Jeux de pistes
«Fioritura», exposition Jo Malano à la Galerie Schlassgoart
Jo Malano vient tout juste de fêter la semaine dernière son 27e anniversaire et s’offre pour l’occasion une toute première exposition personnelle. Les vastes et lumineuses cimaises de la Galerie Schlassgoart accueillent jusqu’à la fin du mois 33 toiles de ce jeune artiste en devenir qui est loin d’avoir dit son dernier mot.
«Avoir une galerie à moi tout seul, c’est certes stressant, mais avant tout super motivant. L’endroit est magnifique, mais aussi très spécial», explique, quelque peu excité à quelques heures du vernissage, Jo Malano, qui pour cette exposition judicieusement intitulée «Fioritura», a mis les bouchées doubles. Toutes les toiles, grandes et petites, ont été peintes cette année 2022. «Voir mes toiles dans mon atelier et les retrouver ici dans ce vaste espace, change tout.»
Pressé par le temps et l’envie, le peintre est passé à la vitesse supérieure. «Je me suis donné à fond, le processus de création, le rythme de travail se sont accélérés, sont devenus plus ’sauvages’».
Le jeune artiste affiche une affection toute particulière pour le pinceau. Pour lui, cet outil de travail, certes traditionnel, offre tant de possibilités. «Le pinceau a le grand avantage de pouvoir créer des structures précises et puissantes. Mais aussi de pouvoir garantir une profondeur, grâce à de nombreux détails.»
Jo Malano s’est dans le passé fait remarquer avec des projets de créations dans le domaine du street-art. Là aussi, le graffeur n’a jamais hésité à associer ses bombes de couleurs à quelque pinceaux.
Ne reniant pas ses expériences passées – et futures, puisqu’en parallèle de son exposition, il vient de débuter un vaste projet urbain à Schifflange - Jo Malano revendique une liberté totale dans son travail où l’improvisation et l’inspiration du moment, jumelées à une émotivité sans détours, ont leur mot à dire.
C’est pourquoi, en débutant une nouvelle toile, rien n’est fixé d’avance ou gravé dans le marbre. «Je laisse les choses venir à moi, c’est important. De plus, je travaille toujours sur plusieurs toiles en parallèle, cela me permet de changer ma vue en cours de route», note le peintre.
L’historienne de l’art Nathalie Becker souligne pour sa part: «Par le biais d’un trait fluide et incisif, parfois même débridé, un geste assuré et une palette polychrome, Jo Malano construit des compositions volontairement désquilibrées où trône une parfaite imperfection synonyme de beauté.»
Eviter d’en faire trop
Le trait est franc, laissant suggérer un coup de pinceau décidé, les formes sont tranchées, les couleurs sont déterminées, souvent un ton particulier domine. D’un coup, cette règle peut être reniée pour
fleur que je représente? Ce n’est pas à moi de donner la réponse. Jo Malano, artiste-peintre