La variole du singe s’étend en Belgique
30.000 doses de vaccins ont été commandées
Plus d'un demi-millier de Belges sont désormais infectés par la variole du singe. La semaine dernière, un premier cas de femme contaminée a été relevé. La majorité des personnes souffrant de la maladie vivent en Flandre, puis viennent Bruxelles et, très loin derrière, la Wallonie. Aucun décès et aucune admission aux soins intensifs n'ont été rapportés. La moitié des patients ont 37 ans ou plus. La maladie touche essentiellement des hommes qui ont eu des rapports sexuels avec d'autres hommes.
Le gouvernement De Croo entend faire passer un message: il ne se laissera plus prendre au dépourvu, comme ce fut le cas de la coalition précédente en 2020, au début de la pandémie de covid.
Les doses de vaccin arrivent fin de l'année
Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke est réapparu dans la touffeur estivale pour prendre les choses en main. 30.000 doses de vaccins ont été commandées auprès du producteur Bavarian Nordic, rappelle-t-il, mais elles ne sont pas attendues avant le quatrième trimestre. D'ici là, le nombre de cas aura probablement augmenté. Les centres de référence VIH ont reçu la mission de prendre les mesures nécessaires pour vacciner le maximum de personnes au sein de leur groupe de patients. Les autres groupes-cibles prioritaires devront attendre que les doses commandées soient disponibles. Ces groupes prioritaires sont constitués des personnes qui ont eu un contact à haut et très haut risque, aux travailleurs du sexe masculins et transgenres, aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) qui sont séropositifs ou sous thérapie VIH-Prep, et qui ont contracté au moins deux maladies sexuellement transmissibles au cours de l'année écoulée.
Frank Vandenbroucke s'inquiète au passage de la difficulté qu'il y a d'atteindre le public des travailleurs du sexe. Il demande aux associations qui les encadrent habituellement de l'aider à convaincre les personnes visées.
Vient enfin la question de la bonne gouvernance. On l'a dit, la Belgique n'a pas cru bon de se donner un stock de vaccins susceptible de lui permettre de réagir immédiatement et à grande échelle contre la variole du singe, d'où les atermoiements actuels. Ce défaut de prévoyance rappelle les premiers mois de la pandémie de coronavirus lorsque le personnel médical était dépourvu du matériel nécessaire. Mais pour l'instant, la polémique n'est pas au rendezvous, en raison sans doute du caractère nettement moins agressif de la maladie.
Un stock «énorme» de vaccins contre la variole classique
Frank Vandenbroucke rappelle que la Belgique dispose d'un stock «énorme» de vaccins contre la variole classique en cas de guerre bactériologique. «Mais», ajoute-til, «les effets secondaires de ce vaccin sont tellement importants que ceux-ci ne sont pas indiqués contre la variole du singe qui n'est pas mortelle». Le socialiste confirme que la Belgique n'a pas renouvelé par le passé son stock stratégique en prenant en compte la variole du singe. «Je ne vais pas répondre à la question de savoir pourquoi. Nous devons en parler au gouvernement», avance le ministre.
La question risque donc de revenir sur le tapis. Le gouvernement ne peut rester les bras ballants face aux témoignages de ces Belges qui passent la frontière française pour recevoir un vaccin trop rare dans leur pays.
Au début de l'épidémie, la Belgique n'a eu d’autre choix que de picorer à gauche et à droite pour trouver une petite partie des vaccins nécessaires. Elle s'est d’abord procuré 200 doses du vaccin de troisième génération contre la variole (Imvanex) homologué en Europe. Puis, 3.040 doses supplémentaires du vaccin américain Jynneos lui sont parvenues via la Commission européenne.
Au début de l'épidémie, la Belgique n'a eu d’autre choix que de picorer à gauche et à droite pour trouver une petite partie des vaccins nécessaires.