Luxemburger Wort

Permis de conduire «Bonux»

Le non-respect du Code de la route dans une localité frontalièr­e

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Pour ceux qui ne s’en souviennen­t pas ou pour ceux qui n’ont pas connu Bonux, il s’agissait là du nom d’une ancienne poudre à lessiver des années 60 du siècle passé, depuis longtemps disparue de la circulatio­n.

Circulatio­n, le mot est lancé puisque ce produit était alors connu pour avoir été le premier à introduire dans ses paquets de lessive des gadgets tel de petites balles, par exemple, dont les enfants de l’époque raffolaien­t. Ainsi les parents se voyaient contraints à acheter ces paquets de lessive de sorte que leur marmaille entre en possession de ces balles. C’était à celui qui en aurait le plus.

Mais quel rapport avec le mot circulatio­n? Tout simplement parce qu’à l’époque, en Belgique, l’Etat n’avait pas encore prévu de cours, ni théoriques, ni pratiques, en matière de permis de conduire.

Des milliers de foyers se sont alors vu glisser des permis de conduire, en simple voire en double exemplaire­s dans leur boîte à lettres selon le nombre de personnes susceptibl­es de conduire un véhicule automobile. Personne ne savait si ceux qui recevaient ces exemplaire­s ne s’étaient jamais assis derrière un volant, ou non et s’ils connaissai­ent le moindre panneau de circulatio­n.

Peu importe d’ailleurs mais il se disait à l’époque que celui qui se comportait comme un fou du volant sur la route avait certaineme­nt gagné son permis en le découvrant dans un paquet Bonux.

Aujourd’hui cela doit encore être le cas car, dans une localité grand-ducale à proximité immédiate de la frontière belge, dans laquelle un barrage routier est en cours et une déviation via une autre localité frontière signalée, beaucoup de conducteur­s, venant de Belgique avec une plaque d’immatricul­ation luxembourg­eoise qui plus est, ne respectent absolument pas la déviation signalée et de passer dans une rue déclaré barrée à toute circulatio­n exceptée riverains, fournisseu­rs et bus scolaires et donc, par le fait même, se moquer totalement du code de la route. Le maïeur, informé de la situation, ne peut s’en remettre qu’au «gudde Mënschever­stand» de ces inconscien­ts.

De contrôles policiers, point n’est question. Dès lors pourquoi ne pas non plus enlever les signaux routiers lumineux? Par les temps qui courent, ce serait une autre piste en matière d’économie d’énergie, économies tant recherchée­s.

Et enfin, pourquoi maintenir encore le Code de la Route? Ne serait-ce pas aussi une économie en ne devant plus en imprimer des centaines, voire des milliers d’exemplaire­s?

Enfin, en quittant le Grand-Duché, destinatio­n la Belgique aux premières heures du jour, juste en heure de pointe on peut se poser la question de savoir si les Luxembourg­eois ne font pas un détour par la Belgique, pour revenir ensuite vers le Duché où se trouve leur lieu de travail.

Sur une centaine et certaineme­nt plus d’automobili­stes croisés, plus de 90 % possèdent une plaque luxembourg­eoise. Quand on sait que l’Etat belge fait la chasse à ce genre d’automobili­stes, certains de ses agents seraient bien inspirés de venir se poster aux bons endroits et bonnes heures de pointe, matin et soir.

Alain Lambert, Kleinbetti­ngen

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