Saint-Nicolas joue les prolongations
Nicolas Perez a retrouvé le chemin du but et a permis à son équipe de terrasser un Racing transparent
Il n'a ni mitre, ni crosse, ni barbe blanche, mais sa générosité ne fait aucun doute. Nicolas Perez est un saint et son auréole illumine le parcours de Strassen depuis le début de la saison. Avec 13 buts il talonne le Rosportois Jordy Soladio. Samedi il a surtout placé son équipe sur les rails d'un succès incontestable. Le neuvième de la saison.
On jouait la 23e minute lorsque Ramiro Valente héritait d'un ballon mal dégagé par Gérard Mersch. Le centre précis du numéro 50 local était repris de volée aux six mètres par le goleador maison (1-0) qui n'avait plus trouvé le chemin des filets depuis un peu plus de 300 minutes.
«Je marque, je ne marque pas. C'est la vie d'un attaquant et ce sera comme ça jusqu'en fin de saison. C'est vrai qu'on restait sur trois matches nuls mais on n'avait pas perdu et il nous tenait à coeur de finir cette année sur une victoire. Il faut se rendre compte de la qualité de notre première partie de saison», lâchait à chaud et avec son accent chantant du sud de la France l'un des artisans du succès du FC Una.
Onze matches sans défaite
L'air de rien, Strassen vient d'enchaîner un onzième match sans défaite. Performance inégalée cette saison parmi l'élite. Le club vire à mi-championnat sur le podium et sa défense est la moins perméable de BGL Ligue. Elle a montré ce samedi qu'elle pouvait faire le dos rond sans broncher après le deuxième but du match signé Benjamin Runser à la retombée d'un corner délivré par Kevin Bacconnier et mal dégagé par Judicael Crillon (2-0, 42e).
Il y a bien eu un mieux dans le chef des visiteurs après la pause avec un pressing qui avait le mérite d'exister, mais lorsque la derrière ligne locale était passée, c'est Koray Ozcan qui sauvait les meubles sur une double occasion signée Jérôme Simon puis Yann Mabella (54e).
C'était bien trop peu pour une équipe de la capitale que l'on a longtemps vu talonner Dudelange tout en haut du classement et qui vient de plonger avec une troisième défaite d'affilée qui l'éjecte du podium. Les approximations entrevues face au Fola samedi dernier se sont répétées. Les flottements en défense et le manque de percussion offensive expliquent en partie pourquoi le Racing n'y arrive plus.
Une troisième phase arrêtée a mis fin aux derniers espoirs visiteurs à cinq minutes du terme de la rencontre lorsque Gautier Bernardelli s'élevait plus haut que tout le monde pour exploiter de la tête un corner frappé par Stefan Lopes (3-0, 85e).
Ambitions européennes
Un troisième but que l'on croyait tombé dix minutes plus tôt lorsque ce diable de Perez se fendait d'un lob tout en douceur pour battre Romain Ruffier mais Alain Durieux suivait son assistant de touche Dani Dias Balsa et n'accordait pas le but estimant que le ballon n'avait pas franchi la ligne. «C'était pourtant valable et tout le monde, y compris le gardien adverse, le confirme. C'est dommage pour le geste. Le reste, je m'en fous», déclarait le numéro 90 local.
On imagine toutefois la frustration du buteur qui dispute sa cinquième saison au pays. Sans doute la plus aboutie. «A part peut-être quand je suis arrivé à Differdange, mais oui, ici je n'ai pas encore manqué une minute de jeu depuis le début du championnat. Il me manquait un peu de confiance et une équipe qui se met au service de l'attaquant. J'essaie de lui rendre ça.»
La réussite de Strassen, c'est aussi celle de Christian Lutz dont le management sans concession porte ses fruits. Sur le banc ou le plus souvent en tribune depuis sept matches, Runser en est l'incarnation. «C'est la première fois que ça m'arrive de me retrouver en tribune. Je n'avais qu'à me taire et travailler et puis c'est reparti. Même à 30 ans, on apprend encore», ponctuait le deuxième buteur du jour qui ne cachait plus les ambitions de son club. «On n'en parle pas encore, mais on ne peut plus le cacher. On va se battre pour un ticket européen.»
A voir l'équilibre du groupe, tous les espoirs sont permis.