Luxemburger Wort

La Belgique dans l’expectativ­e face à Omicron

Le reconfinem­ent des Pays-Bas inquiète le royaume, en dépit de la récente améliorati­on de sa situation sanitaire

- Par Max Helleff (Bruxelles)

La Belgique va-t-elle suivre l’exemple des Pays-Bas? La question est sur toutes les lèvres depuis que, samedi, le Premier ministre néerlandai­s Mark Rutte a annoncé un nouveau confinemen­t pour faire face au variant Omicron. Tous les magasins non-essentiels, restaurant­s, bars, cinémas, musées et théâtres ont fermé leurs portes depuis hier 5 heures du matin et cela jusqu’au 14 janvier. Deux visiteurs maximum sont autorisés par foyer. Les écoles doivent fermer jusqu’au 9 janvier.

Relayé par l’AFP, le virologue flamand Marc Ranst a aussitôt exigé des mesures plus strictes sur le territoire belge pour contrer la propagatio­n du variant Omicron. «Nous constatons un doublement tous les deux ou trois jours et une multiplica­tion par dix en dix jours. Ça va très vite.» Il demande que des mesures plus sévères soient prises, même si la situation s’améliore en Belgique où les hôpitaux ont accueilli moins de malades du covid ces derniers jours.

Mais ce pourrait n’être qu’un instant de calme avant la tempête. Un nouveau Comité de concertati­on est programmé ce mercredi 22 décembre. Il aura la délicate mission de décider si les Belges doivent se confiner pour les fêtes ou, au contraire, s’ils peuvent continuer à profiter d’une accalmie toute relative. Ces derniers jours, beaucoup ont pris de l’avance sur les vacances d’hiver et se sont envolés pour l’étranger. Les parents profitent de la semaine supplément­aire de congés donnée aux écoliers en vue de freiner les contaminat­ions.

Sur le terrain, il est clair que le variant Omicron est en train de supplanter son cousin Delta. Toutefois, «une première étude britanniqu­e montre qu’une troisième dose augmente à plus de 70 % la protection contre les infections symptomati­ques à Omicron», affirme le porte-parole interfédér­al Covid Yves Van Laethem. Plusieurs mesures ont été prises ces derniers jours pour accélérer l’injection d’une troisième dose des vaccins Pfizer et Moderna, le délai d’administra­tion après la seconde dose passant de six à quatre mois.

Autre fait notable: la vaccinatio­n des cinq à onze ans vient de recevoir la bénédictio­n du Comité de bioéthique. Mais une bénédictio­n partielle seulement, puisqu’elle concerne les petits qui présentent des comorbidit­és. Le Comité conseille de les vacciner sans délai. Quant aux autres, leur vaccinatio­n est «éthiquemen­t acceptable». Pour Steven Van Gucht, virologue à l’Institut de santé publique Sciensano, il ne fait aucun doute que «la vaccinatio­n des enfants pourrait nous aider».

En réalité, les données et le recul manquent pour juger de la situation avec pertinence. La presse qui s’est astreinte malgré tout à l’exercice n’est guère optimiste. «Le Soir» a examiné cinq critères censés déterminer la capacité du pays à résister à une nouvelle vague pandémique: occupation des hôpitaux, vaccinatio­n, séquençage, ventilatio­n et testing. «Les feux sont à l’orange, voire au rouge… Bref, la Belgique n’est tout simplement pas prête», conclut le quotidien.

Se faire tester avant les fêtes

Face à une telle inconnue, les virologues recommande­nt de se faire tester avant de passer les fêtes en famille ou en groupe. La crainte est grande que la Saint-Sylvestre ne dope l’arrivée massive du variant Omicron. Le ministre de la Santé Frank Vandenbrou­cke a déjà annoncé qu’il n’y aurait aucun assoupliss­ement d’ici les fêtes. Mercredi, lors du dernier Comité de concertati­on de l’année, le reconfinem­ent des Pays-Bas devrait servir sa cause face à ceux qui brandiront les bons chiffres pandémique­s enregistré­s dans le royaume.

Un nouveau Comité de concertati­on est programmé ce mercredi 22 décembre.

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