Luxemburger Wort

«Etre partout»

Corinna Niemeyer et l’Orchestre de chambre du Luxembourg présentent leur saison 2022-23

- Par Thierry Hick

En évoquant la saison 2022-23 de l’Orchestre de chambre du Luxembourg, la directrice artistique de la phalange Corinna Niemeyer, parle d’«une programmat­ion excitante». Et annonce quelques nouveautés à venir, sans pour autant balayer d’un coup de baguette les acquis du passé de l’OCL.

Ainsi, les traditionn­els concerts du dimanche à 17 heures à la Philharmon­ie sont maintenus. A l’instar des Solistes européens, Luxembourg – qui ont choisi cette voie depuis plusieurs saisons déjà –, la nouvelle cheffe d’orchestre, qui a repris les rênes de l’ensemble il y a deux ans, prend soin de placer chacun de ses rendez-vous dominicaux sous une thématique particuliè­re. Prochain exemple en date, le concert «Paradiesvö­gel» de ce dimanche 18 septembre, où des «chants d’oiseaux» se mêleront aux sons de l’orchestre. «De part et d’autre du Rhin», «De la musique pour faire plaisir», «Cabaret!» sont autant d’étapes de ce cycle de rendez-vous à la Philharmon­ie, qui laisseront défiler des répertoire­s de musique de chambre trop peu souvent joués au concert.

Du côté des oeuvres choisies, Corinna Niemeyer fait ainsi, une fois encore, preuve d’une imaginatio­n débordante. Outre les incontourn­ables Mozart, Haydn, Schumann, l’orchestre donnera la parole à des compositeu­rs plus inattendus ou moins connus: Rautavaara, Françaix, Ferenc Schönberg, Ligeti... avec à la clef un savant cocktail de genres et d’époques.

«Les clins d’oeil et l’humour seront défendus au cours de ces programmes sur mesures», promet la cheffe d’orchestre. En plus des rencontres prévues entre les artistes et les spectateur­s, ces menus musicaux pluriels doivent attirer «tous les publics, mélomanes avertis ou néophytes.»

La Philharmon­ie ne sera loin s’en faut pas l’unique terrain de jeu des chambriste­s, plus décidés que jamais à occuper le terrain sur de nombreuses scènes d’ici et d’ailleurs.

Sorties en province

«Etre partout»: Corinna Niemeyer explique son leitmotiv pour l’orchestre en citant les nombreuses sorties en province de son ensemble. Des concerts sont prévus, outre à Luxembourg-Ville, au Cube 521 de Marnach, au Kinneksbon­d de Mamer, au Celo de Hesperange, à l’Artikuss de Soleuvre, au Théâtre d’Esch/Alzette, mais aussi à Neustadt an der Weinstrass­e tout comme à l’Opéra comique de Paris – une première pour l’OCL – là où Lucilin présentait en octobre 2017 l’opéra de chambre «Kein Licht» de Philippe Manoury.

Cette ubiquité voulue devra renforcer le rayonnemen­t de l’orchestre, tant au niveau national que régional, voire internatio­nal.

Outre le choix des oeuvres retenues – la part belle est garantie à la création de nouvelles partitions -, la nouvelle saison sera aussi animée par une série de chefs invités, Gabriella Teychenné, Duncan Ward, Chin-Chao Lin, Leonhard Garms, Mariano Chiacciari­ni. Corinna Nemeyer n’hésitera à céder sa place à intervalle­s réguliers «pour permettre aux musiciens de diversifie­r leurs rencontres et faire de nouvelles expérience­s». Côté soliste aussi, l’heure sera aux invitation­s multiples. Anna Göckel, Daniel Ottensamer, Hila Baggio sont attendus.

Au-delà de toutes ces idées défendues bec et ongle dans les mois à venir, c’est bel et bien une autre nouveauté qui viendra marquer les esprits. L’OCL, après deux années de discussion­s et de négociatio­ns, vient de conclure une nouvelle convention avec la Ville de Luxembourg (lire encadré ci-contre). De quoi réjouir le président,

Le temps où l’OCL se cantonnait majoritair­ement aux seuls concerts à la Philharmon­ie pour des soirées de musiques purement «classiques» est révolu. Aujourd’hui plus que jamais, et sous l’impulsion de sa nouvelle cheffe, Corinna Niemeyer, l’ensemble cherche d’autres lieux et d’autres répertoire­s à s’approprier.

Georges Santer: «Cette convention n’est pas comparable à des subsides. Ce nouveau partenaria­t nous oblige à des contre-parties, certes, mais renforcera aussi notre présence ici au Luxembourg et hors des frontières.»

«Nous voulons ainsi intensifie­r les partenaria­ts entre l’OCL et différente­s institutio­ns de la Ville», explique Christiane Sietzen, coordinatr­ice des Affaires culturelle­s de la capitale. Des collaborat­ions intensifié­es sont à l’ordre du jour avec les 2 Théâtres de la Ville, mais aussi dans un avenir proche avec la Cinémathèq­ue, le Conservato­ire de musique, la Cinémathèq­ue. Le budget de ladite convention – qui va apporter plus de sécurité financière à l’OCL –, n’a pas été dévoilé, ni par la commune, ni l’orchestre.

«C’est parti!»

Création, diffusion et action de sensibilis­ation avant tout d’un jeune public seront les trois piliers de cette nouvelle collaborat­ion. Tom Leick-Burns, le directeur des 2 Théâtre de la Ville, salue lui-aussi la convention et note: «Nous allons pouvoir rêver ensemble. Nos théâtres ne sont pas des maisons d’opéras avec leurs compagnes, leurs orchestres, leurs danseurs. Nous sommes incapables de monter seuls de grosses production­s d’opéras. Nous avons besoin de partenaire­s solides».

Cette saison à venir, l’OCL présentera en novembre l’opéra «Aufstieg und Fall des Stadt Mahagonny» de Kurt Weil, et «L’inondation» de Francesco Filidei, qui sera d’abord présenté à l’Opéra comique de Paris en février et mars, avant de revenir à Luxembourg en mai.

En collaborat­ion avec le Service Enseigneme­nt de la Ville de Luxembourg, l’OCL a dans ses cartons un projet pédagogiqu­e pour les classes du fondamenta­l autour du ballet «Ma Mère l’Oye» de Maurice

Ravel. Interventi­on en milieu scolaire, cours et finalement concert au Conservato­ire sont d’ores et déjà prévus.

Outre ces innombrabl­es engagement­s, les musiciens de l’OCL auront encore quelques concerts plus classiques inscrits à leur agenda: lauréats du Conservato­ire, lauréats du Prix Jeunes talents Rotary, Au seuil de l’Avent...

L’Orchestre de chambre du Luxembourg ambitionne de réaliser une nouvelle fois le grand écart entre l’héritage d’antan et les défis et nouvelles ambitions d’aujourd’hui et de demain. «Nous nous réjouisson­s de partager la musique fantastiqu­e et de [vous] transmettr­e notre enthousias­me à son égard. C’est parti!», conclut avec impatience Corinna Niemeyer.

Nos menus musicaux pluriels doivent attirer tous les publics, mélomanes avertis ou néophytes. Corinna Niemeyer, directrice musicale

Toutes les infos sur la saison 2022-23, réservatio­ns de places sur:

www.ocl.lu

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