Le virus se rappelle au souvenir de la Belgique
Les chiffres de la pandémie repartent à la hausse, incitant les scientifiques à appeler la population à la prudence
La Belgique n’échappe pas au retour du covid, à la manière d’autres pays européens. Les contaminations, les hospitalisations, etc.: tous les chiffres sont à la hausse, traduisant l’émergence de la mutation BA.5 du variant Omicron. Soit 3.826 cas quotidiens sur une moyenne hebdomadaire (+36%), alors qu’en janvier dernier le cap des 50.000 était dépassé. Soit également 101 hospitalisations par jour en moyenne (+32%), alors qu’on frôlait les 750 lors de la deuxième vague, à l’automne 2020.
Il faut toutefois prendre ces données avec des pincettes: même en augmentation, le nombre d’admissions à l’hôpital est le plus bas depuis 2020. La situation en soins intensifs, qui a guidé depuis deux ans la stratégie sanitaire des autorités, n’est par ailleurs pas préoccupante pour l’instant. Plusieurs épisodes de contamination «express» ont cependant été rapportés. Le plus emblématique côté francophone est la ducasse de Mons qui a attiré un public nombreux autour de la mi-juin. Les contaminations ont depuis plus que triplé parmi les participants à la fête.
La question du masque reposée
Comme à chaque poussée de fièvre, les scientifiques sont appelés à se prononcer. Le variant Omicron-BA.5 peut provoquer une grosse grippe, prévient Yves Van Laethem, infectiologue et porteparole interfédéral de la lutte contre le covid. «La raison principale pour laquelle les contaminations augmentent en ce moment avec BA.5, c’est la mutation du virus, qui lui procure un échappement immunitaire», même chez les vaccinés, embraie l’épidémiologiste Simon
Dellicour (ULB). Une attention particulière est donnée aux nombreux festivals organisés durant l’été. S’ils se déroulent heureusement en plein air, ils rassemblent en revanche des dizaines de milliers de personnes avec un risque de contamination accru.
D’où la question de savoir s’il ne faut pas remettre le masque, deux mois à peine après qu’il a disparu des transports en commun. Pour Yves Van Laethem, les festivaliers doivent le porter une fois la fête terminée et éviter les contacts avec des personnes fragiles. Ces dernières sont encouragées à faire un second rappel du vaccin.
Côté gouvernemental, une loi sur la planification d’urgence est en préparation. Elle devrait être déposée à la Chambre début 2023. Elle ne se limite pas aux vagues pandémiques, mais veut donner au pays les moyens nécessaires face aux crises sanitaire, sécuritaire ou environnementale. Son bras armé sera l’actuel Centre de crise national. Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, y voit une réponse conforme au cadre de référence stratégique pour la politique de gestion de crise établi par l’Organisation mondiale de la santé.
Pour l’heure, concrètement, il est question de la mise en place d’une plateforme interadministrative chargée du volet santé. Le Passenger Locator Form (PLF) pour les voyages à l’étranger reçoit une nouvelle base légale et ne sera réactivé qu’en cas de recrudescence de l’épidémie. L'encadrement des malades souffrant de covid long sera par ailleurs amélioré.
Les experts appellent chacun à faire preuve de prudence et à porter le masque dans les endroits très fréquentés, même si ce n’est pas obligatoire. Des scientifiques invitent à recevoir une quatrième dose vaccinale. Et plus d’un convie le gouvernement à préparer dès aujourd’hui une réponse à la vague de contaminations attendue pour octobre.
Dans les colonnes du quotidien «La Dernière Heure», la ministre de la Santé Christie Morreale précise qu’il est prévu de «déployer une vingtaine de centres de vaccination à la rentrée».
Côté gouvernemental, une loi sur la planification d’urgence est en préparation.