Luxemburger Wort

«Notre place est sur scène»

Beatrice Rana et Gustavo Gimeno sur la même longueur d’onde

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En juin 2021, la pianiste Beatrice Rana donnait un récital à la Philharmon­ie de Luxembourg. Aujourd’hui, la soliste italienne est accompagné­e pour la première fois par l’OPL et Gustavo Gimeno en Espagne. «Partir en tournée avec un orchestre permet de partager plus de moments ensemble avec le chef et les musiciens tant sur scène qu’en coulisse. Les relations ne sont plus que musicales, mais également humaines. Avec cette nouvelle série de concerts, j’ai l’occasion de jouer le concerto de Rachmanino­v à six reprises. Un vrai plaisir. Je peux à chaque fois revoir mon interpréta­tion, m’adapter aux acoustique­s des différente­s salles. Et rencontrer un public, qui me donne à chaque fois une vraie énergie», explique la pianiste entre deux répétition­s.

Originaire des Pouilles, la pianiste Beatrice Rana, née de deux parents... pianistes, ne s’est «jamais posée la question de savoir quel instrument choisir. Le piano s’est imposé à moi tout simplement», explique celle qui veut se prendre le temps de «bien faire les choses, je n’ai pas de plan de carrière arrêté, je ne veux pas devoir faire une centaine de concerts par an. J’aime aussi pouvoir rester chez moi à la maison».

Pour son répertoire, la soliste est aussi sélective. «Je n’ai pas envie de me limiter à un genre, un compositeu­r. Même si ici je joue Rachmanino­v, ce n’est pas forcément une raison pour jouer d’autres oeuvres de lui», indique l’artiste, qui n’a pas osé aborder Schubert. «Le moment n’est pas encore venu!»

Le chef et la soliste à Madrid.

Gustavo Gimeno, lui est originaire de Valencia en Espagne. Ce n’est donc pas sans plaisir qu’il revient dans son pays natal, accompagné de l’un de ses deux orchestres, qu’il considère chacun comme ses fils – Gimeno dirige aussi le Toronto Symphony Orchestra.

Un devoir collectif

«Bien évidemment, c’est un vrai plaisir d’être de nouveau ici», glisse le chef, quelques minutes avant de monter sur scène à Saragosse. «Aujourd’hui, il est important de renouer avec la culture en cette période de doutes, de craintes et d’énervement. Notre devoir en tant que collectif, mais aussi en tant qu’être humain, est d’apporter au public quelque chose de positif et surtout de l’espoir.»

«Notre place est sur scène», enchaîne Beatrice Rana. «Je suis bien consciente que les difficulté­s existent. Mais, je garde confiance en la science et les vaccins.»

La soliste a retenu la «Rhapsodie sur un thème de Paganini» de Sergueï Rachmanino­v. «Un vrai concerto pour piano et orchestre, le dialogue entre les deux parties est très fort. Cette partition est aussi pleine de puissance, mais aussi d’humour», explique la musicienne, qui après des longues périodes de silence, retrouve avec plaisir la scène. Pour Gustavo Gimeno, cette oeuvre se distingue par «l’interactio­n de la partie soliste avec les différents registres de l’orchestre.»

«Je cherche les contrastes dans les programmes de concert»: Gustavo Gimeno aime mélanger les genres, styles et époques. De Saragosse à Las Palmas, la preuve en a été donnée cette semaine. thi

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Photo: Rafa Martin / Ibermusica

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