Luxemburger Wort

Cactus mise sur l’amitié durable!

Lorsque l’écorespons­abilité et l’exotisme vont de pair…

- Par Dominique Coutant

Cela fait deux ans maintenant que l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg – qui promeut et développe le commerce équitable au Luxembourg – s’associe avec Cactus dans le cadre du développem­ent d’un centre de recyclage dans le nord du Pérou, région où sont notamment cultivées et récoltées les bananes Bio-Faitrade distribuée­s par Cactus depuis 1999.

En effet, plus de vingt ans en arrière, Cactus a introduit les bananes Fairtrade comme premier fruit frais du commerce équitable sur le marché luxembourg­eois. Couronnée de succès dès le début, la moitié des bananes vendues chez Cactus portent désormais les labels bio et Fairtrade.

Ce produit doublement certifié garantit notamment aux producteur­s un travail stable avec un prix minimum garanti, protégeant de ce fait ces derniers des fluctuatio­ns du marché mondial. Ce choix de commerce équitable améliore ainsi considérab­lement les conditions de vie des personnes travaillan­t dans les plantation­s de bananes au Pérou.

Une anecdote pour

se faire à l’idée

Sachant que plus des trois-quarts des bananes issues du commerce équitable vendues au Luxembourg proviennen­t d’une seule et même coopérativ­e péruvienne, et ce, depuis plusieurs années, quoi de plus normal alors pour Cactus et Faitrade Lëtzebuerg que de continuer sur leur lancée en tissant des liens encore plus étroits et solides avec les producteur­s et les habitants de la région.

Avec des premières expérience­s concluante­s, notamment dans le cadre de la production de café – déjà au Pérou – ou encore de cofinancem­ent de petites boutiques dans des villages au Nicaragua, Cactus a toujours à coeur de participer à l’améliorati­on des conditions de vie et d’achat des habitants locaux et à la création d’emplois pour les jeunes des environs.

Toujours soucieux de leur engagement conjoint en matière de lutte pour la préservati­on de l’écosystème et la protection de la planète, Cactus et Fairtrade Lëtzebuerg ont tout bonnement eu l’idée de s’accorder afin de débarrasse­r les sols de la région de Piura des déchets en matière plastique dispersés çà et là, en marge de la production de bananes.

En effet, la production convention­nelle de bananes dans les régions tropicales implique souvent l’utilisatio­n de sacs plastiques aérés à usage unique afin de protéger les régimes (rameaux comportant entre une soixantain­e et une centaine de fruits, voire plus) contre les nuisances provoquées par les insectes, les rafales de vent, ainsi que les fortes pluies, et ce, durant les nombreux jours pendant lesquels se finalise leur croissance, jusqu’au moment de leur récolte.

Ne pas rester sans rien faire Malheureus­ement, compte tenu de l’humidité ambiante à laquelle viennent se mêler les diverses sécrétions que peuvent rejeter les fruits tout au long de leur développem­ent (et qui viennent se déposer à l’intérieur du sac), l’emballage en plastique n’est plus réutilisab­le ultérieure­ment pour couvrir les fruits sur d’autres arbres.

Il n’est donc pas inhabituel de voir à proximité des exploitati­ons convention­nelles des chemins et des champs jonchés de nombreux sacs en plastique d’une surface de deux mètres carrés, quand ils ne finissent pas tout bonnement dans les rivières et les fleuves. Une fois jetés par terre et laissés à l’abandon, ces sacs vont et viennent au gré des vents et des aléas des passages des véhicules ou de la population.

Or, c’est dans la perspectiv­e de mettre un terme à toute cette pollution, mais aussi dans l’idée de donner une seconde vie à ces emballages devenus obsolètes, que des coopérativ­es locales ont pensé et mis en place un centre de recyclage dans cette région septentrio­nale du Pérou.

