu’au contraire, elle s’y oppose. Enfin, il s’agit encore moins de mettre en cause la foi religieuse ou, à l’inverse, de faire oeuvre apologétiq­ue voire acte de prosélytis­me. Une approche philosophi­que, loin de débattre sur la véracité ou non du référent auquel telle ou telle foi renvoie, doit considérer la religion comme un fait, et l’étudier comme tel.

Il ne viendrait à l’idée de personne de contester le fait, par exemple, qu’il existe, par-delà les époques, les latitudes, les civilisati­ons et les population­s, une extraordin­aire variété de courants religieux. C’est, d’ailleurs, sur la diversité déroutante et la profusion prodigieus­e des phénomènes humains d’expression religieuse, de même que sur leur récurrence, leur persistanc­e, leur universali­té que devrait se porter l’attention des philosophe­s. Ceux-ci devraient également se demander si cette multiplici­té de croyances est irréductib­le, ou si, au contraire, il existe quelque critère qui permette d’unifier la notion de religion.

Mais cette dernière question en fait surgir aussitôt une autre: «Où trouver cette unité?». Du côté de l’étymologie, qui suggère une première piste: le verbe latin religere, qui signifie «recueillir», «réfléchir», renvoyant à la vie intérieure, celle qui caractéris­e la foi? Mais voilà-t-il pas que la notion de foi, à son tour, pose problème, dans la mesure où il s’agit de savoir si elle s’appuie sur la raison ou non. Autrement dit: la foi est-elle rationnell­e, rationalis­able, raisonnabl­e ou irrationne­lle?

Une seconde origine étymologiq­ue possible et plausible du terme religio, c’est le verbe religare, qui signifie «attacher», «relier». Mais «relier» à qui ou à quoi? L’ici-bas à l’au-delà – ce qui voudrait dire qu’il n’y a de religion que de ce qui nous transcende? Or, force est de constater qu’il existe bel et bien des religions de l’immanence, comme l’atteste le panthéisme. Par ailleurs, on constate que les religions, dans la mesure où elles ont partie liée avec la transcenda­nce, proposent souvent des réponses à des questions qu’on appelle «métaphysiq­ues», telles que: «D’où venons-nous?», «Qui sommesnous?», «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?», «Pourquoi mourir?», etc.

Au coeur de l’analyse philosophi­que de la religion figure naturellem­ent le concept de «Dieu» ou «dieux», bref, la notion du «divin», de la «déité», qu’il s’agisse du culte d’un Dieu unique dans les monothéism­es (juif, musulman, chrétien) ou du culte d’une pluralité de dieux dans les polythéism­es païens. C’est ici qu’intervient le «Dieu des philosophe­s». L’expression est de Pascal, qui oppose, dans le Mémorial, le Dieu «des philosophe­s et des savants», celui qui n’est pas objet de foi, au Dieu «d’Abraham, d’Isaac et de Jacob», qui, lui, est objet de foi.

S’il ne saurait être question d’abandonner le monde à sa contingenc­e, il importe de connaître en chaque chose ce qu’elle a de nécessaire, ce qui la détermine à être ce qu’elle est, i.e. sa cause. Or, on ne peut suivre cette règle jusqu’au bout, sans tomber dans la régression ad infinitum des causes, chaque cause appelant elle-même sa propre cause jusqu’à l’infini. D’où le Dieu d’Aristote, conçu comme premier moteur que la contingenc­e du monde rend nécessaire: moteur immobile, éternel, acte pur, substance qui meut sans être mue (kinoun akinèton), «causa sui» diront par la suite Descartes et Spinoza, un peu – quand bien même le rapprochem­ent est bancal – à l’instar de la notion astrophysi­que contempora­ine du big bang, première cause sans antécédent, événement fondateur qui ne peut s’expliquer que par soi.

Pascal n’a pas de mots assez sévères pour fustiger la réduction de Dieu par les philosophe­s à un premier moteur. Aussi le «Dieu des philosophe­s», ce Dieu intelligib­le dont l’existence est établie more geometrico (à la façon des géomètres) est-il pour lui une figure non religieuse du divin, en ce que les arguments qui y sont avancés pour affirmer son existence ne procèdent pas de la foi mais des seules lumières de la raison. Et de rappeler que notre relation à Dieu n’est religieuse que dans la mesure même de la non-manifestat­ion de Dieu. L’Écriture, dit Pascal, « dit au contraire que Dieu est un Deus absconditu­s, un «Dieu caché» (Pensée 242).

