«Je veux être plus décisif»
Le milieu de terrain reste sur une saison mitigée avec un RFC Liège recalé pour la montée dans le sprint final
Lucas Prudhomme restera le dernier buteur de la saison du RFC Liège. Un détail que le joueur de 23 ans aura rapidement classé verticalement car sa réalisation n’a fait qu’atténuer les chiffres à Knokke (2-1). Pas la déception. «Elle est énorme. Même une semaine après, j’ai encore du mal à digérer.»
Le RFC Liège a en effet raté la dernière marche qui le conduisait vers la Division 1B belge. Le second étage dans la hiérarchie. Là où évolue l’Excelsior Virton, l’un des anciens clubs de Lucas Prudhomme. L’histoire est cependant un peu plus complexe et s’est nouée autour d’un imbroglio à la belge. En lutte notamment avec le club de Dender pour la montée, le club liégeois s’est vu retirer les trois points gagnés sur le terrain face à cet adversaire parce qu’il n’avait pas respecté le quota de jeunes joueurs sur la feuille de match. Dender s’est vu attribuer les trois unités et a fini par prendre l’ascenseur au terme de play-offs à quatre disputés notamment par deux équipes (Knokke et Dessel) qui n’avaient pas de licence pour évoluer dans le football professionnel. Une histoire à dormir debout.
Timing douteux
Cette rencontre de phase classique entre le RFC Liège et Dender
disputée à la fin du mois de mars a trouvé son épilogue à quelques heures du dernier match des play-offs. Certains ont vu dans ce timing un moyen de déstabiliser Liège qui a remué ciel et terre pour poursuivre le combat dans les tribunaux. D’autres ont remis le débat communautaire cher à la Belgique sur le tapis. «Cette affaire est frustrante. Le foot reste un jeu qui se pratique sur le gazon mais je pense qu’elle ne nous a pas déstabilisés. Ce serait une excuse que de prétendre le contraire.» Dans l’espoir de gagner le combat judiciaire, le RFC Liège avait encore son sort entre ses mains au moment du dernier match disputé à Knokke et perdu 1-2. «J’ai encore du mal à poser un diagnostic sur cette rencontre. Je pense qu’il nous a manqué de la détermination devant le but adverse et peutêtre aussi dans nos 16 mètres. On dit souvent qu’un match se décide dans les deux rectangles.» Cette fausse note vient ternir une belle saison d’un club mythique du football belge. «On a perdu qu’une fois à domicile et notre douzième homme n’y est pas pour rien. C’est formidable de voir l’ambiance à Rocourt. Je n’ai jamais connu ça dans ma carrière. Ça fait de la peine pour tous ces gens de ne pas monter. Ils méritent tellement mieux.»
La façon la plus radicale d’oublier cet épilogue sera de rattaquer une nouvelle saison. «J’ai hâte d’y être car on reste sur un goût d’inachevé.» Lucas Prudhomme évoque la performance collective mais aussi ses propres sensations. «C’est une saison mitigée pour moi. Je devais apporter plus et me montrer plus décisif sur le plan comptable.» Une petite dizaine de fois titulaire, souvent entré en jeu, le milieu offensif a vu aussi deux entraîneurs se succéder sur le banc. Gaëtan Englebert, figure bien connue du club, a pris le relais de Drazen Brncic à la fin du mois de mars. «Gaëtan nous a donné un peu plus de liberté dans le jeu. Une fraîcheur dont nous avions besoin. Mais nous n’aurions sans doute pas été là à disputer un match pour le titre lors de la dernière journée des play-offs sans le travail de Drazen.»
En quête d’impact
Chaque entraîneur a donné un rôle un peu différent à un Lucas Prudhomme baladé dans la ligne médiane liégeoise. «Plus à gauche avec Brncic, plus dans l’axe ou même à droite avec Englebert», explique le principal intéressé intégré dans un entrejeu à trois «mais souvent à quatre à plat».
C’est précisément là que l’ancien international espoir aime briller et avoir de l’impact sur le jeu. Son seconde année de contrat doit lui permettre de franchir encore un cap. «J’aurais du mal à partir sans avoir atteint cet objectif de montée, mais dans le football, il ne faut jamais dire jamais», dit-il comme si les choses n’étaient pas gravées dans le marbre.
La Division 1B, c’est sans doute aussi le minimum syndical pour réapparaître sur un potentiel radar de l’équipe nationale. «Effectivement, l’histoire pourrait alors changer mais procédons étape par étape», ponctue celui qui compare la Nationale 1 à la BGL Ligue, avec une dose en plus de professionnalisme.
On a perdu qu’une fois à domicile et notre douzième homme n’y est pas pour rien. Lucas Prudhomme