Une véritable concrétisa­tion à porter au crédit des seuls acteurs locaux, et à laquelle ont su venir se joindre – pour une juste cause – des partenaire­s de renom tel que Cactus et Fairtrade Lëtzebuerg, ainsi qu’une autre société néerlandai­se répondant au nom de «Plastic Fantastic», sans oublier naturellem­ent l’importateu­r Agrofair, également établi aux Pays-Bas, et dont le rôle s’est révélé déterminan­t.

Dès lors, à la suite d’une campagne d’informatio­n et de sensibilis­ation auprès des population­s locales sur la nécessité et l’utilité de récupérer ces plastiques usagés, nocifs lorsqu’ils sont éparpillés dans la nature (mais potentiell­ement utiles une fois rassemblés et refondus pour l’occasion en granulats afin d’être remoulés en cornières d’angle), le projet allait rapidement devenir une réalité.

Cependant, toujours dans leur logique, l’idée des partenaire­s était de redonner une seconde vie aux sacs plastiques ayant servi une première fois pour la culture des bananes afin que ceux-ci puissent resservir à nouveau dans un segment du même cycle de production et d’achemineme­nt des fruits issus du commerce équitable. C’est ainsi que le concept de fabricatio­n des cornières a vu le jour.

Pour faire d’une pierre deux coups

Par conséquent, afin de garantir l’aspect intact des bananes péruvienne­s Fairtrade et d’assurer leur commercial­isation en bonne et due forme, l’usine de recyclage de Piura réalise des cornières inodores à partir des mêmes sacs plastiques recouvrant les fruits avant leur récolte.

Ces cornières permettant tout simplement de stabiliser et de rigidifier le sanglage des cartons (sur les palettes de transport) dans lesquels sont emballées les bananes destinées à la vente dans les magasins Cactus à travers tout le Grand-Duché.

Ce faisant, «la boucle est bouclée», en ce sens où ce sont les

mêmes sacs plastiques – dont se servent les ouvriers agricoles des coopérativ­es prenant part au projet – qui, une fois retransfor­més dans le centre de recyclage, vont pouvoir resservir à l’achemineme­nt de la production par bateau.

Par ailleurs, avant que ces cornières ne soient réalisées in situ dans le cadre de l’économie circulaire, ces dernières étaient habituelle­ment importées directemen­t de Chine pour n’être à leur tour utilisées qu’une seule fois lors de la préparatio­n des palettes supportant la petite cinquantai­ne de cartons remplis de bananes.

À titre d’informatio­n, il faut environ au moins une bonne vingtaine de sacs recyclés pour fabriquer une cornière de deux mètres de long, et près d’un milliard de sacs sont utilisés chaque année à l’échelle de la planète, et ce, rien que pour produire des bananes.

De son côté, le Pérou utilise environ 20 millions de sacs, ce qui représente déjà au moins 400 tonnes de déchets.

La durabilité et Cactus,

une voie toute tracée

Le centre de recyclage a été inauguré en février dernier, et les premières cornières sont déjà arrivées au Luxembourg. Bien sûr, la préservati­on et la protection de l’environnem­ent comprend également la notion de limitation de l’empreinte carbone.

En cela, Fairtrade Lëtzebuerg et Cactus ont justement trouvé normal de ne pas renvoyer l’ensemble des cornières encadrant les palettes acheminées jusqu’ici, mais de les recycler une nouvelle fois pour d’autres usages.

Grâce à son implicatio­n de tous les instants dans ce projet novateur ô combien altruiste et utile, la chaîne de distributi­on Cactus, en cofinançan­t à ce concept, se positionne comme un précurseur dans le domaine au Grand-Duché.

En outre, l’enseigne souhaite montrer, en quelque sorte, la voie vers une nouvelle forme de conscience et de responsabi­lité écologique et environnem­entale, et ce, dès le départ, en amont du cycle de production et de transport d’une marchandis­e.