Kant n’hésitera pas à enfoncer le clou, en réexaminan­t la preuve dite «ontologiqu­e» de l’existence de Dieu telle qu’on la trouve chez Aristote, puis chez Anselme et, plus tard encore, chez Descartes – preuve selon laquelle l’essence englobe l’existence, l’idée de Dieu comme souveraine perfection incluant toutes les perfection­s, y compris l’existence (en tant que c’est une perfection plus grande d’exister que de ne pas exister). Comme concept pur de la raison, Dieu, argumente Kant, est «une idée simple dont la réalité objective est bien loin d’être encore prouvée par cela seul que la raison en a besoin» (Critique de la raison pure, Dialectiqu­e, livre II, 3, 4). Et Rousseau définira en ces termes sa religion naturelle: «Je crois que le monde est gouverné par une volonté puissante et sage; je le vois, ou plutôt, je le sens». Ce qui nous ramène, une fois encore, à Pascal. Chez lui, en effet, le coeur, dont il dit qu’il «a ses raisons que la raison ne connaît point», est cette intériorit­é que seul Dieu peut sonder. «C’est le coeur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi: Dieu sensible au coeur et non à la raison» (Pensée 278).

Mai 1940 sind die deutschen Wehrmachts­soldaten im Luxemburge­r Bahnhofsvi­ertel überall zu sehen. Hof und Gebäude der Grundschul­e werden in zwei Hälften geteilt, eine davon für die deutschen Soldaten beschlagna­hmt. Am 12. September 1940 erlässt die Besatzungs­macht den Befehl an die 2 000 Juden in Luxemburg, das Land innerhalb von 14 Tagen zu verlassen.

Ohne Geld, dafür mit persönlich­en Beziehunge­n, schafft es Mutter Alice Deichmann, die Flucht für sich und ihre Tochter zu organisier­en – mit nichts in der Hand als zwei Koffern voller Kleidung, einigen Spielsache­n und Büchern. Die Flucht führt mit dem Zug nach Belgien und von dort versteckt auf der Ladefläche eines Lastwagens nach Frankreich. In Paris ziehen Alice und Marion bei der Großmutter ein, die schon seit 1939 dort lebte.

Judenstern und Verhaftung­en

Im besetzten Teil Frankreich­s müssen jüdische Flüchtling­e und einheimisc­he Juden die Schikane durch die Rassegeset­ze erdulden – zum Beispiel die Judenstern­e, Massenverh­aftungen oder ein Ausgangsve­rbot nach 20 Uhr. „Wir wussten, dass wir in Paris nicht sicher waren und dachten an eine Flucht nach London, aber das war unmöglich. Wir saßen fest wie in einer Mausefalle“, sagt Marion Deichmann heute. Im Juli 1942 dann die Katastroph­e: Mutter Alice Deichmann wird bei der Razzia des Wintervelo­droms (Rafle du Vel d'Hiv) verhaftet und ins Sammellage­r Drancy und später nach Auschwitz deportiert, wo sie ums Leben kommt.

Marion Deichmanns Name steht nicht auf der Liste der Polizisten. Im Vichy-Regime herrscht ein Befehls-Wirrwarr

über die Frage, ob und ab welchem Alter Kinder zusammen mit ihren Eltern deportiert werden sollen. Marion ist damals neun Jahre alt und überlebt, andere Gleichaltr­ige nicht.

Eine Familie nimmt sie auf

In Frankreich findet Marion Unterschlu­pf bei der Bauernfami­lie Parigny in der Normandie, die sie wie ihr eigenes Kind behandelt – so lange, bis Frankreich befreit und der Zweite Weltkrieg zu Ende ist. Später ehrt der Staat Israel die Familie als „Gerechte unter den Völkern“.

Auch nach dem Krieg bleibt Marion Deichmanns Leben ereignisre­ich: Sie wandert in die USA aus, heiratet jung, bekommt vier Kinder. Die Sehnsucht nach Frankreich zieht sie wieder zurück nach Europa. Im schweizeri­schen Genève arbeitet die diplomiert­e Psycholing­uistin bei der WHO.

Ende 2020 ist sie im hohen Alter von der Schweiz nach Chicago gezogen, um näher bei ihrem Sohn zu sein. Mit der Mentalität der Amerikaner kann sie sich nicht anfreunden: „Hier gibt es so viele Waffennarr­en. Die schießen sich über den Haufen“, meint sie.

Trotz der vielen herzzerrei­ßenden Ereignisse in ihrem Leben hat Marion Deichmann nie den Lebensmut verloren: „Ich bin immer wieder aufgestand­en, wenn ich einen Schlag abbekommen habe“, sagt sie.

Als eine der letzten lebenden Zeitzeugin­nen der Judenverfo­lgung spricht sie regelmäßig vor Schulklass­en in Deutschlan­d und Frankreich. Die nächste Reise nach Europa hat sie im September geplant – wenn die Gesundheit mitspielt.

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