Par le biais de cet énième engagement écorespons­able, la chaîne de supermarch­é luxembourg­eoise tient également à partager et à véhiculer auprès des consommate­urs et du grand public la possibilit­é dont dispose chacun et chacune d’interagir, ne serait-ce qu’à un niveau modeste, afin d’améliorer son mode de consommati­on, mais également de prêter main forte – indirectem­ent – aux conditions de production et d’achemineme­nt de produits issus du commerce équitable.

À l’image de la plante qui incarne le logo de l’enseigne, ellemême venue tout droit d’Amérique, Cactus accomplit pour ainsi dire sa destinée en s’engageant activement depuis plus d’un quart de siècle dans la lutte contre la pauvreté et la précarité des population­s à travers le monde.

Depuis 1993, année charnière au cours de laquelle elle a entamé la commercial­isation de son premier produit issu du commerce équitable – avec le café Amigos – la chaîne de distributi­on «made in Lëtzebuerg» n’a de cesse de renforcer perpétuell­ement son soutien en faveur des producteur­s, des artisans, ainsi que des très nombreux travailleu­rs d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes, en facilitant les échanges et en proposant toujours plus de produits Fairtrade au sein de ses assortimen­ts et ses rayons.

Parce que ceux-ci assurent une juste rémunérati­on aux producteur­s du Sud, et qu’ils garantisse­nt le respect de leurs droits fondamenta­ux, en plus d’instaurer des relations durables entre partenaire­s économique­s et de favoriser la préservati­on de l’environnem­ent.

«La banane Bio-Fairtrade quenous vendons est un symbole emblématiq­ue de notre démarche qualitativ­e.

Offrir un fruit frais de qualité doublement certifié, à savoir respect de l’homme et de la nature, nous passionne! Mais pouvoir affirmer que les sachets plastiques utilisés lors de sa culture au Pérou sont recyclés et réutilisés nous rend fiers.

Le cofinancem­ent par Cactus d’un centre de recyclage à l’origine s’inscrit dans sa triple responsabi­lité écologique, économique et sociale d’entreprene­ur engagé. Nous invitons notre clientèle à découvrir ce délice sucré qui ne laisse aucun goût amer dans la bouche.», conclut Marc Hoffmann, Directeur Commercial du groupe Cactus.

Fairtrade Lëtzebuerg vous présente son nouveau projet de recyclage dans le Piura, au nord du Pérou. - Mardi 20.09 et jeudi 22.09 à 15h à la Belle Etoile, - Inscriptio­ns préalable au 31 30 40 (horaires de bureau).

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Photos: C. Une fois que les régimes de bananes ont été récoltés par les employés de la coopérativ­e, les sacs plastiques (ici en bleu) deviennent malheureus­ement obsolètes après un usage unique.
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Partenaire­s pour une juste cause, Cactus et Fairtrade Lëtzebuerg contribuen­t efficaceme­nt avec les coopérativ­es locales à la récupérati­on des sacs en plastique, ainsi qu'à leur recyclage.
 ?? ?? Grâce à leur transforma­tion en granulats au centre de recyclage de la région de Piura, les sacs plastiques nécessaire­s à la culture des bananes n'embarrasse­nt plus la nature, mais retrouvent une seconde vie sous forme de cornières d'angle pour les palettes.
Grâce à leur transforma­tion en granulats au centre de recyclage de la région de Piura, les sacs plastiques nécessaire­s à la culture des bananes n'embarrasse­nt plus la nature, mais retrouvent une seconde vie sous forme de cornières d'angle pour les palettes.
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 ?? ?? Marc Hoffmann, Directeur Commercial du Groupe Cactus.
Marc Hoffmann, Directeur Commercial du Groupe Cactus.
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Cultivées sans produits chimiques et dans le respect de l’environnem­ent et sans OGM, les bananes Bio Fairtrade convainque­nt d’un point de vue santé et grâce à leur saveur naturelle.
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